Recherche

Genre et migrations postcoloniales

Extraits

ActuaLitté

Non classé

Femmes en rupture de ban

Edition présentée par Salima Amari et Eric Fassin accompagnée d'un entretien avec Tassadit Yacine. Cet ouvrage donne à lire deux entretiens inédits d'Abdelmalek Sayad (1933-1998). Le sociologue algérien les a menés en France au tournant des années 1970-1980, avec deux Algériennes de générations successives. Ils font entendre la voix de femmes exceptionnelles, tant par leur force et leur lucidité que du fait de leurs parcours atypiques. Elles analysent elles-mêmes la condition qui leur est imposée, et contre laquelle elles s'insurgent. Confrontées à la domination masculine, ainsi qu'à la domination coloniale et postcoloniale, elles ne se laissent ni l'une ni l'autre assigner une place. Elles sont, de multiples façons, en rupture de ban. Ces entretiens mettent en lumière une dimension passée inaperçue de l'oeuvre de Sayad, sociologue de l'émigration/ immigration : on prend conscience qu'il développait en même temps une sociologie du genre - sans le concept, bien sûr, mais c'est bien de cela qu'il s'agit. En effet, Sayad ne se contente pas d'ajouter des femmes au portrait de groupe de l'émigration ; en dialogue avec elles, il explicite des mécanismes touchant les définitions de la masculinité et de la féminité, qui contribuent à la redéfinition des identités et des rapports sociaux en migration. Ce livre constitue donc une invitation à relire d'autres textes du sociologue pour y retrouver l'importance de l'expérience de genre dans l'analyse de la migration.

11/2021

ActuaLitté

Non classé

Vacances au bled

Depuis plusieurs décennies, les débats politico-médiatiques et les travaux scientifiques questionnent l'intégration des enfants de l'immigration postcoloniale à la République française. Ce livre renverse la perspective en étudiant leur sentiment d'appartenance à la nation algérienne. Que signifie "être algérien" quand on a toujours vécu en France, et que la connaissance de ce pays se réduit à de courts séjours de vacances ? A partir d'archives, d'observations et d'entretiens collectés sur les deux rives de la Méditerranée, cette enquête donne à voir comment cette binationalité est vécue. Les vacances au bled font apparaître des appartenances territoriales et familiales plus éclatées que l'opposition binaire "Français/Algérien". Selon les situations, les descendants d'immigrés se jouent des catégorisations ethniques pour définir leur place. Les récits et expériences de ce sentiment d'appartenance nationale varient selon les parcours de vie des descendantes et descendants d'immigrés, faisant éclater la fausse homogénéité de la "deuxième génération". Ces appartenances renvoient plus largement à un double positionnement dans des hiérarchies de classe, de sexe et ethno-raciales en France et en Algérie. Les vacances au bled révèlent les positions sociales divergentes des enfants d'immigrés et de leur famille entre les deux sociétés, soulignant les dynamiques de mobilité sociale en migration. Dans les maisons familiales ou sur les plages, leurs statuts d'enfants d'ouvriers immigrés sont rebattus — tout comme leurs rôles de genre et leurs assignations ethno-raciales.

11/2021

Tous les articles