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La langue confisquée

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Ouvrages généraux

La langue confisquée

Tout au long du règne de Hitler, Victor Klemperer prend note, dans son Journal, des graves distorsions infligées à la langue allemande par le nazisme. Les enseignants seront désormais soumis à une "révision nationale et politique" - comme les voitures, note-t-il en 1934. Quant à l'adjectif "fanatique", il passe du registre péjoratif au registre laudatif. Klemperer assiste en fait à une inversion sémantique généralisée, dont il consigne chaque manifestation. Il en tirera LTI, grand livre sur la manipulation de la langue par l'idéologie. La Langue confisquée restitue ce geste critique qui aide à comprendre que la langue est un révélateur. Elle ne ment jamais : c'est elle, toujours, qui dit la vérité de son temps. Frédéric Joly, lisant Klemperer, nous aide ainsi à faire face au nôtre.

10/2024

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Linguistique

La langue confisquée

Comment la langue façonne-t-elle l'esprit d'une époque ? Tout au long du règne de Hitler, Victor Klemperer étudia les graves distorsions infligées à la langue allemande par le nazisme. Les enseignants seront désormais soumis à une " révision nationale et politique " - comme les voitures, note-t-il en 1934. On parle désormais de " système " pour désigner le régime des années de Weimar, vilipendé en tant que régime parlementaire et démocratique " enjuivé ". Quant à l'adjectif " fanatique ", il passe du registre péjoratif au registre laudatif ; le terme " libéral ", lui, devient, à l'inverse, péjoratif, avant de disparaître tout à fait au profit de " libéraliste ". Klemperer assiste en fait à une sorte d'inversion sémantique généralisée, dont il note chaque manifestation dans son Journal. Il en tirera LTI, grand livre sur la manipulation de la langue par l'idéologie. La langue confisquée restitue sa démarche, ce geste critique qui aide à comprendre comment on adhère à un langage, quel qu'il soit. Car, comme l'écrit Klemperer, " on désigne l'esprit d'un temps par sa langue. " Elle est un révélateur, elle ne ment jamais : c'est elle, toujours, qui dit la vérité de son temps. Le lecteur croisera dans ces pages d'autres écrivains, ayant vécu et travaillé à de tout autres époques, en de tout autres lieux, et ayant affectionné, comme l'auteur de LTI, la forme du journal-essai, du carnet - des écrivains ayant tous pour point commun d'avoir écrit " en noir sur la page noire de la réalité ". Et qui nous aident comme lui, à travers leurs quêtes respectives de la vérité, à faire face à notre temps, ce temps de repli identitaire et de " post-vérité ", un temps d'inquiétantes résurgences sémantiques aussi, où se voit brouillée la distinction essentielle du vrai et du faux.

09/2019

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Lili, la rozell et le marimba N° 4

"Lili, la rozell et le marimba" pratique les langues : les langues maternelles et les langues adoptives, les langues confisquées et les langues dominantes, les langues inventées, les langues chuchotées, les langues mélangées. Ce numéro s'intéresse à leurs circulations, à leurs luttes, à leurs écarts, à leurs écritures, à leurs oralités, à leurs rencontres.

04/2022

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Histoire antique

Spolier et confisquer dans les mondes grec et romain

Spolier et confisquer évoquent tous deux une brutale expropriation mais appartiennent à des registres différents et procèdent de diverses formes juridiques. En latin, spoliare, dépouiller, désignait un acte violent, souvent illégal, qui laisse nue, au sens propre ou figuré, sa victime, geste de voleur ou de pilleur, même s'il est drapé de la majesté du pouvoir. La confiscatio indiquait au contraire une procédure publique qui consistait à adjuger des biens privés au trésor public, pour cause de crime ou de contravention. Le spolié est une victime innocente de la force et le spoliateur est illégitime, alors que confisquer revient à punir pour une faute, de manière plus ou moins juste. Ce livre réunit des contributions qui étudient les formes d'expropriations, légales ou délictueuses, effectuées dans un cadre étatique ou officiel. Il veut dégager les permanences dans la longue durée puisqu'il commence au début de l'époque classique grecque et s'arrête dans l'Antiquité tardive. Les guerres civiles, dans les cités grecques et à Rome, sont largement étudiées car elles ont constitué un terreau fertile en évictions de toutes sortes. Mais il s'agit aussi de mettre en évidence les différences entre les cités occidentales et orientales, les royaumes hellénistiques et le monde romain républicain, impérial jusqu'au tournant de l'Antiquité tardive où la spoliation apparaît parfois comme un tri dans l'héritage des périodes précédentes. La question, en effet, offre un biais original pour comprendre le fonctionnement financier, économique et juridique de ces sociétés.

04/2013

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Littérature française

Maikan

A quatorze ans, Virginie, Marie et Thomas sont arrachés à leurs familles sur ordre du gouvernement canadien. Avec les autres enfants innus du village, ils sont conduits dans un pensionnat, à près de mille kilomètres de chez eux, pour y être éduqués. Là-bas, il leur est interdit de parler leur langue, leurs cheveux sont rasés, leurs objets personnels confisqués. Ils ne sont désormais plus qu'un numéro. Soixante-dix ans plus tard, l'avocate Audrey Duval cherche à comprendre ce qu'il est advenu des trois jeunes Innus mystérieusement disparus... Ecrivain et journaliste à Montréal, Michel Jean est issu de la communauté innue de Mashteuiatsh. Il est notamment l'auteur de Kukum, roman vendu à plus de 200 000 exemplaires au Québec, traduit en plusieurs langues et couronné des prix littéraires France-Québec, Vleel et Nature nomade.

09/2023

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Passions polygraphes

"Dé-policer la grammaire, dés-orthographier les figures de la subjectivité dans la languécriture... Mais comment, et jusqu'où ? " Très académiquement ordonnée en deux genres - d'un côté le masculin/neutre/ universel, de l'autre le féminin - la langue française se laisse depuis quelque temps gagner par un tumulte graphique dont ces Passions polygraphes se font l'écho. Aux parenthèses qui encageaient le petit e muet du féminin, les "scribes indociles" préfèrent désormais les tirets, les points, médians ou non, la majusculE finalE ou l'indicible astérisque. En créant ille, yel, lua, dea, cil... iels élargissent la gamme des pronoms avec l'intention, poétique et politique, d'ouvrir la "languécriture" à des voix, des vies, recouvertes, confisquées, mutifiées par l'imperium du masculin. Risquant "un pas au-delà", Katy Barasc, en philosophe, cherche le signe ou la dé-marque qui viendrait inscrire dans la langue ce qui ne peut s'y prononcer. Et qui, ainsi, exempterait le JE, le NOUS, le TOI de toute assignation sexuée. Entre passions tristes des vigiles de l'ortho-graphie et passions joyeuses des iconoclastes, ce qui bruisse dans ces pages est autant inquiétude du savoir de soi que jouissance de l'écriture.

02/2021

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