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Isabelle Alfandary

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La littérature sans condition

La littérature occupe dans le champ du savoir et l'institution universitaire une place instable et singulière. Elle n'est pas réductible à un discours, son rapport à la science et à la vérité est difficilement tenable. Depuis l'Antiquité, elle est un sujet de débat pour une autre discipline — autre discipline justement née de la séparation épineuse d'avec elle : la philosophie. La littérature brouille les frontières ontologiques et catégorielles, rend indécidables les identités. out sauf intemporelle, la transmission de la littérature aujourd'hui en question à l'heure où les enseignements de littérature diminuent, où des départements de lettres ferment dans le mouvement plus général de recul des sciences humaines. Même dans les lieux où elle continue d'être enseignée dans des cadres institutionnels, sa lecture et sa valeur posent problème. Comment aborder la littérature ? Peut-on tout donner à lire ? Quelle est son exemplarité documentaire, culturelle ou historique ? L'enjeu du présent ouvrage collectif qui réunit d'éminents lecteurs et des enseignants de littérature et de philosophie sera d'interroger l'hypothèse d'une littérature entendue dans son inconditionnalité. C'est de l'exceptionalité de la littérature, de la singularité de son geste, de l'énigme de son impouvoir qu'il est ici question.

01/2021

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Science et fiction chez Freud

La psychanalyse vise à soigner. Pour son inventeur, cette pratique est cependant inséparable d'une hypothèse scientifique : l'inconscient. La psychanalyse ne peut faire l'économie de la compréhension et de la preuve des processus psychiques inconscients. Si elle perd son statut de science, elle devient une croyance ou une religion. Reste que l'inconscient n'est pas un objet d'expérience directe. Il ne se manifeste qu'obliquement dans les rêves, lapsus, actes manqués. Comment alors sortir de l'impasse d'une science dont la cause est aussi nécessaire qu'insaisissable ? Pour y parvenir, Freud met au point des modèles épistémologiques successifs, depuis la science détective des Etudes sur l'hystérie jusqu'au mythe scientifique de L'Homme Moise et la religion monothéiste. Contre toute attente, la science freudienne propose un modèle épistémologique qui prend appui sur la fiction.

05/2021

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Essais

Le scandale de la séduction

La séduction est à double tranchant : elle peut s'avérer la plus douce ou la plus redoutable des expériences. Elle est indispensable à la vie mais est toujours potentiellement menaçante. Aux premières heures de la psychanalyse, Freud écoute des femmes qui se remémorent des scènes d'abus sexuel. Il en conclut que la séduction est une cause majeure de traumatisme psychique avant de se raviser et de ramener nombre de ces " souvenirs" à des fantasmes. Malgré cette volte-face initiale, la séduction ne cesse de faire retour en psychanalyse, et de hanter son histoire. La séduction est porteuse d'un scandale, celui du sexuel, et de la découverte de la sexualité infantile qui vient rebattre les cartes du normal et du pathologique, de l'innocence et de la perversion. Isabelle Alfandary tente d'éclairer ce scandale, en prenant en compte les débats les plus récents autour de la sexualité, de la vie érotique et amoureuse, de leurs éventuelles impasses et débordements traumatiques.

10/2024

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Ouvrages généraux

Shakespeare et les philosophes

Comment les philosophes ont-ils reçu et lu Shakespeare ? L'ont-ils ignoré ? Comment les textes et le théâtre de Shakespeare affectent-ils la philosophie, la transforment-ils ? L'obligent-ils à se déplacer, à se réinventer ? L'altèrent-ils ou l'affolent-ils ? Quels usages des philosophes les textes et le théâtre shakespeariens font-ils ? Qu'arrive-t-il à Platon, Aristote, aux Stoïciens, Thomas d'Aquin, Erasme, Machiavel, Montaigne, Giordano Bruno, mais aussi à Paul dans ce théâtre ? Quels sont les usages, la présence et l'importance de Shakespeare à partir du romantisme chez Hegel, Schelling, Marx, Schopenhauer, Nietzsche, Freud, Heidegger, Wittgenstein, Deleuze, Derrida, Levinas, Lyotard, et d'autres ? Quels sont les philosophes cités dans l'oeuvre de Shakespeare, répétés, déformés, altérés, contredits, récusés, moqués ? Au-delà de la question de l'influence de la philosophie sur Shakespeare, il s'agira de réfléchir à la modalité et au régime de la présence de la philosophie dans le texte et sur la scène shakespearienne. Que produit la philosophie dans ces textes de théâtre ? Comment l'écriture théâtrale de Shakespeare met-elle en scène les philosophes et quels rôles leur fait-elle jouer ? Le présent livre se tiendra loin d'une longue tradition de la philosophie qui a manifesté pour le théâtre un certain mépris. Cette tradition a été sans doute inaugurée par l'expulsion des poètes de la Cité, au livre X de la République de Platon. Occupés à inventer une théorie de l'invisible pour éclairer le monde depuis une outre-scène et à appuyer la trajectoire du monde sur une transcendance, les philosophes ont été nombreux à éprouver et élaborer, par rivalité avec le théâtre, un mépris philosophique pour l'éclat du spectacle, pour le jeu masqué et mensonger des comédiens. Ces philosophes ont subordonné le théâtre à la scène philosophique, en l'assignant à une structure de la représentation limitée, dans laquelle la scène est inféodée, soumise au texte écrit et à son auteur, auteur qui possède le sens et sait ce que parler sur scène veut dire, parce qu'il occupe une position hors scène.

02/2023

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Qui a peur de la déconstruction ?

Un spectre hante l'Université française : celui de la déconstruction. Créé par Jacques Derrida à la fin des années 1960, ce concept est devenu, dans l'esprit des réactionnaires de tout poil, le mot-valise désignant tout ce qu'ils haïssent dans la pensée, lorsque celle-ci cherche à émanciper davantage qu'à ordonner. Dégénérescence de la culture, mépris pour les grandes oeuvres, délire interprétatif, amphigouri linguistique, danger politique, confusion sexuelle, licence morale : à en croire les ennemis de la déconstruction, tout ce qui va mal dans le monde lui est imputable. Que signifie la fixation frénétique d'une frange d'intellectuels sur tout ce qui peut ressembler à une pensée différente, inventive et fondamentalement démocratique ? Que cela signifie-t-il, si ce n'est la volonté de policer la pensée et ses institutions, pour mieux, ensuite, policer les corps ? Telle est l'interrogation qui a présidé au colloque "Qui a peur de la déconstruction ? " , qui s'est tenu à l'Ecole normale supérieure et à la Sorbonne en janvier 2023. En voici les actes.

08/2023

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Ouvrages généraux

Où va la philosophie française ?

Où va la philosophie française ? Quelles sont les préoccupations majeures de celles et ceux qui pratiquent la philosophie en France aujourd'hui ? Quels sont leurs liens avec la tradition philosophique française, et comment interrogent-ils le présent ? Comment perçoivent-ils l'avenir ? Ce volume rassemble les contributions d'une cinquantaine de philosophes qui exposent leurs influences, leurs questionnements et leurs pratiques face au monde contemporain. S'y dessine un état des lieux de la philosophie de langue française, dont la grande force est sa remarquable diversité de méthode, sa capacité à décloisonner les disciplines et un rapport singulier à l'écriture. Le lecteur trouvera ici des études qui engagent la philosophie française à se penser vis-à-vis de courants aussi variés que la phénoménologie, la théorie critique, la tradition analytique, la déconstruction, l'herméneutique, le néo-réalisme ou réalisme spéculatif, les théories féministes et queer, la théorie de la race, les théories du soin ("care"). Ainsi confrontée à l'hétérogénéité et à la vivacité des humanités et des sciences, la philosophie française précise ses contours et déploie la spécificité de ses enjeux au coeur de la pensée contemporaine.

06/2024