Le Médaillon d'Elie
Pendant la nuit du 8 septembre 1491, les pirates incendient un bateau de réfugiés andalous au large de Mers El-Kébir. Informé, Ammar Benattar, un commerçant juif d'Oran, fouille le rivage et découvre le corps sans vie d'une jeune femme. Elle gît tout près d'un bébé. Ammar croit qu'il s'agit de sa belle-fille et de son nouveau-né. Il enterre la défunte. Puis, il donne le nom d'Elie au bébé et le confie ainsi qu'un médaillon trouvé sur place à une nourrice de confession juive. Le 6 juillet 1962, Jacob, le dernier descendant d'Elie, quitte Oran et s'installe à Paris avec sa femme et ses deux enfants, Ehoud et David. Quarante-six ans plus tard, David prend Nacer Essabagh en auto-stop. Celui-ci vient de débarquer clandestinement à Paris. Natifs d'Oran, les deux hommes se lient d'amitié. David finit même par montrer à Nacer le médaillon d'Elie. Par mégarde, celui-ci lui glisse des doigts. Il tombe sur le plancher et s'ouvre comme une coquille Saint-Jacques. Un bout de papier s'en dégage. Il comporte trois phrases écrites en arabe. La première : "Abdallah Essabagh et Agar Abitbol". La seconde : "à El Qods le 19 du mois de Rabi Awwal de l'an 896 de l'hégire". Et la troisième : "Médaillon réalisé de la main de Nahor, scribe et orfèvre d'El Qods". Toute l'histoire des ancêtres de David s'écroule comme un château de cartes. Le bout de papier est un acte de mariage établi à Jérusalem entre Abdallah, un musulman, et Agar, une juive. Quant à la date, elle correspond à janvier 1491, neuf mois avant la naissance d'Elie.
06/2021