Ah, y'a des journées, comme ça, où l'on a envie de sourire à la vie. Parce que le monde s'est arrangé pour vous faire entrer dans une sorte de béatitude tranquille. Et c'est à Christine Albanel, qui dans le Figaro, nous gratifie de quelques commentaires sur le poste qu'elle occupe désormais et que Frédéric Mitterrand lui a confié.
Une mission au confluent d'une « double démarche » précise-t-elle, tout à la fois « la numérisation du patrimoine écrit », ainsi que la définition d'une stratégie pour la diffusion des catalogues des éditeurs. Cette mission, que Christine a acceptée, « a pour objet de formuler des préconisations sur l'organisation de ce marché émergent, dans le respect du droit d'auteur ». Des propositions, en somme. Destinées à permettre à chacun de trouver sa place dans l'économie numérique.
Que Christine connaît bien, elle aura défendu Hadopi avec ferveur, jusqu'à ce qu'elle soit destituée de la Rue de Valois... Mais il n'y a pas qu'en France qu'elle jouera : elle sera l'ambassadrice en Europe, porteuse de la voix française et renouera avec Europeana qu'elle avait « lancée, avec Viviane Reading dans le cadre de la présidence française ». Fin des rapports, donc (et il s'en est succédé quelques-uns au cours des trois dernières années), on se retrousse les manches.
Abassadrice du numérique ? Mme Hadopi ? Misère
Et Christine de s'enthousiasmer : « Il faut à la fois défendre l'essentiel, notamment le droit d'auteur et les équilibres de la chaîne du livre, tout en proposant une offre numérique abondante, accessible, bref, qui “tienne la route”. Et il n'y a pas de temps à perdre ! » Superbe, beau programme.
Pour le prix unique et la TVA, et le livre numérique homothétique, rien de neuf, elle ouvre les portes ouvertes auxquelles on peut s'attendre. Elle « pense même qu'il y a urgence pour que les libraires traditionnels, grands ou petits, trouvent leur place dans ce nouveau marché ».
Apple a besoin de contenus (sûr ?)
Et pour la tablette d'Apple, la fameuse iSlate (ou pas d'ailleurs), entretient-elle quelques appréhensions ? « Non. » Ah ? Oui. OK. Mais encore ? Eh bien Apple « a besoin de contenus » et devra donc traiter avec ceux qui en disposent. « Aux éditeurs de ne pas rater le coche et de s'unir, notamment pour créer une plate-forme commune qui donne à l'offre française de livres numériques visibilité et attractivité, en particulier financière ! » Tiens, cela rappelle une proposition idiote formulée récemment dans un rapport, ça...
S'appuyant toujours sur l'exemple de la musique, qu'elle a su si bien défendre durant Hadopi (ou alors étaient-ce les majors qu'elle défendait ?), elle estime que les éditeurs peuvent encore faire pression et réagir. « Ce qui suppose d'inventer des formats, des œuvres adaptées à l'édition numérique, à de nouvelles pratiques de lecture. » Mais une aide publique n'est pas exclue, pour favoriser tout cela.
Pour la BnF ? Circulez, rien à dire pour le moment...