Cérémonie et remise de prix à l'horizon pour M. Sarkozy qui a insisté pour remettre « lui-même» à Taslima Nasreen le prix Simone de Beauvoir. Une récompense décernée à la romancière dernièrement, nous vous en avions parlé.
Or, si New Delhi s'est vu demander prendre « toutes les mesures [...] afin de faciliter la venue de Mme Nasreen en France » par le biais d'un communiqué, la principale intéressée ne sait « pas si la cérémonie aura lieu ».
Sous protection de la police indienne depuis son exil de Calcutta, à la fin de l'année dernière, le pays craint en effet que cette apparition ne suscite la colère de membres trop fervents de l'Islam, déjà responsables de la fuite de Taslima. Les fondamentalistes ont en effet lancé une fatwa sur Taslima qui la contraint à une discrétion hors norme. Les politiques du pays avaient même exprimé leurs inquiétudes en avançant que la gauche indienne perdrait le vote des musulmans, si l'écrivain revenait au pays.
Une politique en faveur des femmes
Sihem Abchi, président de Ni putes ni soumises, estime, dans un entretien avec le président, que « recevoir Taslima ici, c'est un message lancé à toutes les femmes qui se battent dans le monde pour la liberté et la démocratie, au coeur de nos quartiers, mais aussi au Pakistan, en Afghanistan et en Inde ».
« 10.000 euros ont été proposés
contre la tête de Taslima Nasreen... »
Et d'ajouter : « On n'est pas nombreuses dans le monde à se battre contre l'intégrisme, contre les obscurantistes de tout bord. Il faut aider Taslima comme on peut. Il fallait un message fort de la France, pays des droits de l'Homme, en direction de Taslima et du gouvernement indien. Chose qui sera faite en France, très rapidement ».
Ce prix, Simone de Beauvoir, reçu à l'occasion du 100e anniversaire de l'écrivain, récompense l'auteur pour son oeuvre en faveur du droit des femmes. Femmes qui seront au « coeur du plan banlieue, notamment les mamans des quartiers », a affirmé le président à Mme Habchi.
Talsima Nasreen loin d'être oubliée par les Islamistes
Le All India Ibtedad Council, présidé par Taqi Raza, avait promis près de 10.000 euros contre la tête de Taslima, en mars 2007, à moins qu'elle ne présente des excuses publiques, brûle ses livres et quitte l'Inde. Une remise de peine sur la décapitation, en somme...
En somme, qu'elle se soumette à l'intolérable. Sa présence en France soulèverait donc bien plus de problèmes que ne semble l'envisager la simple demande lancée par le chef du gouvernement.