Voilà la sélection des ouvrages qu'il fallait avoir lu - mais il n'est pas encore trop tard, évidemment... - pour l'année 2009. Et ceux dont on pouvait aussi franchement se passer...
« Mais puisque l'on parle de pennes, il faut reconnaître que celle de l'auteur semble parfois lourde d'un peu de plomb, ce qui rend le vol chaotique et pas des plus confortables. Toutefois, si citer n'est, comme aux dames souffler, pas jouer, réfléchir sur ceux qui firent la littérature du pénultième siècle, le XIXe, pour ceux qui ne parlent pas grec n'est jamais un mal. »
Le temps des miracles, Anne-Laure Bondoux
« Cet ouvrage, d’une grande richesse humaine propose une vision multiple de la réalité. On suit l’enfant qui découvre, pas à pas, toute la dualité du monde qui l’entoure. À travers cette véritable initiation, on ne peut manquer d’être touché par la force de sa voix. Comme le dit si bien le Tzigane qu’il rencontre, Babik, à travers les mots de son récit, la beauté de son âme transparaît et nous éclaire… »
Insurrections ! en territoire sexuel, Wendy Delorme
« Voilà Wendy. Ton livre est une perle, qu'il soit fictif ou non. Et que je t'ai saluée, disant au revoir, à bientôt, ce n'était pas pour la forme. J'y suis retourné. Dans ce no man's land, ces territoires que tu as voulus sexuels, et qui peut-être le sont bien moins qu'ils n'y paraissent. Derrière la nudité de la chair, tu as pris soin de dissimuler un être, qui veut, qui voudrait ; qui pense ses actes et en rêve certains, donc qui est... Sous les pavés, la plage. Derrière la chair, l'identité à construire. Ou affirmer. »
Cadence, Stéphane Velut
« Et si le roman semble couler tout seul, sans être ni enivrant, ni mauvais au sens moral du terme, il s'en dégage un désagréable sentiment d'inconfort, de mal-être. On le referme presque à dégoût, sans savoir si l'on a pris part à une chose horrible, ou que, pire encore, on s'est contenté d'en être le voyeur attentif de n'en perdre pas une seconde. Mais en tentant surtout de se cacher que l'on y a pris un certain plaisir. »
La revanche des otaries, Vincent Wackenheim
« Inutile de vous dire que l'on s'amuse avec ce patchwork de satires, de satyres et d'intrus, qui tombent à point nommé, pour mettre une joyeuse pagaille. Alléluia, priez avec moi : la fin du monde approche, rien ne nous dit que Noé parviendra à destination, alors en attendant, passez une excellente traversée, en compagnie de l'équipage et de son capitaine. Attention cependant aux secousses... »
Les stratégies absurdes, Maya Beauvallet
« Par ailleurs, l’auteur agace assez rapidement avec ses formules toutes faites et définitives : « toutes choses égales par ailleurs ». On tombe rapidement dans la victimisation à outrance à coups d’attention à ce que vous faites, Big Brother vous surveille… alors qu’il aurait fallu, « toutes choses égales par ailleurs », modérer son propos et faire la part des choses… »
Et que morts s'ensuivent, Marc Villemain
« L'absurde, c'est le tragique qui s'ignore, disait Ionesco, me semble-t-il, ou bien son frère, et l'absurdité dans laquelle vous plongez ces malheureux en devient vraiment délicieuse. Âmes sensibles, s'abstenir : ici on débite du cadavre au kilo. Et quel rendement ! »
Le plagiat par anticipation, Pierre Bayard
« Qui portera plainte contre ces morts qui ont habilement parfois profité du travail réalisé par d'autres, bien des années après leur mort ? Encore que la plus grande question restera la suivante : à qui profite alors le crime ? Probablement à l'auteur de ce livre. Fou rire garanti, voilà bien la petite perle pour futurs Agrégés et Capétiens, étudiants en lettres divers et variés, amoureux de la littérature et férus de livres improbables. »
Le baisespoir du jeune Arnold, Vladan Matijevic
« Attention aux coeurs sensibles, ici, la réalité perd souvent le nord, la faute à un monde partagé et scindé dans une guerre entre Fossiles et Marteaux. Pour qui cherche à lire quelque chose de sulfureux et d'un peu obscène, le tout aspergé de bonnes rasades d'alcool, sans avoir peur de s'y embourber... »
Gueule de bois, Insa Sané
« Avec une narration menée sans jamais entrer en eux, on découvre des êtres empêtrés dans une vie qui leur échappe. Triste à dire, mais pire à endurer... Gueule de bois, c'est un coup de bambou violent, minutieux et magnifique. On adore. Et on en veut encore. »