Pas difficile de résumer ce journal intime du Capitaine du bateau le Hollande est volant, navire amiral de l’Armada France: pour les trois années au cours desquelles il a été à la barre, voilà, de fait, une compilation de tous les gros titres des journaux, toutes tendances confondues, qui ont fait notre quotidien depuis l’accession, par défaut, d’un pilote sur la dunette.
Pour cet exercice, a pris le parti d’adopter le ton humoristique, satirique et pamphlétaire qu’il a déjà largement utilisé dans ses parodies Les Aventures de Saint Tin et son ami Lou !
Le jeu de mots laid le dispute au calembour et à la contrepèterie délibérément approximatifs et donne le ton d’une revue introspective dont je ne suis pas sûr que le modèle original s’avère féru !
Les épisodes les plus sans gland de la période sont passés au crible et l’épopée maritime fonctionne à merveille pour caricaturer un gros temps général et récurrent qui malmène le vaisseau dont la barre semble trop souvent n’être tenue par personne.
Quelques « flashes back » permettent au rédacteur d’éclairer une carrière et une trajectoire dont de nombreux épisodes ont sans nul doute totalement échappé au menu fretin que constitue le lectorat (l’électorat !!!) qui va ainsi découvrir quelque facettes de l’homme dont il n’a finalement qu’une image assez floue quand elle n’est pas simplement cachée par un casque de motard.
François, Jean-Marc, Arnaud, Manuel Ségo et les autres participent, autour du Capitaine, à un joyeux charivari dont la politique et les politiciens, encore une fois, ne ressortent pas grandis. Et l’humour potache n’y changera rien, pas plus qu’il ne contribuera à redorer le blason d’une cour et d’une basse-cour qui reste sans éclat.
Assez peu de vision politique finalement dans le continuum de ces trois années. En revanche, beaucoup de Unes polémiques, caricaturales ou controversées qui sont prétexte à toutes les digressions, à toutes les divagations, à toutes les broderies qu’il peut être permis d’imaginer.
C’est peut-être là que l’exercice trouve ses limites. L’humour pour le bon mot finit par faire oublier l’essence des choses et j’ai peur que, au-delà du style grinçant, corrosif, caustique, frondeur ou impertinent, il ne reste pas grand-chose après avoir tourné la dernière page de ce livre.
Du coup, un doute m’habite : où faut-il chercher l’erreur ? Dans la réalité ou dans la fiction ?