Un feuillet proposé dans la salle de presse invitait à venir découvrir « le premier livre à lire avec des Google Glass ». Une promesse audacieuse, surtout lorsque l'on a pu essayer le gadget, et réaliser à quel point la réalité était encore éloignée des vidéos promotionnelles de Google. Nous sommes néanmoins allés en croire nos yeux, sur le stand de la société Jiangsu Red Chamber Dream World Co.
L'ensemble des déclinaisons du Rêve dans le pavillon rouge (ActuaLitté, CC BY SA 2.0)
La société chinoise, basée dans la ville de Nanjing, au sein de la province de Jiangsu, existe depuis 2011 et emploie à présent 40 personnes environ. La société a mis au point un scanner de QR codes, via l'application D-Book Key, et propose ses services de conception et de réalisation aux éditeurs désireux d'inclure dans leurs ouvrages des contenus supplémentaires - vidéo, musique, images multimédias...
« Tous ces contenus sont ajoutés non pas pour remplacer la lecture, mais pour aider le lecteur à comprendre l'histoire, à en saisir tous les aspects », nous explique un des concepteurs présents sur le stand. « Le 'D' de D-Book signifie 'Dream', 'Digital', 'Different' » ajoute Jiang Tingting, qui officie à la traduction pour le créateur de contenus.
Les codes présents sur les différents ouvrages — papier ou numérique — peuvent être décryptés avec les smartphones, une technologie qui a fait son apparition depuis un moment dans le domaine du livre numérique. Sur l'écran apparaît ensuite la vidéo ou tout autre contenu, à condition d'avoir téléchargé l'application nécessaire. « Le problème de ce type de fonctionnement », souligne Jiang Tingting, « c'est qu'il faut sans cesse passer du livre au smartphone, et revenir de l'un à l'autre. Avec les Google Glass, ce n'est plus nécessaire. »
Par Johann Kuder, du CESAN
Le secret est éventé : les Google Glass, en l'occurrence, font simplement office de smartphone, pour pouvoir lire les vidéos sur le minuscule écran du gadget de Google. En matière de confort de lecture, on a vu bien mieux, et pas sûr que l'innovation soit si révolutionnaire, dans ce cas. Le simple fait de devoir viser le QR Code avec les lunettes est fastidieux.
Dommage, puisque le roman utilisé, Le Rêve dans le pavillon rouge, un classique de la littérature chinoise, laissait attendre d'autres propositions en la matière, notamment du point de vue de la réalité augmentée. Mais les Google Glass, dans leur version actuelle, ne semblent de toute façon pas vraiment adaptées à la lecture numérique.
(ActuaLitté, CC BY SA 2.0)