C’est officiel, le nom de Jacques Glénat a été cité dans l’affaire des Panama papers. Les résultats de cette enquête ont permis de lever le voile sur une organisation mondialisée autour de l’évasion fiscale. Au total, les noms des actionnaires de plus de 214.000 sociétés offshore ont été révélés dans la presse, dont celui de l’éditeur grenoblois.
On en parle sans arrêt depuis le début du mois : le cabinet d’avocats panaméen Mossack Fonseca a fourni ses services à de grandes fortunes pour les aider à créer des sociétés dans des juridictions extraterritoriales (offshore). D’après le journal Le Monde, le fondateur de la maison d’édition Glénat aurait possédé la société Getway SA basée aux Seychelles, entre 2009 et 2014. L’ancien critique de BD dément s’être porté acquéreur de cette entreprise détentrice d’un compte bancaire utilisé pour acheter des œuvres d’art.
Et indirectement, le cabinet Mossack Fonseca a contribué à révéler l’identité de l’actionnaire de la société Getway SA.
À la suite de la nouvelle législation des îles vierges britannique obligeant la société à révéler l’identité des actionnaires, Mossack Fonseca va entamer les démarches auprès de Jacques Glénat afin qu’il régularise sa situation.
Cependant, le principal intéressé préfère fermer la société seychelloise plutôt que de figurer officiellement sur les registres. La société est alors dissoute, sous forme de dons manuels — des tableaux de maître (Bruegel le jeune, Corot, Cranach, Franin-Latour, Felix Ziem) — aux enfants de Jacques Glénat. Le journal a également mis la main sur des documents prouvant que, pendant les années où Jacques Glénat aurait possédé la société, 4 millions € auraient été placés sur ce compte.
Il déclarait récemment : « Je pense qu’il y a un amalgame scandaleux entre des milliards et des milliards d’euros d’hommes d’État, de grands industriels, de sportifs… etc., et puis de simples donations faites à mes enfants de manière tout à fait légale, puisque faites devant un huissier en France (…) On me mélange avec des affaires d’argent sale, ça n’a rien à voir. »
Et d’ajouter : « Il n’y a aucun schéma entaché d’illégalité dans le don qui a été fait à mes enfants, qui n’est pas en plus l’affaire du siècle (…) 4 millions ? Mais pas du tout, il y a confusion, une somme pareille c’est inimaginable ! »
Rappelons tout de même qu’en 2013, cinq acteurs du livre faisaient partie du classement des 500 fortunes de France. C’est sans surprise que, parmi ces derniers, l’on retrouvait Jacques Glénat à la 472e place, ex aequo avec d’autres fortunes, et ses 60 millions €. 4 millions, une somme inimaginable ?
L'interview de Jacques Glénat
crédit Sedriknemeth