Thomas et Betty ont une fille, Sheela, un amour de petite rouquine. Dans leur petit village du Dartmoor, ils coulent tous les quatre des jours paisibles de paysans. Oui, quatre, parce que depuis six jours, un joli p'tit gars a fait son apparition. Sauf que... on ne confie pas un garçon en bas âge à une petite fille, même consciencieuse. Et moins encore quand on connaît la légende qui dit que tous les cent ans, un petit garçon sera enlevé par les fées à ses parents, et en reviendra complètement changé.
Ainsi est-il allé pour Peter ? Nul ne le sait, excepté que quelques jours après sa disparition au pied de l'arbre des fées, il réapparaît dans son berceau, avec quelque chose de... différent. Outre la volée de bois vert que se prend Sheela (sacré coup de main, la maman en colère, j'ai eu mal pour le dessin), la famille reprendre sa vie paisible, mais se voit contrainte de déménager à Londres pour survivre, alors que leur propriétaire, plus inflexible que les Ténardier les fiche à la porte...
Il fallait clairement se lever matin pour me faire avaler un titre avec de fées, leprechawns et autres variétés de bestioles sorties du folklore breton, le tout mis en musique par un Merlin croulant, sans aucune classe — mais moins débile que celui de Walt Disney, cependant. Matin, donc... Ben je me suis levé quand même.
Pourquoi ? Alors qu'on assiste carrément à des énumérations à la Tolkien des fameuses créatures, que les danses au fond des bois avec des fées et des satires pullulent, et j'en passe et j'en oublie ? Parce que justement, cette magie est très sereinement dispensée, et surtout qu'elle sent la passion. Profondément. Et si ce n'est pas le cas, je m'en fiche, ça y ressemble. Mais je ne pense pas me tromper.
Du classique mais passionné
Côté dessin, rien de très inventif, du classique sans plus, rarement exceptionnel, même, sauf que pas prétentieux ni excessif : ça passe assez bien. Mais je vous invite à un peu mieux découvrir à cette adresse, pour un super extrait en vidéo. Les couleurs restent très 'irlandaises' tant que la famille glane dans les landes pour virer dans une grisaille vraiment plus terne une fois arrivée à Londres. M. Fourquemin se débrouille et c'est suffisant.
Côté scénario, si le début un très attendu, le reste suit à peu près sur la même veine : autrement dit, l'apprentissage de l'enfant, à qui l'on confie des éléments qui orienteront sa vie plus tard, pierres d'attente sur pierres d'attente, mais inutile de la leur jeter : c'est très sympathique. Alors quoi ? Va-t-on mettre 13 € pour ce premier tome ? Si l'on est fan de ce type d'univers, sans hésitation. Si l'on hésite, alors quelques pages devraient faire rapidement pencher la balance. Joli petit tome de la part du Lombard, dont on attend la suite.
Et ça a intérêt à se confirmer, sinon j'envoie Perceval. Et con comme il est, ce type, je donne pas cher de votre peau...