En novembre 1937, dans un article de l’hebdomadaire Vendredi, Pierre Bost imagine, avec cette ironie qui lui est propre, sa rencontre avec un lecteur de romans préoccupé par la situation européenne. Le lecteur n’a pas la conscience tranquille, car il vient de lire un excellent roman qui ne traite ni de politique, ni de guerre ou des grands événements. N’est-il pas inconvenant d’apprécier un tel roman, de s’installer confortablement dans l’univers d’un drame sentimental ouvrier alors tout va si mal en Europe ? Mais Bost rétorque : la politique, les guerres, les finances, laissons cela aux journaux, et ne ratons surtout pas l’occasion de lire ce roman, car — et c’est là le titre de l’article — « il n’y a pas tant de bons livres ».