RECIT ROMANESQUE - En août 1976, un jeune homme de vingt ans, qui n’avait encore presque rien publié, ouvrait sa préface à un recueil posthume d’Études de son père par ce « parti-pris », ayant déjà tout l’air d’une éthique : « Il faut déjouer les apparences : faire œuvre n’est pas seulement s’écouter en un dialogue interne avec soi-même, ni se confesser aux oreilles curieuses. Plus rares et plus discrets furent ceux qui prêtèrent attention à la parole d’autrui (…) ». Cette inclinaison à ne pas se suffire, à regarder au-delà de sa flamme d’autres incendies, sans doute la reconnaîtrait-il aujourd’hui dans Le dernier hiver du Cid. Livre d’amour et de mémoire. Par la vertu d’une écriture tenue mais musicale, Jérôme Garcin arrache à la mort un peu de son empire et chante, non un mythe, mais un homme de chair, vivant.