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Herta Müller

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Littérature étrangère

Le renard était déjà le chasseur

Dans la Roumanie de Ceausescu, Adina s'aperçoit que des inconnus découpent jour après jour, en son absence, la fourrure de renard qui décore son appartement. A cause de cette menace, la jeune enseignante proche d'auteurs-compositeurs dissidents se sait espionnée par les services secrets et découvre qu'une de ses amies fréquente justement un officier de la securitate. Le renard est le chasseur. Les victimes se rapprochent de leurs bourreaux, les amis disparaissent ou se trahissent, et la chute du dictateur n'y changera pas grand-chose. Herta Müller réussit magistralement à nous faire vivre les difficultés matérielles et existentielles qu'elle a bien connues dans un contexte totalitaire où l'expression ne pouvait guère échapper à l'oppression. Rarement l'expérience ne pouvait guère échapper à l'oppression. Rarement l'expérience de la dictature a atteint une telle intensité poétique Où commence la liberté ? Où finit le compromis ? Rythmée comme un cœur qui bat, sa prose aux métaphores concise évoque la grandeur et la misère d'un être humain dont les choix, au positif comme au négatif, sont dictés par peur et l'humiliation.

01/1997

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Littérature étrangère

Tous les chats sautent à leur façon

"Ma trajectoire est bizarre, de la petite gardeuse de vaches dans sa vallée jusqu'à l'hôtel de ville de Stockholm. Comme bien souvent, je me sens à côté de moi-même." C'est par ces mots, illustrant ses origines et l'itinéraire d'une vie consacrée à la littérature, qu'Herta Müller a commencé son discours de réception du prix Nobel de littérature en 2009. Un parcours qu'elle retrace dans ce long entretien avec l'éditrice Angelika Klammer, où elle évoque pour la première fois les faits biographiques qui l'ont marquée et qui continuent à inspirer son écriture. Depuis son enfance sous la dictature roumaine et jusqu'à La bascule du souffle, véritable monument de la littérature européenne, Herta Müller s'est toujours expliqué le monde qui l'entoure à travers la langue. Avec grande lucidité, elle décrit le quotidien oppressant dans son village natal de la minorité allemande du Banat et relate comment les services secrets de Ceausescu ont tenté de la recruter - avant de l'ostraciser et de la harceler à cause de son refus. Elle revient également sur son arrivée douloureuse de l'autre côté du rideau de fer, en Allemagne de l'Ouest, dans les années 1980. A travers des images puissantes et avec cette acuité si particulière que ses lecteurs lui connaissent, Herta Müller mesure de façon inédite l'impact de la violence dictatoriale sur l'individu.

02/2018

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Poches Littérature internation

L'homme est un grand faisan sur terre

Roumanie. Depuis que le meunier Windisch veut émigrer, il voit la fin partout dans le village. Peut-être n'a-t-il pas tort. Les chants sont tristes, on voit la mort au fond des tasses et chacun doit faire la putain pour vivre, a fortiori pour émigrer. Windisch a beau livrer des sacs de farine et payer, le passeport promis se fait toujours attendre. Sa fille Amélie se donne au milicien et au pasteur, dans le même but. Un jour, ils partiront par l'ornière grise et lézardée que Windisch empruntait pour rentrer du moulin. Plus tard, ils reviendront, un jour d'été, en visite, revêtus des vêtements qu'on porte à l'ouest, les chaussures qui les mettent en déséquilibre dans l'ornière de leur village, avec des objets de l'Ouest, signe de leur réussite sociale, et " sur la joue de Windisch, une larme de verre ".

10/2009

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Littérature étrangère

Essais choisis

"Ma patrie, c'est le langage" : cette formule de Jorge Semprún pourrait servir de titre à chacun des onze essais ici réunis. Extraits de trois recueils publiés aux alentours des années 2000 et qui constituent un univers de résonances, ces essais relèvent à la fois de l'étude linguistique - notamment entre le roumain et l'allemand -, de la réflexion poétique - sur le pouvoir des mots, qui peuvent surgir quand on s'y attend le moins - et du témoignage historique d'une exilée politique. Les lecteurs de Herta Müller y découvriront un ton parfois très personnel, où le récit de la Roumanie des années Ceausescu s'appuie sur certains événements privés bouleversants. Mais ce recueil peut également se lire comme une formidable entrée dans l'oeuvre de la lauréate du prix Nobel de littérature, tant il présente en un seul ouvrage le terrible tableau d'une société servant de matériau à la romancière, le rapport au langage singulier de la poétesse découpant des mots dans le journal, et la pensée analytique fulgurante de la théoricienne.

10/2019

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Littérature étrangère

Animal du coeur

La Roumanie ploie encore sous la terreur de Ceausescu et de ses services secrets quand la jeune Lola quitte sa province du sud pour s'installer à Timisoara, dans un foyer où elle partage un dortoir avec cinq autres jeunes filles. Elle veut fuir cette misère que la narratrice, une de ses co-locatrices, croit encore lire sur son visage, faire des études, réussir malgré tout. Elle emprunte souvent des vêtements aux autres filles quand elle sort, à la rencontre des hommes, dans le parc. Elle couche aussi avec son professeur de gymnastique. Un jour, on la retrouve pendue dans son placard, avec la ceinture de la narratrice. Pourtant, cette mort misérable ne suffit pas pour la marquer du sceau de l'infamie : Lola sera aussi exclue à titre posthume du parti communiste, lors d'une cérémonie pompeuse. La narratrice retrouve son journal intime dans sa valise, et ne croit plus à la thèse du suicide, tout comme Edgar, Kurt et Georg, avec qui elle forme bientôt un quatuor inséparable. Quand on lui dérobe le carnet de Lola, ce n'est que le début d'une longue série d'interrogatoires et de fouilles dont même l'amitié ne suffit pas à la protéger. La peur et le désespoir sont omniprésents dans sa vie quand elle rencontre ensuite Tereza, une ouvrière en qui elle essaie d'avoir confiance. Jusqu'au jour où cette dernière obtient un permis de voyage en échange d'informations sur elle... Animal du coeur dépeint avec une grande force le régime de terreur de Ceausescu et ses conséquences sur de très jeunes vies. La trahison semble la seule échappatoire dans une société broyant tous ceux qui cherchent à échapper à la norme Mais dans ce roman puissant et douloureux, écrit dans une langue d'une richesse poétique inouïe, on peut aussi lire une interrogation sur la capacité de l'homme à résister à toute forme de normalisation et à sauver son humanité profonde.

03/2012

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Littérature étrangère

Dépressions

En dix-neuf récits, Herta Müller évoque les plaines du Banat et ses habitants. Cette région autour de la ville de Timisoara, ses villages souabes et ses dépressions constituent le microcosme que la plume de Müller dissèque avec férocité. L'univers si fermé de la petite communauté germanophone de Roumanie après la Deuxième Guerre mondiale, ses us et coutumes, sont souvent vus à travers les yeux de l'enfant. Au-delà de l'univers familial qui se trouve au centre de plusieurs récits, c'est la vie villageoise qui intéresse la nouvelliste Herta Müller, les habitudes des "petites gens", et leurs lieux de vie, la cuisine, l'école, le marché, l'église ou encore le cimetière. Derrière ces endroits et ces rituels, Müller débusque l'hypocrisie ou l'oppression, l'intolérance ou le mensonge, voire le grotesque et le ridicule. Elle fait surgir des crimes de guerre passés sous silence, traque les enfants illégitimes des générations précédentes, l'alcoolisme, l'adultère. Le grotesque affleure sous la description du bain hebdomadaire d'une famille souabe et le fantastique n'est pas loin quand la narratrice rêve de mettre le feu au village. Herta Müller a publié Dépressions en 1982 à Bucarest dans une version censurée, avant de réussir à faire passer le texte en Allemagne de l'Ouest. Le style métaphorique de Müller, ses images insolites et le rythme d'une langue très personnelle caractérisent déjà son oeuvre à venir. L'observation impitoyable de la petitesse humaine, alliée à une prose hypnotique et puissante, fait d'elle un grand écrivain, dès ce premier livre.

10/2015

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