La ministre l'avait déjà signalé en début d'année, et preuve d'une certaine cohérence, voilà qu'elle récidive. Selon elle, il était intéressant d'« aller vers l'évaluation des enseignements par les usagers, c'est-à-dire par les étudiants ». Donc que les élèves notent les professeurs.
Sauf qu'en ces temps troubles de site de notation, incarné par le grand Satan, Note2be, il valait mieux passer sous silence ces déclarations, et y revenir plus tard.
Le Figaro revient donc sur cette idée de notation, en précisant qu'en pratique, si certaines grandes écoles y ont recours en France, sa démocratisation dans le paysage universitaire n'est que sporadique, alors même que la réforme de 97, initiée par François Bayrou l'avait rendue obligatoire.
La ministre qui hier affirmait avoir compris les enseignants chercheurs et souhaitait accorder aux plus méritants des primes et augmentations salariales pourrait ainsi conditionner ces revalorisations, sous couvert des notes délivrées par les élèves. « C'est à l'université d'avoir un conseil d'administration stratège et de définir sa politique de primes », note-t-elle cependant.
On notera deux types de primes :
la responsabilité pédagogique, rapportant de 3500 à 15.000 € et récompensant l'enseignement
la mobilité pédagogique, rapportant 4000 €, pour inciter les chercheurs à enseigner
Des primes conditionnées par les résultats
En guise de notation, les professeurs remettront au CNU (Conseil national des universités) chaque quatre ans un bilan intégrant leurs notes. Une sorte de dossier scolaire pour professeur. Lequel CNU, selon une grille prédéfinie, mais dont on ignore tout, attribuera les primes. Banco ! Les récompenses dont parlait la ministre seraient ainsi effectives, sous couvert de résultats satisfaisants : mais quels seront les critères de notation et comment parviendra-t-on à gommer le principe de popularité voire la part d'affect des élèves... Mystère.