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L'argent : un impératif pour la nouvelle évangélisation

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Vie de l'Eglise

L'argent : un impératif pour la nouvelle évangélisation

Dans le monde entier, que ce soit dans les pays riches (en Amérique du Nord et en Europe) ou dans les pays pauvres (en Afrique, en Amérique latine et en Asie), il n'y a pas d'annonce possible de l'Evangile sans l'argent. Il en va de même pour la nouvelle évangélisation décrétée dans l'Eglise catholique en 2007 : sans l'argent, elle est compromise. Et pourtant, dans ses instances autorisées et dans ses discours officiels, l'Eglise est toujours hypercritique et supernégative vis-à-vis de l'argent, alors qu'elle-même en possède, qu'elle en a grand besoin et qu'elle le cherche pour assurer sa mission évangélisatrice. Ainsi, hélas, les discours très moralisateurs de l'Eglise à propos de l'argent sont désormais rejetés en masse par nos contemporains parce que ces discours, lassants et agaçants, sont devenus inopérants, inefficaces, improductifs dans notre monde où l'argent qui circule à grande échelle est une valeur incontournable, un moyen vital inévitable et une fin utile. Pour rejoindre les destinataires de la nouvelle évangélisation, "toutes les périphéries" dont parle sans cesse le pape François, il faut que l'Eglise catholique dans ses instances autorisées et ses discours officiels adopte un paradigme moins moralisateur, une grille de lecture qui présente de façon positive et constructive l'argent. Alors en Eglise, comment aujourd'hui parler de façon positive et constructive de l'argent, d'une façon qui soit audible pour nos contemporains ? Olivier Nkulu Kabamba, prêtre et théologien, donne quelques pistes et suggestions dans ce livre. Olivier Nkulu Kabamba, prêtre et théologien, donne quelques pistes et suggestions dans ce livre.

05/2015

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Paul, le travail et l'argent

Les réalités pécuniaires ont, depuis les origines, une place quotidienne dans la vie des Eglises, qu'il s'agisse de l'entretien de leurs ministres, du financement d'opérations caritatives ou de projets d'évangélisation. Ces activités, on le sait, engendrent des conflits qui montrent combien la dimension éthique et affective apparaît bien vite, avec les reproches d'exploitation, de gaspillage ou d'incompétence dans la gestion des dons reçus. Car, sur le plan caritatif, les sommes recueillies ont le plus souvent leur origine dans la générosité de personnes parfois tiraillées entre, d'une part, le devoir de gratuité, selon l'adage " ce qui est donné est donné " et, d'autre part, la préoccupation légitime de la juste destination des dons. Paul a connu ces expériences, partagées à travers le bassin méditerranéen dans lequel il vivait. Or, l'Apôtre, et lui seul dans le Nouveau Testament, se confie sur les problèmes matériels et financiers qu'il rencontre. Si la belle Lettre de Jacques traite avec vigueur les rapports de justice qu'implique l'utilisation de l'argent, Paul, lui, sans négliger les impératifs éthiques, se place cependant sur un autre plan, et selon une politique subtile. Ni pour son travail manuel ni pour son rapport à l'argent, l'Apôtre n'invente de nouvelles pratiques ou de nouvelles techniques. Il tient du judaïsme son sens positif du travail mais s'inspire des réseaux de solidarité de l'Empire et du tribut du Temple pour la mise en oeuvre de la grande collecte. Paul se coule donc dans les usages de son époque et de sa culture, dans la mesure où ils correspondent aux orientations de l'Evangile qu'il porte. De ce point de vue, même sans dessein prémédité, il pose les bases de futures doctrines sociales, en s'opposant à des habitudes culturelles qui consacrent ou entretiennent l'égocentrisme, l'avidité et les inégalités. Par ses propres engagements, il témoigne que sans se confronter aux réalités économiques, l'Evangile reste une idéologie ; sans les valeurs évangéliques de gratuité et de réciprocité qui ont pour enseigne lumineuse le mot agapè, les réalités économiques risquent l'asphyxie dans l'huis-clos du donnant-donnant.

07/2021