Recherche

Jean Dufournet

Extraits

ActuaLitté

Moyen Age - Critique littérair

Fabliaux du Moyen-Age

Ecrits pour la plupart au XIIIe siècle, les fabliaux sont des contes à rire, des récits courts et sans prétention symbolique, véritable contrepoint et contrepied de la littérature courtoise. Ils racontent, avec un humour tour à tour cynique et tendre, des aventures plaisantes ou exemplaires, et mettent en scène des épisodes de la vie quotidienne médiévale. C'est, ici, l'histoire d'un paysan trompé, là celle d'un savetier se vengeant du prêtre qui l'a fait cocu. Si les femmes n'ont pas toujours le beau rôle — elles sont avares, mégères et inconstantes —, elles apparaissent aussi d'une redoutable habileté... Histoires lestement contées où le dialogue anime le scénario, les fabliaux nous invitent à découvrir un Moyen Age déridé et souriant, dont on méconnaît parfois l'existence.

12/2014

ActuaLitté

Moyen Age - Critique littérair

Aucassin et Nicolette

Lorsque Aucassin entendit Nicolette dire qu'elle voulait s'en aller dans un autre pays, une profonde affliction envahit son âme : " Ma très douce amie, fait-il, vous ne partirez pas, car ce serait me tuer. Le premier qui vous verrait et qui en aurait la possibilité, vous enlèverait aussitôt et vous mettrait dans son lit, faisant de vous sa maîtresse. Et une fois que vous auriez couché dans le lit d'un autre homme que moi, n'allez pas vous imaginer que j'attendrais de trouver un couteau pour me poignarder et me tuer. ( ... ) - Ah! fait-elle, je ne crois pas que vous m'aimiez autant que vous le dites; mais je vous aime plus que vous ne le faites. - Allons donc! répond Aucassin, ma très douce amie, il n'est pas possible que vous m'aimiez autant que je vous aime. La femme ne peut aimer l'homme autant que l'homme aime la femme; car l'amour de la femme réside dans son oeil et tout au bout de son sein et tout au bout de son orteil, mais l'amour de l'homme est planté au fond de son coeur d'où il ne peut s'en aller."

04/1984

ActuaLitté

Moyen Age - Critique littérair

La chanson de Roland

Texte fondateur, La Chanson de Roland du clerc Tudold fut d'abord un poème de la croisade : toute pénétrée des rêves et préjugés des seigneurs qui allèrent lutter en Espagne autour de Saragosse, la célèbre chanson de geste était destinée à renforcer, chez un public bouleversé par la menace sarrasine, l'enthousiasme pour la guerre sainte. Elle est aussi le miroir des conflits et des tensions de la société féodale - entre la justice et le droit, le service du suzerain et l'exaltation de soi, la défense de la foi et la fidélité au contrat vassalique -, et l'instrument d'une glorification des relations familiales (entre Charlemagne et son neveu Roland), guerrières (entre Roland et Olivier) ou amoureuses (entre Roland et Aude). Mais la fiction dépasse l'histoire : rude, violente et profonde dans l'expression des sentiments, elle confère aux figures héroïques une vraie réalité poétique et fait de ce chef-d'oeuvre l'une des plus hautes expressions du mouvement créateur qui anime alors le monde médiéval.

01/1999

ActuaLitté

Non classé

La Farce de Maître Pierre Pathelin

La farce de maître Pierre Pathelin, œuvre anonyme du XVe siècle, est certainement le chef-d'œuvre du théâtre comique du Moyen Age. Pour Michelet, c'est " l'œuvre saillante du XVe siècle, la forte et vive formule qui le révèle tout entier... fait pour un âge de fripons, Pathelin en est le Roland, la Marseillaise du vol. " Elle demeure une pièce énigmatique : sa richesse même et son extraordinaire liberté n'ont cessé de séduire les hommes de théâtre - farce clownesque pour les uns, premier exemple de la comédie classique pour les autres, réquisitoire politique et social pour certains. Sans morale explicite, cet univers de mensonge et de duplicité témoigne de changements profonds dans les mentalités qui remettent tout en question : les idéaux du Moyen Age, les limites du monde connu, la stabilité du langage.

11/1986

ActuaLitté

Non classé

Le Roman de Renart

Ce "roman" est en réalité une suite de récits des XIIe et XIIIe siècles, d'origine inconnue. Où nous suivrons Renart, le rusé goupil, dans la campagne, dans des fermes, dans des couvents... dans les coulisses du Moyen Age, bien loin des preux chevaliers et de leurs armures... Préface de Jean Dufournet. Nouvelle traduction, notices, commentaires et notes d'Elisabeth Charbonnier.

01/1987

ActuaLitté

Non classé

Poésies

La poésie de François Villon est double : à côté d'une philosophie optimiste et d'un rire tout rabelaisien se déploie la satire grinçante d'un homme que le désespoir menace. Oscillant entre sa vision carnavalesque de l'existence et son obsession de la mort, cet excellent artisan du vers use d'un mélange de bouffonnerie et de gravité, d'ironie et de pathétique, de grossièreté et de délicatesse. Il rit, il pleure. Cette ambiguïté rend compte de l'incertitude du monde : à ses yeux, il est quasiment impossible d'appréhender la réalité, les êtres humains et le langage, qui gardent leur opacité. Face à ces apparences trompeuses, le texte littéraire devient le lieu de la métamorphose du réel : masques, changements de rôles et animalisation des hommes bouleversent les normes et triomphent des angoisses. Pour autant, Villon n'est pas dupe : le rire libère, mais il ne dure pas ; la fête est là, mais la fête finira.

08/2020

Tous les articles