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Jack London, Bernard Clavel, Anatole France, Paul Vaillant-Couturier, Louis Postif

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Littérature anglo-saxonne

Le Talon de fer

Jack London est aujourd'hui universellement connu pour ses récits d'aventures et ses romans destinés à la jeunesse. Mais il fut aussi un écrivain révolutionnaire d'une vigueur et d'une ampleur de vue rares. Son roman Le Talon de fer (The Iron Heel) a été un livre de formation essentiel pour des générations d'hommes et de femmes, en Amérique et ailleurs. Dans ce roman d'anticipation, écrit en 1905, Jack London imagine qu'une révolution collectiviste se produit aux Etats-Unis, qu'elle avorte et qu'au terme d'une impitoyable répression, l'oligarchie capitaliste impose au monde, pour une période de trois cent ans, le règne du Talon de fer. Le récit des événements est écrit au féminin. C'est le témoignage, retrouvé beaucoup plus tard (à une époque où a triomphé la Fraternité), écrit par la compagne de l'un des chefs de la révolution, Avis Everhard. Les lecteurs d'aujourd'hui qui découvriront ce livre seront sans doute frappés par la force visionnaire de son auteur et le message de courage et de lucidité qu'il nous lègue. Bien des passages surprendront le lecteur d'aujourd'hui par la préscience de la mondialisation capitaliste, le règne totalitaire de la surveillance ou par exemple la mise en avant et la manipulation de la protection de la nature par l'oligarchie. Roman d'action, le Talon de fer est aussi un roman initiatique de la lutte des classes qui dévoile les arcanes du système avec la volonté de donner au mouvement ouvrier américain les armes intellectuelles de son combat. On y trouve notamment, sous une forme vivante et littéraire, une explication d'une rare et étonnante clarté sur la crise économique et les lois du capitalisme. Nous reprenons ici la traduction "historique" du Talon de fer, celle de Louis Postif, de 1923. Cette traduction sur laquelle s'appuient tous ceux qui ont abordé cette oeuvre, porte bien sûr la marque de son époque et de la conception qu'on se faisait alors de la traduction, laquelle autorisait le traducteur a quelques libertés a ?n de mieux servir l'auteur qu'il traduisait. Elle est bien sûr datée mais elle conserve à nos yeux sa qualité littéraire et la force qu'ont ressentie ses premiers lecteurs qui ont découvert par elle ce texte essentiel. Cette année marquera le centième anniversaire de la disparition de Jack London (22 novembre 1926).

09/2016

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Littérature anglo-saxonne

Le talon de fer

Peu de romans ont marqué l'imaginaire politique. Le Talon de Fer est de ceux-ci. Il provoqua en 1908 les réactions outragées des socialistes américains, les commentaires haineux d'une presse dont les propriétaires étaient attaqués, et le dédain d'une part des lecteurs de Jack London à qui il proclamait  : votre miracle économique salvateur est fondé sur une hypocrisie de classe ; elle mènera à une surproduction planétaire, à des conflits pour la résoudre, et in fine, à une Révolution mondiale ! Puis en 1923, le roman parut en France où une puissante critique sociale s'exprimait, s'appuyant sur les expériences conjuguées d'une guerre mondiale et de la révolution russe ; l'oeuvre de Jack London sembla visionnaire. Elle fut largement commentée, continua de l'être au cours du siècle, l'instituant comme manifeste social et politique, prolongeant à présent sa thématique jusque sous les fenêtres de la mondialisation en cours. Nous l'accueillons donc dans la collection fondateurs, accompagné de textes d'auteurs qu'il a marqués depuis 100 ans  : Anatole France (1923), Paul Vaillant Couturier (1937), Léon Trotsky (1939), Bernard Clavel (1967), Laurent LD Bonnet (2022), plaçant ainsi Le Talon de Fer sur la perspective historique désirée par l'auteur, illustrant sa réception dans les esprits de chaque époque, et proposant une vision ouverte d'une oeuvre qui symbolise ce qu'était Jack London  : une conscience sociale. Dont la qualité ne fut pas d'être précisément avérée, mais de qualifier une prémonition dont l'Histoire a prouvé, et prouve encore la justesse dans le monde  : jamais les oligarchies, pour garder la maîtrise du pouvoir, n'hésitent à emprunter les chemins de répression les plus sauvages - civils ou guerriers. Jack London offrit un nom à ce principe ; il sonne désormais comme un glas universel  : The Iron Heel - Le Talon de Fer.

04/2022