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Géopolitique

Le monde au prisme de l'Ukraine

Trois dimensions d'une actualité conflictuelle brûlante pour ce numéro de Politique étrangère. Deux ans après l'agression russe, la guerre d'Ukraine semble peut-être, sur le terrain, dans une impasse provisoire, mais elle a déjà profondément modifié son environnement international : l'Union européenne s'interroge sur ses limites et son destin futur ; les pays du Centre Europe entendent y peser décisivement ; les institutions de défense peinent à s'adapter à ce qui pourrait être une nouvelle menace russe ; Moscou redessine sa politique étrangère en s'appuyant sur le Sud contre l' "Occident global" ; et ce Sud même, divisé et contradictoire, est le théâtre des luttes d'influence entre nouvelles puissances. La guerre de Gaza est elle-même témoin de cette vaste redistribution de la puissance. Les sociétés israélienne et palestinienne, profondément traumatisées par le 7 octobre et ses suites, semblent renvoyer l'accord politique sur l'avenir à un terme inconnu. Comment comprendre l'attente des deux peuples pour une même terre, comment se projeter dans un futur inévitablement commun ? En Afrique, Paris semble sur la défensive, une défensive qui ne doit lui faire oublier ni la diversité du continent - le Sahel n'est pas toute l'Afrique... -, ni l'absolue nécessité de redessiner ses stratégies en direction d'un espace qui a un destin commun avec nous, Français et Européens. La conversion, intellectuelle et des politiques, est ici urgente. Image d'une politique étrangère qui doit s'adapter à un monde qui avance.

03/2024

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Guerre en Ukraine

Au-delà de ses enjeux tactiques, multiples sont déjà les conséquences du conflit ukrainien, plus nombreux encore seront ses suites sur le système mondial. Politique étrangère parcourt ces perspectives dans un dossier exceptionnel. Quels rapports entre grandes puissances - Etats-Unis, Chine, Russie, Europe - émergeront de la guerre ? La Chine peut-elle craindre l'issue du conflit, ou bénéficiera-t-elle des nouveaux équilibres du monde ? La mondialisation, l'ouverture des échanges pourront-ils survivre : SWIFT se ferme, mais le risque d'insécurité alimentaire semble imposer le maintien d'un monde relativement ouvert. Le poids silencieux du nucléaire, l'usage tous azimuts des technologies de l'information - en particulier à travers l'information civile - annoncent-ils un bouleversement des règles des futurs affrontements ? Et l'Europe dans tout ça ? Réussira-t-elle à se réveiller, dans un monde qui oppose sa force brute à son pacifisme commercial ?

09/2022

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Balkans

Balkans : le nouveau Grand Jeu ?

De quels espaces politiques est fait le Vieux Continent ? La question est au coeur du conflit ukrainien. Les Balkans occidentaux symbolisent la difficulté à penser les relations entre ces espaces politiques mouvants. L'ensemble des Etats des Balkans ont-ils vocation à adhérer à l'Union européenne (UE) ? A quel rythme et sous quelles conditions ? Les négociations d'adhésion peuvent-elles ignorer l'instabilité interne de certains de ces Etats ? Et les difficultés de leur coexistence régionale ? De plus, alors que les rapports de puissance se redessinent en Europe, les Balkans sont toujours un espace de jeu à multiples acteurs : pour l'UE, pour une Russie en manoeuvre indirecte, pour une Chine cherchant à multiplier ses portes d'entrée sur le Vieux Continent. Politique étrangère s'attache à décrire les multiples problématiques stratégiques ouvertes dans les Balkans, pour des pays souvent incertains de leur avenir, mais aussi pour une UE qui doit redéfinir la philosophie, le rythme, les procédures, d'élargissements jusqu'ici politiquement fort mal pensés. Ces interrogations paraissent d'autant plus pressantes que le double choc de la crise du Covid et de la guerre d'Ukraine met directement en cause la stabilité économique de l'Union et de la zone euro. L'accumulation des dettes publiques, l'effet-retour des sanctions contre la Russie, les exigences de la transition énergétique : au-delà des fractures directes de la guerre, c'est l'avenir direct de l'UE qui est en cause, et donc sa place dans la recomposition générale du continent.

12/2022

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Intelligence artificielle

L'Intelligence artificielle ou la course à la puissance

Que l'irruption de l'Intelligence artificielle (IA) ouvre un monde, bouleversant le nôtre, semble (déjà) entendu. La rapidité - la violence - de sa diffusion, la variété de ses applications, ou encore la difficulté à penser sa dynamique même de développement, tout semble promettre d'inconnues révolutions dans tous domaines : l'économique, le militaire, le diplomatique, la vie sociale tout entière... Dans le champ économique, les gigantesques capacités de recueil et de traitement des données de masse ébauchent des développements de marchés mal imaginables. Les entreprises qui sont à l'origine de l'élaboration des moteurs d'IA maîtrisent pour l'heure ses dynamiques d'extension bien mieux que les Etats eux-mêmes, avec en perspective des moyens inédits de peser sur les échanges mondiaux de toute nature. Acteurs majeurs de la mondialisation, ces entreprises-mastodontes campent désormais au premier rang des acteurs du jeu international. Les plus récents conflits ont permis de mesurer à quel point une IA naissante a déjà modifié nombre de pratiques guerrières. En Ukraine ou à Gaza, on observe ainsi une transparence accrue du champ de bataille, l'aide aux ciblages et l'élargissement de leur champ, et plus généralement les modifications des règles classiques du renseignement opérationnel et stratégique. Même si cette IA, sous ses diverses formes, ne constitue pas un changement absolu du jeu guerrier - il faut toujours des hommes pour tenir le terrain et on peut résister à Gaza même au rouleau compresseur israélien -, elle témoigne de changements déjà advenus, ou promis : les dévastatrices méthodes de ciblage israéliennes, les limitations de l'intervention humaine dans la prise de décision qu'exige la rapidité de la machine, demain la possible maîtrise de ces techniques par des acteurs asymétriques et une vulnérabilité croissante de nos échafaudages cyber... Si la diplomatie est d'abord affaire d'image, de discours et de dialogue, la multiplication des informations, des représentations, des capacités de peser sur les opinions indépendamment des discours structurés par les politiques a toutes chances de bouleverser le jeu. Elle peut certes donner aux Etats de nouveaux moyens de connaissance, de communication ou d'influence, mais ceux-ci devront se confronter aux moyens innombrables et mal maîtrisables d'autres acteurs. C'est sans doute l'ensemble du champ de l'action diplomatique qui devra être revu pour se préserver, ou s'adapter, bien au-delà des habituels démentis et mises au point face aux déferlantes de désinformation, bref des stratégies réactives et inaudibles. Plus largement, c'est la base sociétale elle-même qui se trouve mise en cause, sans doute dans un double sentiment. D'un côté, on peut croire disposer de moyens de connexion et de connaissance potentiellement infinis, ne dépendant d'aucune autorité classique visible. A l'inverse, rôde la vague perception d'une insécurisation totale : l'impossibilité de distinguer le vrai du faux, de tracer l'origine des informations, de limiter leur diffusion, bref de faire le départ entre le légitime et l'illégitime - distinction au fondement de toute relation sociale et de toute politique rationnelles. Ajoutons ce qui n'est plus seulement une perception : l'incapacité de ses concepteurs mêmes à expliquer les voies et dynamiques de développement de l'IA. L'intelligence humaine ne sera pas dépassée, mais elle pourra être contournée, marginalisée... Face à ces perspectives, qui peuvent froidement être dites angoissantes au vu de l'éclatement des acteurs, des concurrences de puissance et de la place relative (importante par les budgets de développement, limitée par leur pouvoir de contrôle) qu'y occupent les Etats, la question de la régulation internationale se pose avec acuité, urgence. Ce qui suppose qu'on s'accorde sur les méthodes d'évaluation du phénomène, sur les acteurs concernés, sur les forums efficaces... Un défi énorme, à inscrire au cahier des charges d'une vaste redéfinition du multilatéralisme, qui se fait attendre. L'événement attendu du 4 novembre changera-t-il la politique étrangère américaine, la présence des Etats-Unis dans le monde, les expressions de leur puissance ? Si la réponse ne l'est pas, les grilles de lecture sont à peu près connues. Le débat diplomatique américain est marqué par un traditionnel et régulier balancement entre la tentation du repli sur un monde interne et proche, et celle de la projection pour ordonner le monde extérieur ; et, historiquement, par le balancement concret entre deux grandes zones d'engagement - et de guerres au XXe siècle - : l'ouest du Pacifique et l'est européen. Ces grilles classiques de déchiffrement devant être croisées, à chaque temps, avec les interpellations de l'actualité. L'actualité américaine présente, c'est structurellement l'émergence de la concurrence stratégique chinoise. Une concurrence bien réelle, mais pour une issue encore incertaine. Autrement dit, il semble à Washington encore possible d'empêcher, voire de freiner drastiquement, l'affirmation de puissance globale de Pékin. Conjoncturellement, s'imposent les ressauts d'une vieille histoire qui se faisait à l'ouest : le délitement de l'empire russe et l'instabilité du monde arabo-israélien. Au-delà du résultat électoral, c'est sans doute l'équilibrage entre les exigences de long et de court termes qui contraindra l'évolution de la politique d'engagement américaine dans le monde. L'obsession chinoise, transpartisane, a toutes chances de demeurer structurante pour les quatre années à venir : ses modalités d'expression peuvent varier, plus dures ou plus souples, tout en restant bridées par une interdépendance réelle, en particulier au niveau technologique. A l'est, Washington n'aura sans doute d'autre choix, quel que soit l'élu, que de peser pour un gel négocié du conflit russo-ukrainien, en transférant le travail de long terme aux Européens, sous garantie lointaine d'une OTAN à la fois revivifiée et au poids relativisé dans la stratégie globale de l'Amérique. Autrement dit, l'Alliance atlantique demeurera, que nul n'en doute, un élément essentiel de la puissance américaine mais plus au sens politique que militaire : les Européens étant priés - courtoisement ou agressivement, c'est selon... - de se prendre davantage en charge. Au Moyen-Orient, tout sera fait pour ramener le conflit israélo-palestinien à un niveau "gérable" - militairement et politiquement, en particulier avec le développement des relations officielles entre Tel Aviv et ses voisins du Golfe. Mais c'est l'Iran qui constitue la clé de la stabilisation de la région, un Iran écartelé entre ses problèmes internes de stabilité, la nécessité de préserver une influence régionale acceptable et ce qui reste d'esprit missionnaire à la République islamique ou à ses affidés. Pour les Européens, peser sur une situation plus fluide qu'il n'y paraît, c'est sans doute : inventer un modus vivendi stratégique à l'est de l'Europe, sans oublier les aires décisives que constituent le Caucase et la mer Noire ; réapparaître comme acteurs médiateurs et pacificateurs au Moyen-Orient, y compris dans les négociations avec Téhéran, et pas seulement comme reconstructeurs de ce que les autres détruisent ; et définir une politique plus claire vis-à-vis de la puissance chinoise, sans pour autant se parfumer d'être une "puissance du Pacifique" ... Géographie oblige : "Pendant longtemps l'Histoire a fait la géographie, les armes à la main... Aujourd'hui, c'est la géographie qui fait l'Histoire".

09/2024

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Pauvretés : le rebond

Effet majeur de la pandémie de COVID-19A : la pauvreté va violemment progresser dans le monde, alors qu'elle était censée disparaître sous sa forme la plus radicale en 2030. Dans les pays les plus pauvres, parmi les "A émergentsA ", jusque dans les pays les plus riches, la pauvreté et les inégalités s'aggravent. Sans qu'une reprise de la croissance, ou les aides internationales, puissent, seules, y parer. Les stratégies doivent ici être à la fois économiques et politiquesA : rebond économique, aides, politiques de redistribution, renforcement des Etats, seuls susceptibles de prendre en main le destin de leurs populations.

03/2021

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Ukraine : entre deux paix ? ; Algérie, de l’indépendance au Hirak

Nous sommes rentrés dans le monde de la guerre. Politique étrangère propose dans un premier dossier un faisceau d'analyses permettant de mieux comprendre les dynamiques militaires et politiques à l'oeuvre dans une Europe qui se rêvait hier en paix perpétuelle. L'affrontement direct entre Kiev et Moscou oppose deux systèmes militaires et de défense aux logiques, aux forces, aux faiblesses dissymétriques, que nous découvrons aussi au fil du conflit. Et au-delà du conflit lui-même, peut-on déjà imaginer sur quel continent vivront demain les Européens ? Soixante ans après son indépendance, et sous les discours de rite, l'Algérie ne vit pas le plus brillant de ses anniversaires. La faute à une stabilisation interne en trompe-l'oeil : le Hirak a échoué à contraindre un système politique figé. Le second dossier que présente Politique étrangère explore l'énigme algérienne : le système politique peut-il perdurer sans heurt majeur ?

06/2022

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