Divagations

Depuis le mois de mars, l’auteur de bande dessinée Rémi Farnos a pris ses quartiers à la Maison des écritures (en Indre et Loire). Comme il semble s’y bien sentir, il s’est lancé dans un projet qui se poursuivra sur deux mois encore, Les fabuleuses histoires du capitaine Shermann. Mais en attendant...

Et des livres, depuis une dizaine d'années.

ROMAN FRANCOPHONE – Non loin, dans les beaux quartiers, il traine souvent un de ces ivrognes avachis sur le trottoir, les yeux embrumés d’alcool, avec dans la tête quelques histoires sans queue ni tête ni tronc. Et pourtant, dans ses divagations, s’il vous raconte avoir été médecin — chirurgien orthopédique d’une obscure clinique du sud Queens — écoutez-le. On ne sait jamais.

On ne s’ennuie pas avec Cioran, exquis compagnon de confinement. Lorsque, de surcroît, le temps devient un surplus inespéré, l’injonction d’embrasser le chez soi comme la seule frontière sociale admissible retentit hélas comme un écho cioranien par excellence. Mais, jubilation paradoxale, on ne s’ennuie jamais avec Cioran, le prophète de l’isolement.

On va tous mourir, ou alors sommes-nous déjà morts ?

Grand maître de la recherche stylistique, et même graphique, dans le domaine de la poésie, Stéphane Mallarmé a marqué de ses vers le XIXe siècle. Un coup de dés jamais n'abolira le hasard, parmi ses poèmes les plus célèbres, ne doit pas dissimuler le reste de son œuvre. Qu'il est à ce titre possible de redécouvrir au format numérique.

L'incontournable Stan Lee ne manque pas d'humour, et affiche régulièrement son insolente jeunesse sans se soucier de ses 90 ans, au cours de ses apparitions publiques ou cinématographiques, le temps d'un caméo. Une chaîne YouTube, World of Heroes, fournit plus de 300 vidéos qui vont du petit dessin animé parodique aux sketches interprétés par le génial créateur.

Dans un appel au grand coeur - et surtout un appel d'offre - la maison Penguin UK vient de décider de donner à la société Dare le soin de développer les applications iPhone et iPad de ses titres.

INCLASSABLE – Il avait tyrannisé la BnF avec une exposition particulièrement savoureuse l’an passé : Roland Topor, génie de l’absurde, de l’humour noir et autres étranges étrangetés, revient pour les fêtes avec un tout petit livre. Mais plus c’est petit, plus ça croustille.

Le Prix Décembre 2020 a été remis à Grégory Le Floch pour son roman De parcourir le monde et d’y rôder, publié par les éditions Christian Bourgois. Déjà salué par le Prix Wepler 2020, le titre vaut à son auteur une dotation de 15.000 €, grâce à la Fondation Pierre Bergé-Yves Saint Laurent.

Un peu de nostalgie ne fait de mal à personne : la plateforme Internet Archive, bibliothèque patrimoniale numérique d'envergure propose de se plonger dans les années 1980 et 1990 à coup de VHS numérisées et mises en ligne. Les plus belles années de la chaine MTV, des heures de dessins animés, des bandes-annonces et des publicités s'offrent à vous...

BONNES FEUILLES - Les Rêveries de Barbey forment un portrait original : une flânerie vagabonde sur les pas de Barbey d'Aurevilly, au-delà des éternels clichés du dandy catholique réfractaire au progrès. Le regard singulier d'un écrivain contemporain déjà lauréat de plusieurs prix sur un autre écrivain 

Philipp K. Dick proposait volontiers aux désabusés de notre monde d’aller en explorer d’autres. Et lui-même en avait conçu certains à pas piquer des vers. D’accord, mais la science-fiction n’est pas votre tasse de thé ? Eh bien, si vous parvenez à dépasser les appréhensions liées au terme, voici un Virgile pour vous guider.

Le jury du Prix littéraire Montaigne de Bordeaux présidé par Alain Duhamel, a choisi de décerner le Prix 2015 à Régis Debray de l’Académie Goncourt, pour « Un candide à sa fenêtre. Dégagements II » publié chez Gallimard. 10 ouvrages avaient été sélectionnés pour l’édition 2015 du Prix Montaigne, qui sera remis par Alain Juppé vendredi 26 juin à 17h15 à l’hôtel de ville.

Depuis vingt-trois ans, le souhait le plus ardent du Prix Wepler-Fondation la Poste est de soutenir douze écrivains sélectionnés afin qu’ils existent sur la scène littéraire automnale et aujourd’hui plus que jamais en cette période de crise.

Des polars qui décoiffent, la promesse est enthousiaste : la maison Vents d’ailleurs inaugure une nouvelle collection, avec un livre de Bob Passion, Le cavalier hilare. Ce premier roman ouvre le bal de Vents noirs, orientation polar « punk, rock et décalé ». 

La maison de vente aura subi de lourdes pressions pour que les documents soient retirés de ces enchères. Mais rien n’y a fait : les notes liminaires à d’anciens discours du dictateur allemand, Adolf Hitler ont été attribués pour 34.000 $. 

ALBUM JEUNESSE - Avant d’éteindre la lumière, un petit garçon en pyjama se met à rêver de choses merveilleuses qu’il aimerait faire ou des métamorphoses qu’il souhaiterait vivre.

Malgré une fin proche rassemble cinq séquences oniriques muettes (exceptée une parole doucement susurrée à l’oreille) qui ne semblent avoir de lien entre elles que la récurrence des protagonistes, augurant alors du dispositif d’un seul rêveur, ici une rêveuse en l’occurrence, qui nous introduit dans le dédale des apparitions fugitives qui peuplent ses nuits. 

Le Jésus Paradis est un bar de quartier niché au coeur Xe arrondissement de Paris. Ce dernier est à l’origine du prix littéraire éponyme qui récompense chaque année l’auteur ou l’autrice d’un second roman. Parmi les cinq finalistes de cette troisième édition, c’est Alain Guiraudie, avec Rabalaïre chez P.O.L, qui aura séduit le jury.

Le poète turc Azad Ziya Eren est accueilli en résidence d’écriture du 15 février au 15 mai au Centre Intermondes de La Rochelle. Né le 27 octobre 1976 en Turquie, Azad Ziya Eren est poète et illustrateur.

Cela commence dans un petit village qu'il croyait être de la Manche mais qui s'avèrera être du Calvados et dont le nom échappe obstinément à Bibe, le narrateur, malgré une impressionnante obstination à le rechercher dans tous les confins de sa mémoire, dans les souvenirs qui lui restent du temps qu'il y a passé en compagnie de personnages illustres au milieu desquels, lui, faisait pâle figure, manquant diablement de toute l'aura dont bénéficiaient les autres convives, aura qui, cependant, émaner de lui du fait de quelques petits succès qui avaient donc permis à son éditeur de le faire pénétrer dans un cercle qui, autrement, lui aurait été irrémédiablement fermé !

Au réveil, on ne sait plus trop bien si ce qu’on vient de vivre est vrai ou pas.

Ah, le théâtre ! L'appel de la rampe, le feu des planches... Ou bien l'inverse, à vrai dire je m'y perds un peu ces derniers temps. Alors certes, lire un texte conçu pour être joué, mis en scène et vécu, n'apporte pas la saveur du « spectacle vivant », appellation obscure et saugrenue à mon sens. Sauf que là où un metteur en scène peut faire tourner à la catastrophe un texte sympathique – et rarement l'inverse, pour le coup – le livre, lui, ne vous offre que la nudité de la pièce. Ce qui peut amplement suffire. D'ailleurs, au cas où certains seraient dubitatifs (voire précoces de jugement...) oui, on peut et même on doit lire une pièce dans sa version écrite. 

Vingt-neuf textes, tous uniques. Et pourtant, une étrange ligne conductrice dans la puissance évocatrice et créatrice des mots de Luvan, autrice de l’imaginaire qui ne cesse d’étonner. Chaque histoire s’inspire d’un lieu, d’une anecdote liée à telle ville ou tel coin du monde. On traverse alors les océans et les continents, pour découvrir Hiroshima ou San Francisco, Göteborg et Munich, Galway ou Prague, mais aussi quelques coins de la France.

Il aura fallu se frayer un chemin à travers la foule de fanatiques des Smiths, objet d'un véritable culte outre-Manche, pour approcher leurs inspirations littéraires. Mené par le toujours truculent Morrissey, le groupe britannique s'est appuyé sur ses lectures - cru du pays en tête - pour constituer sa discographie, conviant le Juke-Books à un voyage entre écrivains aristocratiques et auditeurs populaires.

Nicolas officie actuellement dans Star Mag comme chroniqueur.