Ceux qui les ont côtoyés peuvent témoigner de la grande fierté des Britanniques pour leur identité, voire de l'arrogance diront certains, et ce malgré la laideur de la plupart de leurs villes, et la gelée à la menthe.
« Nous sommes un peuple unique, avec notre propre caractère, notre propre histoire, nos propres façons de vivre ensemble, une certaine qualité douce-amère, une conscience sociale et un sens de l'humour particulier », disait George Orwell. « Ce sceptre isle, cette terre de rois, ce royaume d'Angleterre », décrivait Shakespeare dans son Richard II.
Une singularité insulaire dont ils tirent leur force : « Régner sur les vagues » des océans grâce à sa flotte navale. Une domination de thalassocratie louée dans la chanson patriotique, Rule, Britannia, composée au milieu du XVIIIe siècle. Par extension, elle évoque leur empire, qui va prendre son essor le siècle suivant.
Si l'Empire britannique commence véritablement à se former à la fin du XVIe siècle avec les premières colonies en Amérique du Nord et dans les Caraïbes, Les Guerres Napoléoniennes (1803-1815), dont il sort renforcé, et surtout la Révolte des cipayes en 1857, qui marque le début de la formation de l'armée des Indes, constituent des moments clés de l'expansion british.
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Ce soulèvement majeur dans le pays de Tagore contre la Compagnie britannique des Indes orientales mena à la prise de contrôle directe du pays par la couronne britannique. Suivront la Guerre anglo-zouloue dans l'actuelle Afrique du Sud, la terrible Guerre des Boers et ses camps de concentration, la rivalité entre l'Empire britannique et l'Empire russe au XIXe siècle, centrée sur l'Afghanistan et des territoires d'Asie centrale, et baptisée Le « Grand Jeu ». Mais aussi le soulèvement anti-impérialiste, anti-étranger et anti-chrétien en Chine entre 1899 et 1901, dit la Révolte des Boxers, sans oublier les deux guerres mondiales...
Une fin en 1947 après un lent déclin, avec le retrait de l'Union Jack d'Inde et du Pakistan, mettant fin à trois siècles d'expansion impériale britannique. L'apogée est dans ce XIXe siècle victorien, quand la reine régna sur près d'un quart de la superficie terrestre et de la population mondiale, avec des territoires dans le sous-continent indien, l'Afrique, le Moyen-Orient, l'Asie du Sud-Est et l'Océanie.
Celui qui proposa une biographie de Rommel, Benoît Rondeau, adopte une perspective impériale, englobant toutes les possessions britanniques, et examine les aspects politiques et militaires du colonialisme qui ont propulsé la Grande-Bretagne au rang de première puissance coloniale, dotée de l'une des armées les plus puissantes de son temps.
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Robert Clive, Disraeli, Montgomery, Lawrence d'Arabie, Gordon, Kitchener, Baden-Powell, Douglas Haig, Churchill... Les batailles de Plassey, Khartoum, d'Isandlwana, de la Somme, d'El-Alamein, de la Normandie... Et la mentalité, l'organisation, les caractéristiques et l'évolution de l'armée et de la marine britanniques... Tout une épopée démente, colonialiste et finalement contre la menace nazi. Le tout narré avec maestria par l'historien spécialiste de la Seconde Guerre mondiale, qui va jusqu'à donner un aperçu de la vie quotidienne des combattants, pas toujours aisée, qu'il avait déjà présenté dans une précédente étude, Le Soldat britannique.
L'esprit britannique, cette mosaïque complexe de résilience, de tradition, et d'innovation, dont émane un profond sentiment de continuité historique, marqué par la stabilité des institutions, le respect du droit et une folie contenue, révélée par un humour absurde et sans sourire.
Et en bonus, le conseil d'un immense film signé John Huston, tiré d'une nouvelle d'un certain correspondant de guerre britannique né en Inde, Rudyard Kipling, L'Homme qui voulut être roi. L'oeuvre raconte la quête extraordinaire de deux aventuriers britanniques pour devenir les monarques d'un royaume perdu dans les montagnes inexplorées de l'Afghanistan, où on se souvient encore d'Iskandar...