Le recours à la lettre, c’est-à-dire lorsqu’elle devient l’enjeu même de la fiction, son embrayeur, ou encore le moteur de son dénouement, permet d’opérer tout un jeu de substitutions et de glissements, d’instaurer une dialectique du corps et du signe, une économie des destins, un système de compensation entre présence et absence, vie et mort. Ce dispositif garde aujourd’hui toute sa pertinence et son efficacité narrative, et le roman de Bolaño le prouve grandement. Les deux auteurs, Éric Bonnargent & Gilles Marchand prolongent le roman policier avec une intrigue bien menée ainsi que le roman à clés, tel un labyrinthe de Borges, pour finalement nous parler de littérature, sous sa plus belle lumière.