Recherche

Les hypothèses infinies

Extraits

ActuaLitté

Non classé

Les hypothèses infinies

Né en Tunisie dans une modeste famille juive de langue maternelle arabe, formé dans les écoles de l'Alliance israélite universelle puis au lycée Carnot de Tunis, enfin à l'université d'Alger pendant la guerre et en Sorbonne à la Libération, Albert Memmi (1920-2020) se situe au carrefour de trois cultures et a construit une oeuvre abondante d'essayiste, mais aussi de romancier, sur la difficulté pour un minoritaire né en pays colonisé de trouver son propre équilibre entre Orient et Occident. De l'âge de 16 ans à sa disparition, il a tenu un journal, où il a recueilli ses rêves et ses cauchemars, ses doutes et ses illuminations, ses espoirs et ses désillusions, ses joies et ses frustrations : une somme de réflexions au jour le jour qui éclairent d'une lumière crue un "siècle épouvantable" mais qui constituent aussi les fondations d'une oeuvre universelle. Qui est le jeune homme que nous suivrons pas à pas, de ses 16 ans à la quarantaine, dans ce premier volume du Journal ? Un minoritaire en pays dominé, né pauvre et honteux de ses origines, mais avide de culture et désireux d'en faire son destin ? Un enfant qui ne possède d'autre langue que "le pauvre patois du ghetto", mais rêve de maîtriser celle de Rousseau et de Gide, d'égaler - ; qui sait... - ; son maître Jean Amrouche, ou même le monumental François Mauriac ? Cet adolescent pacifiste, un peu dandy, brutalement confronté à la guerre et à la nécessité de prendre parti, ou ce Juif acculturé qui fait peu à peu l'expérience de sa condition, découvre les ostracismes dont il est de tous bords entouré, et qui apprend à s'en défendre ? Que cherche-t-il ? Vivre à Tunis, en se calfeutrant dans les "valeurs-refuge" et les traditions de sa communauté, ou s'enfuir à Paris pour se mesurer à la modernité occidentale ? Etudier la médecine, la philosophie ou les sciences humaines ? S'étourdir dans les divertissements ou affronter le monde et ses contradictions, au risque de s'y brûler ? Quelles sont ses ambitions, enfin ? Lutter parmi les siens au sein de mouvements de jeunesse ou se tenir à distance de tout militantisme pour mieux analyser les situations ? Défendre ses convictions par la plume ou s'inventer un monde de fiction capable de transcender ses déchirures intimes ? L'âge d'homme arrivé, ce jeune inconnu déchiré, devenu Albert Memmi, s'est clairement défini comme colonisé à travers le Portrait du colonisé et comme Juif par le Portrait d'un Juif. Pendant la guerre, il a fait l'expérience de la souffrance physique et de l'engagement ; plus tard, s'éloignant des siens sans les renier, il a appris - ; sans jamais se compromettre - ; à en découdre avec l'Occident et avec l'altérité. Par l'écriture de deux romans autobiographiques, il s'impose comme écrivain de langue française ; comme enseignant-chercheur en philosophie et sociologie, il collabore avec Aimé Patri, Daniel Lagache et Georges Gurvitch à l'élaboration d'une pensée humaniste aux prises avec les défis de "ce siècle de sciences, de progrès et d'effroyable bêtise". L'extraordinaire itinéraire individuel que révèle ce Journal 1936-1962 possède sa moralité. Il prouve avec une exemplarité éblouissante que rien n'est jamais joué d'avance, que tout se conquiert : en dépit de ses origines, au-delà de sa condition et malgré l'état cataclysmique du monde, le jeune homme parvient à percevoir, loin des "vérités absolues", la promesse effective de tous les possibles, les hypothèses infinies que nous offre l'existence.

02/2021

ActuaLitté

Littérature française

Les rapports humains

" Il a souvent des idées quand il court et laisse son imagination cheminer. Il écrit mentalement des histoires. C'est un esprit voyageur qui tarde à s'arrimer. Il avance en territoire inconnu. Il évalue des probabilités. Il pose des équations. Il pense que répliquer le cerveau humain dans une machine est une entreprise diabolique. Par contre, s'inspirer de la manière de penser d'un homme pour initier des machines est envisageable. Il adore les mathématiques et les neurosciences. Le cerveau humain fonctionne par corrélations. Nous modifions en permanence notre représentation du monde en fonction de ce que nous renvoie le monde. Nous cherchons en permanence à répondre à la question "Et si ?". Et nous évaluons les hypothèses à poser en face, pour prendre des décisions. Nos décisions, dans la plupart des cas, se prennent en une fraction de seconde. Il n'a pas répondu aux SMS de sa maîtresse. S'il y avait répondu, il se serait enfoncé dans des justifications infinies pour finalement ne pas aller la voir. "

10/2017

ActuaLitté

Non classé

Les maîtres de la réalité

Cosmodrome de Baïkonour, 1970. La fusée décolle normalement, et semble suivre sa trajectoire sans encombre... avant de disparaître mystérieusement. Qu'a-t-il bien pu arriver à l'équipage ? Les hypothèses les plus folles sont envisagées, mais aucune réponse ne semble satisfaisante. Arsène est un être hybride, mais écartelé entre plusieurs mondes : il se sent chez lui sur Terre, mais a le sentiment de venir d'ailleurs. Pour tenter de résoudre l'énigme qui le tourmente, le jeune savant s'emploie à créer une science nouvelle, la "géno-psychiatrie". Inévitablement, il se heurte à l'hostilité de ses pairs. Ne trouvant pas sa place dans ce système solaire, le jeune homme commence une vie d'errance, qui le mène vers le royaume du "Repos Eternel ". Roman d'aventures palpitantes, kaléidoscope initiatique de visions inouïes, Les maîtres de la réalité explore des espaces inconnus et infinis qui se chevauchent et se bousculent jusqu'à parvenir, au bout du chemin, à la précieuse réponse à la quête de l'identité.

04/2020

ActuaLitté

Actualité politique France

Ce cher et vieux pays...

" L'histoire politique de ce pays est, depuis soixante-cinq ans, à contre-courant de la tendance générale de son époque. Il n'est pas sûr que la plupart des Français aient pris conscience de cette originalité". Pascal Ory Ces Français sont bien étranges. Comparons le " cher et vieux pays " du général de Gaulle à tous les pays voisins ; que voyons-nous ? L'infinie variété de la démocratie libérale, avec ses régimes foncièrement parlementaires, gagés sur un pouvoir exécutif limité. En face de ce peuple de roseaux, un seul chêne : la France de la V ? e République. Parlons démocratie représentative, démocratie participative : nous sommes en Suisse. Parlons démocratie autoritaire : nous sommes chez nous. De ce constat peuvent découler deux hypothèses opposées, selon que l'on considère ce particularisme comme un atout précieux ou comme un mauvais présage. Affaire d'institutions, assurément, mais qui ne voit que ce centralisme, cette verticalité, ce présidentialisme viennent de loin ? Qui peut prédire que cela changera bientôt, voire jamais ? Et qui peut affirmer que, quelque part, nous n'y trouvions pas notre compte ?

09/2023

ActuaLitté

Littérature française

Nous nous aimons ou Comment vivre avec le langage, l'autre sexe et la nuit qui tombe

C'est la voix d'une femme d'aujourd'hui et parce que nous sommes tous faits des voix des autres, amies ou ennemies, anonymes ou célèbres, ce sont aussi les voix qui peuplent son existence. L'existence humaine n'est-elle pas cette conversation infinie qui mêle ce que nous pensons être des vérités et des hypothèses ? Elle s'appelle Louise. Elle découvre qu'il n'y a pas d'amour sans langage ni sans esprit. Qu'il n'y a rien de vraisemblable qui ne soit pas, d'une certaine façon, absurde. Toute vie humaine se passe en conjectures. Une vie c'est autant ce qui aurait pu être que ce qui a été. Tout ce qui nous arrive est double et incertain. Nous entendons des voix. Nous ne les écoutons pas toujours. C'est ce qu'on appelle la vie civilisée, traversée de sauvagerie, d'incompréhensible. Ces voix parlent depuis l'aube de la pensée et de la culture. Philosophes, poètes, penseurs. Elles accompagnent toute histoire. Ici elles apparaissent par bribes à mesure que Louise se perd dans l'histoire qu'elle ne reconnaît pas et qu'elle doit saluer comme étant la sienne. Ou la nôtre : une histoire faite de rencontres et de divorces, de présences et de fantômes.

09/2004

ActuaLitté

Non classé

La voie de la sobriété

Si votre entraineur de course à pied vous disait que vous allez améliorer de 10 % vos performances chaque année, vous auriez raison d'émettre quelques doutes : on ne peut pas progresser indéfiniment. C'est pourtant ce que nous font croire gouvernements et économistes quand ils nous parlent de la croissance économique. Ecologiste indien ayant étudié aux Etats-Unis, Mansoor Khan met à profit ce double ancrage culturel pour offrir une contre-argumentation efficace au discours dominant. Avec des images frappantes et un grand souci de vulgarisation, il explique de façon originale pourquoi notre modèle économique est voué à l'échec. Si notre esprit peut imaginer une croissance infinie et exponentielle - c'est la première courbe, le concept-, notre corps nous rappelle les limites auxquelles nous buterons inévitablement, à l'image des ressources de la planète que nous ne pouvons exploiter à l'infini - c'est la deuxième courbe, la réalité. L'illustration la plus manifeste de cette finitude des ressources est le pic pétrolier autour de 2008, quand le sommet de la courbe a été atteint. C'est sur la base de ce constant que l'auteur développe la troisième courbe, celle de la sobriété énergétique et de l'équilibre économique, à l'intérieur des limites écosystémiques de la planète. C'est seulement en identifiant les relations oubliées entre l'argent et l'énergie, le capital et les ressources, le concept et la réalité, que nous pourrons comprendre les pièges de la croissance perpétuelle et redéfinir un horizon viable. "Une présentation claire et nette de la folie et de l'absurdité de l'hypothèse économique selon laquelle nous pourrions avoir une croissance perpétuelle et illimitée sur une planète aux ressources écologiques limitées. [...] Nous avons besoin d'un nouveau paradigme basé sur l'écologie réelle de notre planète. Le livre de Mansoor Khan est essentiel pour toutes les personnes qui veulent avancer vers ce nouveau paradigme." - Vandana Shiva, écrivaine et militante écologiste

05/2022

Tous les articles

ActuaLitté
ActuaLitté
ActuaLitté
ActuaLitté
ActuaLitté
ActuaLitté
ActuaLitté
ActuaLitté
ActuaLitté
ActuaLitté
ActuaLitté
ActuaLitté
ActuaLitté
ActuaLitté
ActuaLitté
ActuaLitté
ActuaLitté
ActuaLitté