L'enseignement aux États-Unis reste problématique dans le cadre d'écoles privées à orientation religieuse. Celle fondée en 1984 dans la ville d'Alexandria, reposant sur des enseignements musulmans, et qui entretient des rapports étroits avec le gouvernement saoudien pose depuis peu quelques problèmes.
En effet, un rapport publié l'an passé par la commission américaine sur la tolérance religieuse pointait des passages évoquant l'assassinat des adultères, ou encore des phrases disant que le peuple juif a comploté contre l'islam. Des modifications étaient à opérer de toute urgence, dans le respect de chacun. Ainsi, l'école s'est exécutée.
On trouvera désormais le mot kaffir, traduit non plus par "infidèles" mais "non-musulmans", et quelques autres améliorations. Mais est-ce suffisant ?
Moderniser, mais pas se soumettre
Selon les informations de l'Agence Press, il semble que l'on trouve encore des passages plus que litigieux. Si l'Islamic Saudi Academy, qui accueille 900 élèves, a pourtant effacé des traces trop flagrantes d'intolérance, de véritables morceaux de prosélytisme y sont encore présents. Les peuples du livre que peuvent être les chrétiens et les juifs sont ainsi dénigrés, l'islam étant la seule religion porteuse de la vérité.
Pour Abdulrahman Alghofaili, le directeur de l'établissement, c'est un des préceptes qui fondent chaque religion monothéiste, que de se démarquer des autres en affirmant détenir cette vérité. D'ailleurs, il ajoute que les passages incriminés ont été modifiés, non pour apaiser les critiques émanant de l'extérieur, mais plutôt pour moderniser l'approche pédagogique. En claire, la Commission peut dire ce qu'elle veut, nous ne sommes pas soumis entièrement aux décisions du pays.
Des valeurs passéistes graves
C'est en tout cas l'interprétation que formule Ali Al-Ahmed, un chercheur en sciences politiques, et directeur de l'Institut des affaires du Golfe, à Washington, pour qui aucune véritable réforme du texte n'a été mise en place. Il cite également des passages obscurantistes et discriminant, où l'on conseille de ne pas faire de mariage non-musulman. Pour lui, ces manuels sont aussi déconnectés de la réalité que le sont les autorités de l'établissement.
Pourtant, une enseignante de l'université Brown, Eleanor Doumato, a cautionné ces ouvrages, affirmant qu'ils portent les vertus de la patience, de la gratitude, de l'honnêteté, « les qualités morales qui sont encouragées par musulmans et non-musulmans ».
L'école les a tout bonnement payés pour mener à bien leur rapport, ajoute l'AP.