Dans une aile de la Bibliothèque vaticane où, par faveur spéciale toute personnelle de Monseigneur Viterbo, elle a été autorisée à demeurer bien au-delà des horaires normaux d'ouverture, Patricia Escalona, une chercheuse portugaise, étudie avec beaucoup d'attention les manuscrits originaux qu'il lui a été généreusement offert de consulter. Historienne, elle apprécie, malgré l'ambiance assez sombre des lieux, l'insigne chance dont cette autorisation lui fait profiter.
Mais des bruits inquiétants lui font relever la tête son travail.
A l'autre bout de Rome, Tomàs Noronha, archéologue réputé et également portugais, participe à la restauration des ruines du forum et passe amoureusement son pinceau sur les pierres pour redonner un peu de lustre à ces merveilles que les assauts du temps n'ont pas manqué d'atteindre.
Dérangé dans son labeur par un policier, le voilà emmené vers la Bibliothèque vaticane où son dernier échange téléphonique avec Patricia l'ont désigné comme suspect : sa collègue et amie a été découverte sans vie, la gorge tranchée de manière suspectée d'être à caractère sacrificiel alors que gisait, à proximité de son cadavre, un étrange document sur lequel des signes cabalistiques étaient représentés.
Et l'inspectrice, Valentina Ferro, est bien décidée à découvrir l'auteur de ce meurtre. Y compris en se servant des connaissances remarquables de Tomàs sur les débuts de l'ère chrétienne ainsi que sur tous les ouvrages qui en sont issus.
Dire que j'ai été déçu par ce livre est un euphémisme.
a encore du travail pour rivaliser avec les maîtres du suspense et du roman policier : son histoire a du mal à tenir debout et le recours systématique à des chapitres se terminant sur la rupture d'une action au beau milieu de son déroulement pour alourdir le suspense est totalement éculé.
Par ailleurs, le mystère purement policier n'a de consistance que sur une cinquantaine de pages cumulées sur tout le livre à tout le mieux. Au-delà, c'est un tout autre sujet qui préoccupe l'auteur.
Un sujet certes intéressant mais que ne laissait pas vraiment supposer la quatrième de couverture. Et, personnellement, ce n'était pas pour ingurgiter un tel déballage que je m'étais lancé dans cette histoire.
Pourquoi « déballage » ? Parce que quatre-vingt-dix pour cent de ce prétendu roman est en fait une exégèse, fort poussée et érudite au demeurant, de tous les textes fondateurs du christianisme. Oh, l'auteur n'a pas réussi à offusquer mon athéisme comme il se plaît à le faire de la foi catholique de Valentina ! Non ! Mais il n'est plus au sujet initial !
L'éditeur nous promet la traque d'un assassin et l'auteur nous assène, l'un après l'autre, tous les versets des épîtres et des évangiles par lesquels il nous démontre que les fondateurs de cette religion issue du judaïsme nous en ont raconté de bien belles et, avec application souvent, avec maladresse parfois, nous ont amené à prendre des vessies pour des lanternes.
Certes, l'analyse assez aiguisée de ces textes, de leurs sous-entendus, de leurs mensonges, de leurs demi-vérités, de leurs contradictions, de leurs interprétations tendancieuses semble étayée et potentiellement sérieuse. Mais résoudre ou noyer tout cela dans une enquête policière d'un niveau moins que moyen n'a aucun sens.
Il aurait pu y avoir deux livres : un polar et une exégèse. Je suis assez convaincu que le polar aurait fait long feu. Quant à l'exégèse, elle aurait certainement rencontré quelques réticences. Là, il n'y a qu'un assemblage assez laborieux que même Tomàs peine parfois à développer devant son inspectrice romaine.
Bref, à mon goût, rien de très passionnant.