Un "bon" livre, c'est comme quelqu'un qui vous plaît et dont on peut facilement se passer. Il y en a beaucoup comme cela. Et puis, il y a les autres livres, les livres "terribles" dont on ne peut se détacher. Pour reprendre la métaphore de Laurent Jouannaud dans "Toxiques", on éprouve en les lisant l'impression de s'empoisonner l'esprit, de se faire du mal. Et pourtant, on continue. C'est une espèce passion de courte durée, le temps d'une lecture, et comme toute passion, c'est un besoin de souffrance pour ressentir plus, toujours plus. On voudrait s'arrêter, on ne veut pas savoir la suite, et pourtant, on continue encore, émerveillé par la beauté du livre, la pertinence du propos, les réminiscences qu'il suscite. J'avais ce livre depuis plusieurs mois