Recherche

Georges Minois

Extraits

ActuaLitté

Histoire de l'Eglise

L'Eglise et la science

" Le pape hait et craint les savants qui ne lui sont pas soumis par leur voeu. " Cette pensée de Pascal, écrite peu après la condamnation de Galilée, exprime le déchirement d'un intellectuel chrétien désemparé par la rupture entre l'Eglise de son époque et la science moderne. Comment en est-on arrivé là? Après une longue période de méfiance due à l'origine païenne de la science, à partir de saint Augustin l'Eglise finit par adopter la science comme auxiliaire de la théologie. En fait, la science recouvre alors un système du monde imposé par les théologiens. Les quelques tentatives de science indépendante _ Jean Scot Erigène, l'école de Chartres _ ne survivent pas aux censures. De même, les grands visionnaires des XVe et XVIe siècles, un moment tolérés, sont victimes de la réaction post-tridentine. Seules les mathématiques, contenant en elles-mêmes leurs principes, continuent leur chemin en dehors de tout soupçon. C'est pourtant par elles que va venir le scandale. Puisque c'est sur elles que s'appuient Copernic et la science mécaniste pour dire que la terre tourne. L'attitude de l'Eglise à l'égard de la science est aujourd'hui encore l'objet de nombreuses controverses. Depuis saint Paul, entre les deux voies d'accès à la vérité, la révélation et la science, l'entente fut maintes fois affirmée, jamais réalisée. Ce premier volume, qui nous conduit jusqu'au XVIIe siècle, retrace cet aspect essentiel de l'histoire des idées : comment l'Eglise a-t-elle accueilli la science ? Georges Minois, agrégé d'histoire, docteur en histoire et docteur ès-Lettres, est membre du Centre International de Recherches et d'Etudes Transdisciplinaires (CIRET). Spécialisé dans l'histoire sociale et des mentalités religieuses, il est l'auteur chez Fayard de plusieurs ouvrages largement traduits, tels que l'Histoire de la vieillesse, le Confesseur du roi, l'Histoire des enfers, l'Eglise et la guerre, et un second volume sur l'Eglise et la science (De Galilée à Jean-Paul II).

10/1994

ActuaLitté

Ouvrages généraux et thématiqu

Abélard, Héloïse et Bernard

Le professeur (Abélard), la femme (Héloïse) et le moine (saint Bernard de Clairvaux) : les destins croisés de trois personnages emblématiques du moyen Age. Le professeur, la femme et le moine : les destins croisés de ces trois personnages emblématiques illustrent les conflits socioculturels qui, au XIIe siècle, secouent les bases de la civilisation médiévale. Le professeur, Abélard, arrogant et séducteur avant d'être castré, est le premier véritable intellectuel à la mode. Admiré par ses étudiants, il entreprend de rationaliser la foi et d'en dissiper les mystères par la dialectique, dans le but de comprendre pour mieux croire. La femme, Héloïse, ardente et cultivée, vouant un véritable culte spirituel et charnel à son professeur et amant, revendique le droit à un amour libéré des chaînes du mariage. Reléguée de force au couvent, elle y rumine ses rêves érotiques et son sentiment de culpabilité tout en se comportant en pieuse abbesse. Le moine, futur saint Bernard, un ascète devenu la plus haute autorité morale et doctrinale de son époque, défend une foi rigoureuse, fondée exclusivement sur l'Ecriture, hostile à toute intrusion de la raison et des passions humaines, et au nom de laquelle il fait condamner Abélard et surveiller Héloïse. La liaison du couple est trop souvent réduite à une simple histoire d'amour, et on oublie l'intrusion du moine, dont l'ombre plane sur cette époque tandis qu'il veille à étouffer l'émergence, au sein de la religion médiévale, des exigences subversives de la raison et de la passion charnelle. Georges Minois restitue ici toute sa force dramatique à l'histoire de ce trio devenu mythique.

05/2019

ActuaLitté

Histoire des mentalités

Le Confesseur du Roi. Les directeurs de conscience sous la monarchie française

Eminence grise ou donneur d'absolution ? Agent des persécutions religieuses ou simplement confident, ami intime ? De Clovis à Louis XVI, quel est le rôle du confesseur du roi, cet ecclésiastique invisible et omniprésent, qui connaît les pensées les plus intimes du souverain, ses forces et ses faiblesses, ses combats intérieurs ? Les Mérovingiens et les Carolingiens, monarques encore barbares et souvent peu instruits, acceptent d'être guidés par le clergé. C'est l'époque de la pénitence publique, la plus célèbre étant celle de Louis le Pieux. La politique et la religion sont alors intimement mêlées. La monarchie féodale institutionnalise la fonction tandis que se développe la "chapelle royale". Pendant un siècle et demi, le confesseur sera un dominicain. S'il est parfois suspecté de partialité au profit de son ordre, son entente avec le roi est souvent parfaite, comme en témoignent les relations de Geoffroy de Beaulieu et de Saint Louis. A l'époque des grands conflits religieux, une légende noire entoure les confesseurs des rois, et cette mauvaise réputation s'accroît à partir du XVIIe siècle, lorsque les jésuites monopolisent la charge : de la persécution des templiers à la destruction de Port-Royal, de la bigoterie de Henri III à la révocation de l'édit de Nantes, on croit voir planer leur ombre inquiétante. En réalité, ils sont presque toujours des éléments modérateurs, ainsi le célèbre père de La Chaize qui, contrairement à l'opinion courante, s'efforça de tempérer la politique religieuse de Louis XIV. En fait, la logique de la monarchie absolue aboutissait à rendre caduque la direction de conscience. A partir de Richelieu, le confesseur ne s'occupe plus de politique ; il est désormais cantonné dans les affaires de la piété royale. Qu'il ne s'avise pas de s'élever contre les injustices sociales, qu'il n'aille pas affirmer que la guerre est opposée aux principes de l'Evangile. Pour ainsi dire muselé, il apparaît comme un "gadget" de la dévotion royale. Mme de Montespan ne parlait-elle pas de "La Chaize de commodité"? Né en 1946, docteur en Histoire et docteur ès Lettres, Georges Minois est spécialisé dans l'histoire des mentalités religieuses du Moyen Age et de l'Ancien Régime. Il est l'auteur de l'Histoire de la Vieillesse, de l'Antiquité à la Renaissance, Fayard, 1987.

04/1988

ActuaLitté

Histoire de la philosophie

Histoire de l'athéisme.

Dieu est mort au XIXème siècle, dit-on. Mais dès le VIème siècle avant notre ère, Théodore l'Athée proclamait qu'il n'existait pas. L'athéisme est aussi vieux que la pensée humaine. Depuis les origines de l'humanité, il est l'une des grandes façons de voir le monde, un monde où l'homme est seul face à lui-même et à la nature aux règles immuables. L'histoire de l'athéisme n'est donc pas le simple négatif de l'histoire des croyances religieuses : c'est celle de tous les hommes - sceptiques, libres penseurs, libertins, déistes, agnostiques, matérialistes - qui ont cherché à donner un sens à leur vie en dehors de toute foi religieuse. À l'instar des religions, l'athéisme est pluriel : au fil des siècles, il a pris des formes différentes, successives et simultanées, parfois antagonistes : athéisme de révolte contre l'existence du mal, contre les interdits moraux ou contre la limitation de la liberté humaine ; athéisme spéculatif dans les périodes de crise de valeurs ; athéisme confiant de Hegel et de Marx ; athéisme volontaire de Nietzsche ; athéisme pessimiste et désespéré de Schopenhauer ; athéisme ambiant de notre époque où la frontière entre croyants et incroyants semble de plus en plus floue.

09/1998

ActuaLitté

Non classé

Richard III

La brève existence de Richard III (1452-1485) se situe au crépuscule du Moyen Age et à l'aube de la Renaissance, en ces temps troublés de la guerre des Deux-Roses opposant les familles d'York et de Lancastre, soit une période "pleine de bruit et de fureur", de meurtres et de trahisons, où les valeurs chevaleresques médiévales cèdent la place au réalisme froid des Temps modernes. Richard incarne les déchirures de son époque : pieux, vertueux, courageux et nostalgique du passé féodal, il doit pourtant agir en prince machiavélique. C'est ainsi qu'il usurpe la couronne d'Angleterre en faisant assassiner ses neveux enfermés dans la Tour de Londres. Après un règne de deux ans seulement, marqué par de multiples complots et exécutions, il périt à la bataille de Bosworth. Voilà pour le Richard réel, qui demeure une figure énigmatique. Cependant, ce destin tragique a été transfiguré par le génie de Shakespeare, qui en a fait un roi maudit, un monstre absolu, qui disparaît en hurlant sa fureur impuissante : "Un cheval ! Mon royaume pour un cheval ! ". Fondée sur les chroniques tendancieuses de la propagande des Tudors. cette image théâtrale s'est largement imposée aux yeux du grand public et continue à diviser les historiens. Le présent ouvrage se veut une tentative pour comprendre la vie et les actions de ce souverain controversé en le replaçant dans le contexte de la fin du XVe siècle, époque d'excès en tout genre et de profondes mutations. Il y parvient de manière captivante, grâce à la plume passionnée et savante de Georges Minois, et se hisse à la hauteur de l'étonnant destin de ce roi tourmenté.

04/2022

ActuaLitté

XVIIe siècle

Mahomet au temps de Voltaire

Un siècle de réconciliation culturelle entre l'islam et la chrétienté. Mahomet, c'est " Tartuffe les armes à la main ", écrit Voltaire au cours de la polémique soulevée par sa tragédie Le Fanatisme ou Mahomet le prophète, en 1741. Le ton est donné. Le XVIIIe siècle, celui des Lumières et de la Raison, est plus nuancé dans ses jugements sur le Prophète. Depuis 1730, où Boulainvilliers, dans sa Vie de Mahomed, voit en ce dernier un déiste éclairé, jusqu'en 1840, où il devient un héros romantique sous la plume de Thomas Carlyle, le débat fait rage entre les nostalgiques de la croisade et les philosophes déistes ou athées. Au fil des querelles, la figure de Mahomet évolue : le faux prophète se transforme en grand législateur, le Coran en un code de lois, et l'Empire ottoman, " l'homme malade de l'Europe ", en modèle d'une autre civilisation qui fascine de plus en plus le voyageur. Le siècle des Lumières, en sécularisant le débat sur l'islam, façonne l'image d'un Mahomet devenu estimable. Cette tentative de " rationalisation ", teintée de fascination, aboutit cependant à un échec, lorsque l'esprit de guerre sainte resurgit à partir de l'expédition d'Egypte de Bonaparte en 1798, dernière fille paradoxale des Lumières, à l'instar de son chef et de son admiration pour le Coran. Ce livre raconte la genèse de cette grande confrontation culturelle et politique, dont les conséquences façonnent encore le monde actuel.

09/2023

Tous les articles

ActuaLitté
ActuaLitté
ActuaLitté