Victor-Lévy Beaulieu ne se contente pas de menacer de mettre le feu à ses livres pour défendre la francophonie. Dernièrement, il s'en est également pris à la gouverneure générale du Canada, en déclarant que son élection n'était motivée que par les critères « noire, jeune, jolie et ambitieuse ».
Un magazine nommé L'Aut'Journal a publié son texte intitulé Reine-Nègre : « La petite reine noire de Radio-Canada trouva vite plus agréable de trôner dans le fauteuil à braquettes dorées du gouverneur général, en Reine-Nègre accomplie, au service d'un régime cherchant à tout prix à faire du multiculturalisme la pierre d'assise du pays. »
Riposte, défense et règlement de comptes
Bien qu'il ait assuré que ses propos n'avaient rien de raciste, l'expression consacrée désignant ces responsables utilisés par les pouvoirs coloniaux dans les États d'Afrique, elle a fait scandale. « Ce n'est pas du racisme. Ça n'a pas rapport du tout avec la communauté noire de Montréal, haïtienne, ce n'est pas parce que tu parles d'un noir que ça devrait entacher toute la population noire », justifie VLB.
Et d'ajouter : « Depuis que Michaëlle Jean est là, elle remplit vraiment l'emploi d'une reine nègre, au même titre que quand les Français colonisaient les pays d'Afrique, ils nommaient des rois nègres, pour qu'ils aient le maintien des populations. On leur donnait de petits cadeaux, des privilèges, des avantages, c'est exactement ce qu'on donne à la gouverneure générale. J'ai l'impression que c'est un 'trip' de reine-nègre. »
Limiter la liberté d'expression
Bilan des courses, un député libéral souhaite intervenir juridiquement en empêchant des propos « aussi blessants ». Emmanuel Dubourg estime que des excuses ne sont pas suffisantes : « Ça doit être quelque chose de plus sévère. Il faut qu'il y ait une action par rapport à ça. Je crois qu'on ne peut pas laisser passer ça sous silence. » D'ailleurs, il compte bien regarder s'il existe « un vide juridique », et « trouver une solution pour que quiconque ne soit pas blessé aussi personnellement ».
Racisme et inconscience
Pour la Ligue des Noirs du Québec, les paroles de l'écrivain « sont non seulement xénophobes, mais aussi empreints de racisme et de sexisme » rapporte Cyberpresse. Viviane Barbot, député, note de son côté que « dans le contexte où nous vivons, traiter quelqu'un de nègre est péjoratif et tout le monde le sait ».
Et la polémique menace clairement de s'installer...