Hier les hostilités ont commencé en français dans le texte, quand l'Académie française a critiqué l'apparition des langues régionales dans la Constitution. « Depuis plus de cinq siècles, la langue française a forgé la France. Par un juste retour, notre Constitution a, dans son article 2, reconnu cette évidence : La langue de la République est le français », pointaient ainsi les Immortels.
Le vote des députés du 22 mai dernier aurait alors des conséquences portant « atteinte à l'identité nationale ». « Ils ont souhaité que soit ajoutée dans la Constitution, à l'article 1er, dont la phrase commence par les mots : La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale, une phrase terminale : Les langues régionales appartiennent à son patrimoine. » Mais cette dernière phrase gênerait « l'accès égal de tous à l'Administration et à la justice ».
Voilà pourquoi l'Académie des papis la tremblote « qui a reçu le mandat de veiller à la langue française dans son usage et son rayonnement », réclamant, assurée de son aura « le retrait de ce texte dont les excellentes intentions peuvent et doivent s'exprimer ailleurs, mais qui n'a pas sa place dans la Constitution ».
Du berger à l'huile d'olive à la bergère au beurre
Aujourd'hui, on ne répond pas en occitan, mais il n'y a sûrement pas que l'envie qui manque. L'Institut d'Estudis Occitans, regroupant une trentaine d'associations a riposté aussi sec devant cette « vision étriquée de la culture », voyant la réclamation comme « pleine d'amertume, de ressentiment et de peur ».
Et les boutades, agrémentées de pique gracile ont alors fusé. M. Grosclaude, le président s'interroge : « Votre coupole vous empêche-t-elle de voir le ciel, de sentir le monde et de voir comme il change ? », quand d'un autre côté, les députés ont, eux, compris la mesure d'un monde qui évolue. « Ils n'ont pas eu peur d'introduire, dans la Constitution, la reconnaissance des langues de France », conclut David Grosclaude.