La lézarde

Oups ! Aïe ! Ouille ! Le plus petit lézard de la famille vient de perdre sa queue ! Malheur ! Le pauvre lézard est bien triste sans elle. Il décide d'aller à la rencontre des différents animaux pour leur demander s'il serait possible d'avoir leur queue. Évidemment, chacun refuse. Comment faire alors ?

Ouf ! Les queues des lézards repoussent ! Cette histoire nous l'explique bien et un petit supplément à la fin du livre permet d'en savoir davantage. Avec , on apprend et on réalise un grand voyage ! En effet, les illustrations nous emmènent immédiatement vers de lointains pays. Grâce aux contrastes entre des couleurs chaudes et froides, aux aplats de peinture et aux reliefs des matières, le voyage est long et riche en découvertes, comme celui du petit lézard. En plus, les dialogues sont rimées : de quoi donner encore plus de rythme et de couleurs au récit. Si vous souhaitez mieux connaître la vie des lézards et voyager là où le temps est ensoleillé, partez lire cet album !

Déborah Durand

Enfermés dans votre bureau, vous avez toujours nourri le rêve de pouvoir vous évader au gré de vos rêves les plus fous et d’aller ramper dans des contrées encore inexplorées. Alors ce stylo original est fait pour vous !
Lorsque vous apposerez votre signature au bas des plus gros contrats remportés par votre boite, vous vous imaginerez en train de lézarder au milieu d’une petite île perdue dans l’Océan pacifique. En quelque sorte, votre stylo sera comme un prolongement de votre imaginaire, une partie de vous.

Une fois son capuchon refermé, vous pourrez toujours vous en servir pour faire peur à votre secrétaire ou encore mieux, afin de mettre la pression sur un client qui était venu dans l’idée de revenir sur ses engagements d’achats. « Comment ? Vous hésitez encore à passer commande ? Mais sachez que ce lézard, paisible en apparence, peut donner une piqure mortelle ! »

Un dernier argument encore vous séduira…son prix. Ce n’est pas avec ce petit lézard que vous allez couler la boite. Si vous souhaitez vraiment que cela arrive, il faudra malheureusement s’y prendre autrement ! Un peu plus de 3 € pour avoir entre les mains ce spécimen rare, même en voie de disparition, si l’on en croit les faibles stocks disponibles…

Le romain Alberto Pincherle, dit Alberto Moravia, intègre la collection des livres les mieux imaginés de l’édition française, Bouquins. 4 des romans les plus importants du peintre de l'ennui comme perte de rapport avec la réalité, et la sexualité dans son ambivalence, sa primauté, et en tant que “moyen de communication cosmique”.

Quatre ouvrages de l’écrivain né en 1907 dans une famille bourgeoise, publiés entre 1947 et 1957, choisis par son traducteur et biographe français, René de Ceccatty. On remarquera l’absence du Mépris, rendu célèbre en France par son adaptation exceptionnelle de Jean-Luc Godard, avec Brigitte Bardot, et la présence d’un autre roman adapté avec génie au cinéma, Le Conformiste, par Bernardo Bertolucci, avec Jean-Louis Trintignant. 

On trouve aussi, tous adaptés pour le grand écran, le récit intimiste d’analyse psychologique, et métaphysique, La Désobéissance, le portrait sexuel, La Romaine, et la fresque historique adaptée par Vittorio de Sica, La Ciociara, avec Sophia Loren et Jean-Paul Belmondo.

L’ambition première de l'écrivain-voyageur est d’être juste : la question du roman, affirmait-il au micro de la radio publique française, n’est pas de critiquer une société, mais d’être en rapport avec une réalité quelconque. Le réel avant, qui pourra passer par le social, et non l’inverse. Pour son ami, Pier Paolo Pasolini, c’est plutôt la dérision de la réalité qu’il met en scène.

Alberto Moravia ajoutait que toute critique sociale qui ne prend pas en compte le sexe est incomplète, et plus, que rien ne se conçoit hors de la primauté universelle du désir. Bataille affirmait que la première séparation de l’Homme avec le monde provenait du désir. Alberto Moravia est un auteur psychanalytique. 

Son approche a souvent puisé dans le mysticisme, où la réalité est atteinte quand on renonce à y accéder. Respecter ce réel, la vouloir pour ce qu’il est, le contempler. Démystifier. 

Outre cette nouvelle livraison de la collection Bouquins, la maison d’édition du même nom imprime un recueil de lettres adressées par l’écrivain à sa conjointe, également grande auteure, Elsa Morante. 
René de Ceccatty est formel : si Elsa Morante était profondément éprise d’Alberto Moravia, ce dernier l’admirait, mais n’était pas amoureux d’elle.

Le problème : une personnalité “colérique, intolérante et narcissique”... Ils resteront 21 ans ensemble, jusqu’en 1962. Ils s’écriront sur près de 40 ans jusqu’en 1983, 2 ans avant la disparition de l’auteure de La storia.

Comme je te l’ai dit tant de fois, je pense souvent à toi et je ressens terriblement ton absence. Plus que je ne croyais. Quand tu viendras, je serais, du moins au début, presque heureux.

Anacapri, 11-15 août 1951. L'immortalité, d'Alberto Moravia

Enfin, Bouquins édite un recueil de nouvelles et brefs récits de l’italien, L’immortel, qui réunit des textes rédigés entre 1928 et la date de sa disparition en 1990, parus dans des journaux et revues. L’attente, Haine, Le Diable gardien, À travers l’idée du crime, La femme qui connaissait Joyce, L’enthousiaste… “Tu veux ma mort. Cela pouvait passer pour un lieu commun passionnel. C’était en fait la réalité.”

Le portrait de petite Cosette est un manga sombre, un peu gothique et qui vous plongera dans une étrange tristesse.

Kurahashi travaille chez un antiquaire. Il mène une vie plutôt tranquille entre sa passion pour le dessin et son travail. Mais tout va basculer lorsqu'il va découvrir le portrait d'une fillette. Il s'agit d'un tableau hanté par l'âme de Cosette qui a été sauvagement assassinée.

Le fantôme de celle-ci lui apparaît, et le jeune homme se retrouve étrangement lié à elle. La petite Cosette lui apprend que les objets qu'elle a laissés derrière elle à sa mort, ses « reliques », causent la mort des gens. Elle lui demande de l'aider à les retrouver. Le hic c'est que chaque fois qu'il découvre une « relique », Kurahashi voit des scènes de la vie de Cosette.

Le portrait de la petite Cosette est un manga aux allures un peu gothiques, empreint de tristesse et de mystère, à ne surtout pas rater. Les dessins sont fins parfois très fournis et collent toujours parfaitement à l'ambiance de la scène. Le scénario est prenant, on ne pas décrocher les yeux du manga jusqu'à la dernière page.

Des personnages marquant

Les personnages sont complexes, ils ne se dévoilent pas tout à fait, et pourtant on sent si proche d'eux. On est Intrigué par ce garçon qui éprouve une étrange fascination pour Cosette. Le personnage de la fillette quand lui est si fort et si tangible, que l'on se sent empli de compassion pour elle, et que bizarrement on est envahi par sa tristesse.

Un manga qui ne vous laissera pas de marbre

Attention tout de même âmes sensibles s'abstenir. Pour les autres vous ne ressortirez pas indemnes de la lecture du portrait de petite Cosette et vous trépignerez d'impatience en attendant la sortie du tome 2 prévue fin mai. Un petit mot enfin sur la superbe couverture de ce tome avec des lettres gothiques en relief. La toucher est vrai plaisir et c'est important aussi.

Le portrait de petite Cosette de Asuka Katsura pour les dessins et de Cossette House/Aniplex pour le scénario est édité chez Asuka. Et vous pourrez vous délecter des 224 pages en noir et blanc de ce superbe manga pour environ 7,95 euros.