Cantiques crépusculaires
"Depuis que le vers est devenu pervers/Je n'écris plus ; la poésie, je la chante/J'enterre les règles dans le cimetière/De mon inspiration que la liberté hante." Telle est - à ce point - salvatrice la poésie chantée par Elaz Ndongo Thioye dans sa quête Majuscule avant que le peseur d'âmes n'en trie "21 grammes" sur le volet. Et dans cette approche eschatologique, si la poésie est sacrée, elle est au poète ce que la prière est au fidèle. Ainsi, à plus d'un titre, quoi de mieux dans un syncrétisme d'époque qu'une poésie symbolique empreinte d'une certaine sagesse philosophique, voire mystique ? Et c'est bien de cette poésie qu'il s'agit. Une poésie qui, à travers le prisme trépidant du génie créateur, étanche et assouvit - de la manière la plus naturelle qui soit - la soif capiteuse de spiritualité et la fringale impérieuse de mondanité que réclame notre part d'humanité. Et voilà que, de ces deux vases communicants triplés quelque peu d'une autre caisse de résonance contre le "rimisme ambiant", font écho les murmures de la bouche d'ombre, inspiratrice d'aveu d'alliance et de voeu d'éternité : "La poésie m'a tout dit, elle est l'âme vivante de la littérature, Je l'épouse pour la vie, jamais la mort ne nous sépare."
11/2021