« En r'tard, en r'tard, je suis toujours en r'tard », braillait le lapin blanc d'Alice au pays des merveilles. Et il est question d'horaires justement dans l'Éducation nationale et plus particulièrement du temps scolaire passé par les élèves en classe. Le chambardement et l'installation des nouveaux horaires se heurtent au retard de plusieurs collectivités « pas complètement prêtes », estime Pierre Yves Jadel, président de l'Association des maires de France.
Tout le monde fait de son mieux, mais « simplement, elles [les collectivités] n'ont pas eu le temps suffisant ». Et tout particulièrement les petites...
« Si on veut mettre 30 minutes de soutien le midi, alors que les enfants ont une heure et demie pour manger, comment faire pour assurer un service à la carte? Des heures de soutien le mercredi matin ? Ça voudrait dire un car pour quelques élèves seulement, ce qui a un coût supplémentaire, ou alors laisser les parents emmener leurs enfants à l'école ? » Questions rhétoriques de M. Jabel, qui font écho à une situation pas évidente.
Du château de carte à la pagaille...
À Bordeaux, on s'inquiète des bus de ramassage scolaire, véritable « château de cartes » (et on s'y connaît en château dans la région), qui s'écroule au moindre mouvement. En Seinte et Marne, « c'est la pagaille », constate le maire PCF, Maud Tallet.
Et en plus de la réorganisation pour les parents, il faut compter sur le travail des agents scolaires, qui ont en charge la cantine ou le nettoyage : non seulement des complications à n'en plus finir, mais surtout des surcoûts pour les communes. Et le soutien scolaire entre midi et deux ne manquera pas de multiplier le nombre de repas pris à la cantine, avec de nouvelles subventions à prélever sur le budget des mairies.
Une mise en place qui aurait peut-être mérité une concertation plus grande, et surtout... de ne pas courir après l'horaire...