« La langue est un élément profond de l’humanité et est essentielle pour l’expression et pour la transmission de génération en génération de nos identités culturelles, de nos histoires et de nos valeurs », a déclaré le Portugais José Felipe Moraes Cabral, vice-président de l’Assemblée générale, rappelant que 7000 langues sont en danger d'extinction.
Pour clore l'année internationale des langues, l'ONU a en effet insisté sur la nécessaire protection de la richesse culturelle qu'implique la diversité linguistique planétaire. Ce colloque concluait ainsi les 11 mois d'activité, où José Felipe Moraes Cabral a salué le travail de l’ONU en faveur de l’Éducation, la Science et la Culture (UNESCO) afin d’éviter « cette catastrophe culturelle ». De fait, la globalisation et le développement doivent conduire au renforcement de la diversité du patrimoine culturel, et non à « une culture de cupidité et de domination » ne respectant pas la diversité linguistique, a-t-il ajouté.
Pour Moraes Cabral qui a pris la parole au nom du président de l’Assemblée générale, Miguel d’Escoto, « à chaque abandon d’une langue, la culture de l’humanité s’appauvrit. Lorsque l’on perd une langue, le tissu de l’authentique richesse et diversité se déchire ».
Poursuivre les efforts plus loin
Selon Antonio Mir directeur de Linguamon-Casa de les Llengües de Cataluña, un organisme créé par le gouvernement de la Communauté autonome de Catalogne, il es primordial de « garantir la diversité culturelle et la survie de toutes et de chacune des langues est un défi ambitieux qui concerne toute l’humanité ». Et de souligner la nécessité de « renforcer et de protéger le patrimoine linguistique du monde afin d’encourager, de développer le dialogue et la coopération entre les peuples ».
L’UNESCO a lancé le 21 février dernier l’année internationale des langues afin de donner un nouvel élan à la lutte contre l’extinction des langues. L’organisation travaille sur ce sujet depuis les années 60, et a créé ces dernières années le programme B@bel, qui a entre autres élaboré un atlas des langues du monde menacées d’extinction ainsi qu’une bibliothèque sonore en ligne où sont enregistrées ces langues.
Selon des données de l’organisation, seulement quelques centaines de langues ont eu le privilège de s’intégrer dans les systèmes éducatifs et dans le domaine public et moins de cent s’utilisent dans le monde digital.