c'est une histoire de femmes. D'abord Tina, la grand-mère, morte depuis de nombreuses années. Ensuite Catherine, la mère, une écrivaine dépressive en mal d'inspiration. Et enfin Célia, la fille, une adolescente solitaire et renfermée sur elle-même. Cette dernière a convaincu sa mère de venir s'installer dans la maison de Tina pour écrire son nouveau roman. Mais l'idée est-elle vraiment bonne ? Les deux femmes ont toujours été regardées avec méfiance par les habitants du village. Il est vrai qu'être les descendantes de Tina, cette femme mystérieuse, considérée comme une folle et une « putain », ne plaide pas en leur faveur. Heureusement, Alice et Andréas, les enfants de Thomas, l'ancien amoureux de Catherine, sont là. Mais pourquoi Thomas a-t-il sombré dans l'alcool ? Pour quelle raison Tonio exhorte-t-il Célia à se tenir à l'écart de cette famille ? Qu'a fait Tina pour être rejetée par tous ? Et que s'est-il passé pendant la guerre ?
Deux récits alternent dans ce roman. D'un côté l'histoire de Célia qui cherche à comprendre les mystères qui planent autour de sa grand-mère et les liens qui relient sa famille à celle d'Alice. En parallèle, le journal intime d'une jeune femme. D'abord rares et intrigants – qui est cette femme ? quels sont ses liens avec Célia ? –, les passages du journal deviennent de plus en plus présents pour devenir l'intrigue principale et le nœud de l'histoire.
Stéphane Servant nous plonge dans l'atmosphère confinée d'un village de montagne
hanté par ses fantômes, ses secrets, ses superstitions… et ses louves, seul moyen pour les femmes, écrasées par l'autorité masculine, de s'exprimer et se libérer. Ces louves qui crient leur révolte dans des chapitres courts, aux rythmes saccadés.
Mais finalement, « ce n'est ni une histoire de guerre, ni une histoire de haine, c'est une histoire d'amour » que nous conte Stéphane Servant dans ce roman d'une rare beauté.
Un livre avec lequel on aime vivre et qu'on voudrait ne jamais finir. À lire de toute urgence.