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François Montaillou

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Criminologie et sicence pénite

Christian Ranucci

Du temps où la peine capitale était appliquée en France, la justice inhumait les suppliciés dans une sépulture anonyme. Etre condamné à mort, c'était aussi être condamné à l'oubli perpétuel. Christian Ranucci, guillotiné en 1976 à l'âge de 22 ans pour le meurtre d'une petite marseillaise de huit ans, Marie-Dolorès Rambla, aurait dû connaître ce destin posthume. Mais deux ans après son exécution, un livre signé de Gilles Perrault, Le pull-over rouge, inscrivait son nom dans la mémoire collective en évoquant la possibilité d'une erreur judiciaire. A l'écart des polémiques stériles sur la responsabilité de certains acteurs dans ce qui est devenu une tragédie judiciaire, l'auteur a convoqué des psychologues anglo-saxons pour nous éclairer sur le fonctionnement de la mémoire humaine, sur ses fragilités, ses égarements, ses défaillances. Car un dévoilement convaincant de la vérité ne saurait faire l'économie de questions sur notre mémoire : un témoin sincère peut-il faire un faux témoignage ? Quelle est la fiabilité de la reconnaissance d'un suspect par un témoin ? Peut-on vraiment, et si oui, comment convaincre un innocent qu'il a commis un crime ? Quelle est la fiabilité d'un aveu ? Non pas seulement pour un jeune homme exécuté à vingt-deux ans, mais surtout pour la mémoire d'une petite victime et de sa famille traumatisée par le destin, cette affaire exige qu'on ne laisse pas la mémoire guillotinée.

03/2021

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XVIIe siècle

Saint-Simon.

En sus de leur écriture somptueuse, les Mémoires de Saint-Simon sur le monde de la Cour au temps de Louis XIV et durant la Régence constituent un inépuisable gisement d'informations qui vont bien au-delà des innombrables anecdotes qu'ils recèlent. Véritable théoricien de la hiérarchie, Saint-Simon propose en effet implicitement une vision intériorisée de l'inégalité : elle trouve ses racines dans une très ancienne tradition. Quels que soient les personnages évoqués et les épisodes relatés, intervient toujours l'obsession de la naissance (le rang, et puis la pureté ou l'impureté du sang) avec les comportements qui en découlent de façon nécessaire. Les pays étrangers que le mémorialiste admire sont ceux où, dans les Cours, chacun reste à la place qui lui est assignée par la Providence, ainsi l'Allemagne, alors que l'Espagne se montre laxiste en fait de bâtardise. Tout, le politique comme le sacré, les " cabales " (qui tiennent lieu de partis politiques) comme la sexualité, et jusqu'à l'usage du tabac, est vu par Saint-Simon à travers le prisme de la hiérarchie. Comme à son habitude, Emmanuel Le Roy Ladurie (en collaboration avec Jean-François Fitou) met en oeuvre une impressionnante gamme de grilles de lecture pour nous faire découvrir (avec une causticité et une rigueur qui font écho à celles du " petit duc ") une Cour louis-quatorzienne, une Régence ultérieure, en bref un Ancien Régime tout à fait inhabituel. Professeur au Collège de France, membre de l'Institut, ancien administrateur général de la Bibliothèque nationale, Emmanuel Le Roy Ladurie est l'auteur de multiples ouvrages d'histoire, dont certains ont connu un très grand succès, sur des sujets aussi variés que Montaillou, village occitan, L'Etat royal (2 volumes), L'Histoire du climat depuis l'an mil, etc. Il a publié en dernier lieu Le Siècle des Platter (t. I, Le mendiant et le professeur) en 1995, et en 1997 L'Historien, le chiffre et le texte. Jean-François Fitou est agrégé d'histoire.

07/1998

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XVIIe siècle

Saint-Simon.

En sus de leur écriture somptueuse, les Mémoires de Saint-Simon sur le monde de la Cour au temps de Louis XIV et durant la Régence constituent un inépuisable gisement d'informations qui vont bien au-delà des innombrables anecdotes qu'ils recèlent. Véritable théoricien de la hiérarchie, Saint-Simon propose en effet implicitement une vision intériorisée de l'inégalité : elle trouve ses racines dans une très ancienne tradition. Quels que soient les personnages évoqués et les épisodes relatés, intervient toujours l'obsession de la naissance (le rang, et puis la pureté ou l'impureté du sang) avec les comportements qui en découlent de façon nécessaire. Les pays étrangers que le mémorialiste admire sont ceux où, dans les Cours, chacun reste à la place qui lui est assignée par la Providence, ainsi l'Allemagne, alors que l'Espagne se montre laxiste en fait de bâtardise. Tout, le politique comme le sacré, les " cabales " (qui tiennent lieu de partis politiques) comme la sexualité, et jusqu'à l'usage du tabac, est vu par Saint-Simon à travers le prisme de la hiérarchie. Comme à son habitude, Emmanuel Le Roy Ladurie (en collaboration avec Jean-François Fitou) met en oeuvre une impressionnante gamme de grilles de lecture pour nous faire découvrir (avec une causticité et une rigueur qui font écho à celles du " petit duc ") une Cour louis-quatorzienne, une Régence ultérieure, en bref un Ancien Régime tout à fait inhabituel. Professeur au Collège de France, membre de l'Institut, ancien administrateur général de la Bibliothèque nationale, Emmanuel Le Roy Ladurie est l'auteur de multiples ouvrages d'histoire, dont certains ont connu un très grand succès, sur des sujets aussi variés que Montaillou, village occitan, L'Etat royal (2 volumes), L'Histoire du climat depuis l'an mil, etc. Il a publié en dernier lieu Le Siècle des Platter (t. I, Le mendiant et le professeur) en 1995, et en 1997 L'Historien, le chiffre et le texte. Jean-François Fitou est agrégé d'histoire.

11/1997

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