Dans la jungle vénézuélienne, un groupe d’hommes mené par un guide local se dirige vers la montagne Auyantepuy qu’il va gravir jusqu’à atteindre, au bout d’une douzaine de jours, le haut de la cascade Kerepakupai, la plus haute du monde. Une chute de près de mille mètres qui accompagnera ces hommes tout au long d’une successions de rappels (descente au bout d’une corde, pour les non initiés) qu’ils mettront quand même deux journées pleines à enchaîner avant de retrouver un sentier qui les ramènera vers la civilisation.
L’auteur, jeune écrivain auréolé de quelques succès, a été contacté par l’éditeur pour participer à cette expédition et en assurer le reportage. Avec lui, plusieurs autres Français dont un réalisateur chargé de tourner des images de cette expédition mais également un guide de montagne et, bien sûr, le guide vénézuélien avec son aide et quelques porteurs pour l’intendance.
Partis de Ciudad Guyana, c’est en petit avion puis en jeep qu’ils vont gagner le départ de leur trek.
Dans les quelques lignes de la préface à ce livre, se laisse aller à un « toutes les pages des bibliothèques ne peuvent rien devant l’architecture d’une fleur » particulièrement prometteur.
Désolé de vous arrêter mais ce n’est pas la peine d’aller plus loin : rien dans les pages qui suivent ne permet de trouver quelque écho d’une telle veine susceptible de donner un intérêt à cette lecture.
Ah si ! Bien sûr ! Internet permet quand même de consulter de magnifiques photos d’un site exceptionnel, démesuré et sauvage. Les noms de l’Orénoque et du Caroni éveillent ainsi, évidemment, quelques souvenirs flous de vieux cours de géographie associés aux mystères de la forêt amazonienne.
Mais de cela, l’auteur n’en porte pas la responsabilité.
Et au delà de cela, pas grand chose.
Un texte court auquel l’éditeur a donné du volume en utilisant un papier épais et rigide, au grammage important.
Une narration hachée qui ne donne aucun relief à ce trek : seize jours pour cent vingt pages ne racontent pas de quoi se faire une idée des difficultés éventuelles du chemin, ni de sa longueur, ni des ses dénivelés, ni de son ambiance végétale, animale ou minérale.
Rien non plus de consistant sur les hommes et les femmes croisés.
Bref, passez votre chemin, cela n’a aucun intérêt.