« Guillermo del Toro est un geek de génie touche à tout. Réalisateur, producteur, scénariste et, depuis moins de dix ans, auteur de romans, le mexicain séduit son public en mêlant toujours la culture populaire et son sens de l'étrange. S'il a commencé dans le cinéma en faisant du maquillage – et comme spécialiste de la science-fiction –, c'est à 21 ans que Guillermo del Toro produit son premier film. Quelques années plus tard, en 1993, il réalise son premier long métrage, Cronos.
Gage Skidmore - (CC BY-SA 2.0)
Dès 97, Guillermo – oui, on le connaît bien – s'engage dans des réalisations fantastiques, voire verse dans l'horreur avec Mimic qui mêle monstres et insectes, ses deux grandes passions. On comprend mieux que vingt ans plus tard, il ait tâté du Troll, bien plus grosse créature. C'est que ses liens avec l'écrit, et le monde de l'image ne s'arrêtent pas là : passons rapidement sur Blade 2 ou et arrêtons-nous sur l'adaptation de Hellboy, le comics de Mike Mignola. Del Toro y avait imposé Ron Perlman, qui campait un premier rôle pour la première fois. Le succès est au rendez-vous, et la suite Hellboy 2 se fait dans la foulée. D'ailleurs, del Toro annonce partout que le tome trois est en cours.
Les livres, il aime ça, Guillermo : la Warner avait pensé à lui pour adapter le troisième opus d'Harry Potter, Le prisonnier d'Azkaban. Finalement, la baguette ne le tente pas des masses : c'est un homme libre, en somme…
En 2006 sort l'un des films les plus beaux et les plus poétiques du réalisateur. Le labyrinthe de Pan, conte fantastique sur fond de guerre civile espagnole, est à la fois un succès critique, mais également grand public. Et l'on sent déjà poindre sa passion pour les créatures du monde fantastique. Ça ne sentait pas encore tout à fait le troll, mais déjà, les poils poussaient. Au point qu'on l'avait pressenti pour Bilbo le Hobbit après une proposition de Peter Jackson. Guillermo bossera le scénario, mais les problèmes d'argent des studios viendront à bout de sa patience. Il restera toutefois aux scénarios des, désormais, trois volets.
Et c'est à cette époque que l'écriture de scénarii devient progressivement écriture de romans. Toujours baigné de monstres fantastiques, et un brin flippants, del Toro se lance avec The Strain. Cette série en trois tomes parle de monstrueux vampires, de corps parasités et d'anciens nazis. Il écrit en collaboration avec Chuck Hogan, et cette trilogie fantastique pour adultes où glauque et violence se mêlent, deviendra même une série télé.
Mais on sentait bien que les grosses bêtes le fascinaient : quand il s'embarque dans Pacific Rim, c'est avec les films japonais en trame de fonds, les Kaijus. Mais si : ces énormes bêtes qui détruisent les villes – et dont Godzilla reste l'incomparable référence. Le film battra des records dans le monde entier. Alors qu'il a coûté la “modique” somme de 190 millions de dollars, il en rapportera plus de 411 millions.
Mais le livre, décidément… Guillermo ne lâche pas l'affaire. On parle d'une version de Pinocchio qui devrait être quelque chose de beaucoup plus sombre que l'histoire originale. Et puis, quitte à rester dans l'univers des livres, autant continuer d'en écrire. Et voilà que sort . Cette fois, plus question de lésiner : on chasse et pourchasse de la grosse créature, mais avec une écriture plus adaptée aux ados.
“En 1965, des enfants disparaissent mystérieusement dans une petite ville de Californie. Jack Sturges, 13 ans, est enlevé à son tour, sous les yeux horrifiés de son frère Jim.Quarante-cinq ans plus tard, le fils de Jim, Jim Junior, doit supporter la paranoïa de son père, qui a transformé la maison en forteresse pour protéger sa famille. Pourtant, une créature étrange réussit à se faufiler dans la chambre du garçon et le kidnappe… Attention : des trolls sortent de l'ombre et s'attaquent aux humains, leur plat favori…”
Avec Daniel Kraus en coauteur, Troll Hunters est résolument décalé. Un peu d'angoisse, beaucoup de fantastique, et des personnages mis en face à un terrible danger… Et l'histoire plait : Netflix demande à Guillermo del Toro de plancher sur l'adaptation de Trollhunters en série télé
Et à ce titre, le réalisateur se rendra au Festival d'Annecy le 15 juin pour une master class et la présentation des premières images. Après sa master class, le réalisateur dédicacera des exemplaires de Trollhunters et des affiches de la série au forum de Bonlieu en partenariat avec à la libraire BD fugue d'Annecy. Il risque d'y avoir beaucoup de monde, soyez à l'heure !
Produite par Dreamworks (les studios de Spielberg) la série se veut d'ailleurs très familiale. À l'instar de ses précédents films, Trollhunters devrait regorger de multiples créatures fantastiques, de trolls, mais également d'humains. De quoi prendre le Toro par les cornes.