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Elisabeth Roudinesco

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Psychologie, psychanalyse

Sigmund Freud, en son temps et dans le nôtre

Après des décennies de commentaires apologétiques et de dénonciations violentes, nous avons bien du mal aujourd'hui à savoir qui était vraiment Sigmund Freud. Or, depuis la publication des dernières synthèses de référence, de nouvelles archives ont été ouvertes aux chercheurs, et l'essentiel de la correspondance est désormais accessible. L'occasion était d'autant plus belle d'y revenir qu'il restait beaucoup à dire sur l'homme et son oeuvre. Le fondateur de la psychanalyse est d'abord un Viennois de la Belle Époque, sujet de l'empire austro-hongrois, héritier des Lumières allemandes et juives. Quant à la psychanalyse elle-même, elle est le fruit d'une entreprise collective, d'un cénacle romantique au sein duquel Freud aura donné libre cours à sa fascination pour l'irrationnel, les sciences occultes, transformant volontiers ses amis en ennemis, à la fois Faust et Mephisto. Penseur de la modernité mais conservateur en politique, il n'aura cessé d'agir en contradiction avec son oeuvre, toujours au nom de la raison et des Lumières. Le voici en son temps, dans sa famille, entouré de ses collections, de ses femmes, de ses enfants, de ses chiens, le voici enfin en proie au pessimisme face à la montée des extrêmes, pris d'hésitations à l'heure de l'exil à Londres, où il finira sa vie. Le voici dans notre temps aussi, nourrissant nos interrogations de ses propres doutes, de ses échecs, de ses passions.

09/2014

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Psychologie, psychanalyse

Soi-même comme un roi. Essai sur les dérives identitaires

Le déboulonnage des statues au nom de la lutte contre le racisme déconcerte. La violence avec laquelle la détestation des hommes s'affiche au coeur du combat féministe interroge. Que s'est-il donc passé pour que les engagements émancipateurs d'autrefois, les luttes anticoloniales et féministes notamment, opèrent un tel repli sur soi ? Le phénomène d'" assignation identitaire " monte en puissance depuis une vingtaine d'années, au point d'impliquer la société tout entière. En témoignent l'évolution de la notion de genre et les métamorphoses de l'idée de race. Dans les deux cas, des instruments de pensée d'une formidable richesse - issus des oeuvres de Sartre, Beauvoir, Lacan, Césaire, Said, Fanon, Foucault, Deleuze ou Derrida - ont été réinterprétés jusqu'à l'outrance afin de conforter les idéaux d'un nouveau conformisme dont on trouve la trace autant chez certains adeptes du transgenrisme queer que du côté des Indigènes de la République et autres mouvements immergés dans la quête d'une politique racisée. Mais parallèlement, la notion d'identité nationale a fait retour dans le discours des polémistes de l'extrême droite française, habités par la terreur du " grand remplacement " de soi par une altérité diabolisée : le migrant, le musulman, mai 68, etc. Ce discours valorise ce que les identitaires de l'autre bord récusent : l'identité blanche, masculine, virile, colonialiste, occidentale. Identité contre identité, donc. Un point commun entre toutes ces dérives : l'essentialisation de la différence et de l'universel. Elisabeth Roudinesco propose, en conclusion, quelques pistes pour échapper à cet enfer. Historienne, Elisabeth Roudinesco est l'auteur de livres qui ont fait date sur l'Histoire de la psychanalyse en France, Jacques Lacan, Sigmund Freud (Prix Décembre 2014), la famille, etc. Elle est traduite dans le monde entier.

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Psychologie, psychanalyse

Généalogies

Dans ce livre, je raconte mes origines, mon enfance, ma formation intellectuelle, ma rencontre avec les maîtres qui m'ont donné le goût de la recherche : Gilles Deleuze, Michel de Certeau, Louis Althusser, d'autres encore. Au-delà de l'exposé de la méthode qui m'a permis de collecter les archives nécessaires à mes travaux sur le freudisme, j'ai l'impression de témoigner pour une génération : celle qui trouva dans le structuralisme, dans cette alliance particulière de la littérature, de la linguistique, de la philosophie et du marxisme, de quoi alimenter un engagement distinct de celui de Sartre. J'ai prolongé ce travail généalogique par un développement consacré à la genèse du troisième volume de l'histoire de la psychanalyse en France : Jacques Lacan. Esquisse d'une vie, histoire d'un système de pensée. J'y explique l'état de l'historiographie freudienne dans le monde, les difficultés posées par le traitement des archives, la crise des institutions psychanalytiques et le développement d'un courant " révisionniste " lié en partie à la question américaine de la political correctness, du culte des minorités, de l'anti-universalisme. J'y réponds aussi aux critiques qu'a inspirées cet ouvrage et aux questions toujours plus personnelles qui m'étaient posées dans les débats consacrés à la place de ce maître paradoxal dans la descendance des interprètes de la découverte de l'inconscient. En contrepoint, ce livre propose une chronologie du freudisme depuis le 6 mai 1856, date de la naissance de Sigmund Freud, jusqu'à nos jours. On y trouve, année après année, les événements qui ont marqué l'histoire de la psychanalyse dans le monde, immergés dans l'histoire générale, politique et intellectuelle. Ces annales, qui dépouillent le freudisme de ses légendes et de ses rumeurs, forment la trame à partir de laquelle j'ai rédigé les 2500 pages de mes travaux sur la question. Historienne, docteur ès lettres, Elisabeth Roudinesco est directeur de recherche à l'université de Paris-VII, chargée de conférences à l'Ecole des hautes études en sciences sociales, vice-présidente de la Société internationale d'histoire de la psychiatrie et de la psychanalyse.

01/1994

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Psychologie, psychanalyse

Le patient, le thérapeute et l'Etat

La chasse aux charlatans est ouverte. Depuis que l'Etat a entrepris de contrôler le traitement de la santé psychique en France, les psychiatres, les psychanalystes, les psychologues et les psychothérapeutes s'accusent mutuellement d'être responsables du sentiment d'insécurité qui gagne la cité. Et c'est en vain que la puissance publique cherche à mettre tout le monde d'accord et à rassurer l'opinion en multipliant les procédures d'expertise fondées sur des principes prétendument scientifiques. Bref, les professionnels sont en émoi et les patients ne savent plus à quel saint se vouer. Quant à l'Etat, courant après le charlatan un gourdin à la main, il peine à différencier médecines parallèles, sectes, psychothérapies et nouvelles thérapies, au risque de passer bientôt pour un fauteur de troubles. Comment en est-on arrivé là et comment en sortir ? Comment concilier le principe de liberté en vertu duquel nous revendiquons de choisir qui nous soigne, et le principe de sécurité au nom duquel nous exigeons d'être protégés des imposteurs ?

05/2004

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Philosophie

Philosophes dans la tourmente

J'ai choisi de rendre hommage à six philosophes français - Canguilhem, Sartre, Foucault, Althusser, Deleuze et Derrida - dont l'œuvre est connue et commentée dans le monde entier, et qui ont eu pour point commun, à travers leurs divergences, leurs disputes et leurs élans complices, de s'être confrontés, de façon critique, non seulement à la question de l'engagement politique mais à la conception freudienne de l'inconscient. Ils furent tous des stylistes de la langue, passionnés d'art et de littérature. C'est bien parce qu'une telle confrontation est inscrite dans leurs œuvres et dans leur vie qu'ils peuvent être réunis ici. Ils ont tous refusé, au prix de ce que j'appellerai une traversée de la tourmente, d'être les serviteurs d'une normalisation de l'homme, laquelle, dans sa version la plus expérimentale, n'est qu'une idéologie de la soumission au service de la barbarie. Loin de commémorer leur gloire ancienne ou de m'attacher avec nostalgie à une simple relecture de leurs œuvres, j'ai tenté de montrer, en faisant travailler la pensée des uns à travers celle des autres, et en privilégiant quelques moments fulgurants de l'histoire de la vie intellectuelle française de la deuxième moitié du XXe siècle, que seule l'acceptation critique d'un héritage permet de penser par soi-même et d'inventer une pensée à venir, une pensée pour des temps meilleurs, une pensée de l'insoumission, nécessairement infidèle. E. R.

10/2005

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Psychologie, psychanalyse

Lacan, envers et contre tout

Rappeler ce que fut la geste lacanienne, c'est se souvenir d'abord d'une aventure intellectuelle et littéraire qui tint une place fondatrice dans notre modernité: liberté de parole et de moeurs, essor de toutes les émancipations (les femmes, les minorités, les homosexuels), espoir de changer la vie, l'école, la famille, le désir. Car si Lacan se situa à contre-courant de bien des espérances de l'après-68, il en épousa les paradoxes, au point que ses jeux de langage et de mots résonnent aujourd'hui comme autant d'injonctions de réinstituer la société. Retour sur sa vie, son oeuvre, ce qu'elle fut, ce qu'il en reste, avec pour guide sa meilleure spécialiste.

09/2014

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