Samedi, rue Racine, dans l'excellente librairie du Dilettante. Je suis de bonne humeur. Noël approche, cela se sent. On a beau savoir que Noël est un jour comme les autres, sa préparation, l'attente qu'on en a, nous animent. Il n'y a plus d'après: Noël est un but à lui tout seul. On oublie qu'il y aura janvier, le retour inéluctable des tracasseries et des emmerdeurs. Pour le moment, les emmerdeurs semblent ne plus exister. Samedi, ils sourient aussi à la rue, boivent dans les cafés remplis de monde, achètent des cadeaux... Eux aussi, c'est incroyable, ont des familles, des enfants qu'ils aiment et gâtent. Ils ont la conscience tranquille, ces bourreaux qui s'ignorent... et peut-être bien que je suis un emmerdeur, moi aussi, et qu'au même moment, quelqu'un pense à moi et respire de soulagement à l'idée qu'il ne me verra pas de la journée.