le littoral de la Mer Caspienne, les bords du lac Tanganyika, Moscou, Bangkok, Mexico, Santiago du Chili, Saqqarah et Le Caire, Tyr ou Baalbek, Athènes, Miami, Baltimore, Port-au-Prince, Valparaiso, Zanzibar ou encore Brocken Hill au fin fond de l’Australie. Et j’en passe ! Ah, ça ! Des voyages, il yen a !
Il y a quelques ouvrages qui servent de référence : le Livre des Rois, l’Iliade, mais également différents auteurs beaucoup plus confidentiels ou très spécialisés qui sont cités au fil des pages.
Il y a des rencontres un peu partout : avec des amis, des relations, des amis de relations, d’anciennes connaissances... Souvent autour d’un verre (ou de plusieurs).
Il y a également des chiens errants, partout dans le monde, dans les quartiers sombres ou dans les centres des villes, sur des décharges ou dans les grandes étendues sauvages australiennes. Leur existence devait jouer le rôle de fil conducteur.
À part cela, il n’y a rien.
Jean ROLIN se moque ouvertement de son lecteur dans un livre qui n’a ni queue ni tête (à l’inverse des chiens qu’il tente de poursuivre) à tel point qu’il finit par là où il a commencé !
C’est un assommant monologue où l’auteur ne se montre pas forcément à son avantage (mais avec quelle coquetterie ! Peut-être voudrait-il qu’on lui dise : « Mais non, tu n’es pas si pire » ! Il peut toujours attendre. Et il ne donne pas non plus l’envie de savoir s’il pourrait être mieux qu’il n’y laisse paraître : au cas où ce ne serait pas le cas, il vaut mieux éviter d’ailleurs.
Même son sujet ne l’intéresse pas ! Il parcourt le monde à la recherche de chiens errants, mais dans le fond, comme il l’écrit si bien « tout le monde, à commencer par moi, se fout plus ou moins de l’origine des chiens ». Si tel est le cas, ce n’était pas la peine de se croire obligé de nous asséner un insipide carnet intime de ses voyages aux quatre coins du monde dans lesquels la recherche des chiens errants n’a même pas la consistance d’un prétexte.
Et tant il se moque de son monde que vous ne retirerez rien de son piteux ouvrage. Rien ! Aucun intérêt scientifique ! Aucune information pertinente un peu étayée, aucun aboutissement d’une recherche exposant quelques éléments structurés. Rien (à l’exception des quelques sources de lectures citées et encore sont-elles parfois bien éloignées du sujet) ! Pas d’introduction, pas de développement, pas de conclusion (et pourtant, je suis consciencieusement allé jusqu’au fond du calice !).
Sans pour autant percevoir si les chiens errants sont le sujet du livre ou si l’exposé des lieux visités (et quelques beuveries qui les ont ponctués) doit en tenir lieu.
Un désert intellectuel parsemé d’évocations morbides de « chasses au chien errant » à Athènes ou à Moscou (avant les Jeux olympiques pour nettoyer les rues) ou dans quelques places d’Amérique du Sud.
Un rapide examen de sa bibliographie montre que Jean ROLIN sort à peu près un livre par an depuis une dizaine d’années. Il est regrettable qu’il n’ait pas eu la bonne idée de prendre une année sabbatique : il semble bien qu’il n’y ait pas que sa «
durite » qui ait fait «
explosion » !
Et je n’arrive toujours pas à comprendre comment cet agglomérat de notes éparses de voyages a pu franchir le seuil de la sélection du Livre Inter 2009.
Retrouver tout de même Un chien mort après lui, de Jean Rolin.