Etre amoureux est un sentiment très personnel.
Bien sûr, il peut être partagé. Alors, on peut regarder ensemble dans la même direction.
Il est même possible de retrouver une multitude d'amoureux dans une salle de concert, tous bercés par une douce ou folle ambiance, réunis pour communier dans une même musique. Dans le même temps, d'autres seront ailleurs, parfaitement indifférents à des sons qui ne font vibrer en eux aucune corde !
Elaborer un porte ainsi en soi le double risque de ne pas enchanter deux lecteurs : celui qui ne se trouvera pas à l'unisson de la musique entendue et celui qui n'y trouvera pas toute la musique qu'il aime.
C'est un peu ce que je ressens en tournant le dernière page de cet ouvrage au demeurant intéressant.
Certes il ne pouvait pas être exhaustif puisqu'il n'est que Dictionnaire et pas Encyclopédie. Et il est bien évident que ses sept cent pages n'auraient pas suffi à une telle entreprise.
Certes il est richement alimenté notamment de toute une ribambelle d'auteurs parfaitement inconnus de moi dont il m'a donné le goût de les découvrir.
Certes il propose certains angles de lecture d'auteurs bien sérieux qui peuvent les faire apparaître sous un aspect bien moins austère et c'est une idée amusante pour relire quelques classiques.
Mais je regrette l'oubli de l'immense Giovanni Guareschi qui a fourni à Fernandel, lui même bien maltraité par ce Dictionnaire, l'occasion d'être, entre autres performances, un formidable Don Camillo sur les écrans.
Mais j'ai vainement attendu une mention des Idées Noires de Franquin dont je relis sans me lasser les désopilantes, mais pourtant tellement tendres et humaines bandes dessinées de Gaston Lagaffe écartées du sommaire.
Mais je n'ai pas entendu la voix grave de Philippe Meyer dont les strophes destinées à des « auditeurs sachant auditer » ont une qualité tant d'écriture que de diction remarquable à tous égards.
Sans parler de Stéphane Guillon, de Bill Watterson (Calvin et Hubbes), Pagnol ou André Roussin et tant d'autres.
Aussi je me dis que s'il manque autant de mes propres références sur le sujet dans ce Dictionnaire, je ne devrais pas être le seul à ne pas y trouver tout mon compte et donc manquer l'occasion de découvrir de nombreux autres dispensateurs de pensées humoristiques certainement moins évidents que tous ceux que la télévision invite trop souvent chez nous à dîner et qui méritaient peut être moins de mention et moins d'éloges emphatiques.
Bref, une impression très mitigée !