Dans l’espace, on dort mal. Une étude publiée dans The Lancet Neurology explique que les astronautes et autres scientifiques n’arrivent pas à dormir correctement. Du coup, ils utilisent un peu trop de somnifères. L’étude a observé le sommeil de 64 astronautes envoyés dans l’espace entre 2001 et 2011. Une comparaison a été menée entre le sommeil sur terre avant le départ et le sommeil une fois dans l’espace.
C’est une équipe de la faculté de médecine à l’Université de Harvard, dirigée par Laura Barger, qui est à l’origine de l’étude, par ailleurs financée par la Nasa. Au total, ce sont 4 000 nuits sur terre et 4 200 nuits dans l’espace qui ont été analysées pour les besoins de l’étude, notamment grâce à un actigraphe (un appareil qui permet de mesurer les cycles de veille et de sommeil).
Loin d’être anecdotique dans la mesure où il n’est pas anodin de prendre des somnifères dans l’espace, l’étude révèle que la durée moyenne du sommeil dans l’espace est d’un peu moins de six heures (5,96) pour les astronautes à bord des navettes spatiales et d’un peu plus de six heures (6,09) à bord de la Station Spatiale Internationale.
Côté pharmacie, le Zolpidem (plus connu en France sous le nom de Stilnox) fait partie des médicaments consommés pour lutter contre l’insomnie. 75 % des astronautes de l’ISS interrogés disent avoir eu recours à des somnifères. 78 % dans le cas des navettes spatiales.
Il va sans dire que ce n’est pas forcément une bonne chose. Comme le rappelle Laura Barger, « la capacité pour un membre d’équipage à agir de façon optimale s’il est réveillé par un signal d’urgence peut être compromise par l’utilisation de médicaments contre l’insomnie. » Reste donc à trouver d’autres moyens pour faciliter le sommeil des voyageurs de l’espace.
UN MOIS D’AOÛT CHARGÉ
Ce mois d’août, il se passe pas mal de choses dans l’espace. Après dix ans de voyage, la sonde Rosetta est arrivée à destination, la comète Tchourioumov-Guérassimenko. Il lui a fallu parcourir la bagatelle de 6 milliards de kilomètres pour se place en orbite à 100 kilomètres du noyau de la comète.
La prochaine étape : larguer le robot transporté par l’orbiteur et qui sera la première machine fabriquée par l’homme à se poser sur une comète. La tâche des scientifiques est désormais de trouver le meilleur endroit pour un atterrissage qui sera, quoi qu’il arrive, compliqué.
Le ministère de l’Enseignement supérieur parle même de l’ « un des plus beaux rendez-vous de l’historie spatiale. » En effet, Rosetta est certainement la mission spatiale européenne la plus ambitieuse à ce jour. Après 20 ans de travail, le projet va commencer à porter ces premiers fruits. La secrétaire d’État à la Recherche, Geneviève Fioraso parle d’un « moment d’émotion absolument extraordinaire, à la frontière de la science et de l’aventure. »
Stéphane Gallay
National Air and Space Museum Washington - 017
CC BY 2.0