John Venn, ça ne vous dit rien ? Pas de panique, Google est là pour peaufiner notre culture générale. John Venn est un mathématicien et logicien britannique, à qui l’on doit notamment les diagrammes qui portent son nom. Ces diagrammes sont utilisés dans de nombreux domaines, y compris en informatique.
Né le 4 août 1834 et mort le 4 avril 1923, Venn étudie au Gonville and Caius College à Cambridge, où il obtient sa maîtrise en mathématiques en 1857. Il devient prêtre anglican deux ans plus tard. Ce qui ne l’empêche pas d’enseigner à l’université et de mener des recherches. En 1881, il exposait le principe de ses diagrammes. Du reste, il quitte le clergé en 1883, l’année même où il est élu membre de la Royal Society.
En guise de page d’accueil, Google expose le principe des fameux diagrammes, qui ont pour but de matérialiser des représentations d’ensembles logiques. Le travail de Venn a permis de simplifier l’étude des relations entre ensembles. On vous propose d’associer deux éléments. Par exemple, en combinant « mammifères » avec « ailes », vous obtenez une chauve-souris... Si vous combinez « moyen de transport » avec « ailes », vous obtenez un avion, et ainsi de suite.
Le concepteur du doodle, Mike Dutton, explique : « Plusieurs d’entre nous ont initialement découvert les diagrammes de Venn à l’école primaire. Nous voulions créer un doodle qui allait amuser les enfants, tout en étant éducatif ».
LE PARADOXE FRANÇAIS
Cet anniversaire est aussi l’occasion pour nous d’évoquer l’enseignement des mathématiques en France, où la situation a quelque chose de paradoxal. En effet, la France est reconnue pour son excellence dans le domaine. Il suffit de voir le nombre de médailles Fields, l’équivalent du prix Nobel pour les maths, obtenues par des personnes ou des écoles de l’Hexagone. Onze pour être précis. Presque un record. Seuls les États-Unis font mieux, avec douze médailles.
L’école française en la matière jouit d’une réputation internationale. À l’occasion de la conférence de Séoul, le journal du CNRS a réalisé une infographie qui témoigne de la bonne santé de la discipline, et ce, à son plus haut niveau.
Et pourtant, on apprend par ailleurs que les mathématiques ne suscitent pas beaucoup de vocations chez les jeunes. À l’issue du Capes de cette année, de nombreux postes sont restés vacants. Sur 1592 postes ouverts, 799 d’entre eux n’ont pas trouvé preneur. Pour ce qui est de l’agrégation, on compte 275 admis pour 395 postes. Les mathématiques ne font plus recette.
Quand on sait que l’un des projets du ministère de l’Éducation est de créer 60 000 postes sur l’ensemble du quinquennat, on se dit que ce n’est pas en maths qu’ils vont les trouver.
Plus sérieusement, cette désaffection des mathématiques est due à plusieurs phénomènes. Mentionnons l’explication de Xavier Sorbe, le président du jury du capes de mathématiques, qui s’exprimait sur le sujet fin 2012. « La mastérisation a entrainé des études plus longues, donc plus chères, avec le risque de dissuader les étudiants les plus défavorisés », expliquait l’intéressé.
Par ailleurs : « Cette réforme a aussi induit une forme de concurrence avec d’autres filières : à niveau de qualification égal, on peut prétendre à des professions mieux rémunérées, considérées parfois comme plus attractives ». En clair, certains préfèrent mettre à profit leurs compétences en mathématiques dans des secteurs comme la finance ou la banque, où celles-ci sont particulièrement appréciées.
Ed Brambley
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