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Deux pélerinages au XIXe siècle

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Pèlerinage

Deux pélerinages au XIXe siècle

Les grands pèlerinages du XIXe siècle n'ont pas beaucoup retenu l'attention des historiens. Par une heureuse rencontre, deux mémoires de maîtrise d'histoire furent consacrés, l'un au pèlerinage d'Ars, l'autre à celui de Paray-le-Monial. Ces deux travaux, pour l'essentiel, sont repris dans ce volume. Entouré des conseils de Maurice Agulhon et de Claude Langlois, Philippe BOUTRY n'a pas craint, à partir des procès de béatification, des archives paroissiales, des manuels de pèlerinage, de jeter un nouveau regard sur le curé d'Ars. Il décrit une pastorale fondée sur les fêtes, la communion fréquente, les confréries, qui fait d'Ars un ilot de chrétienté. En d'heureuses formules, il montre en Jean-Marie Vianney ce "missionnaire immobile" , que des milliers de pèlerins assaillent à son confessionnal, véritable "prisonnier des âmes" . Il insiste, plus que ses devanciers, sur le culte de sainte Philomène, la "petite sainte" du curé d'Ars, dont Pauline Jaricot avait introduit le culte en France. Guidé par un historien de la spiritualité aussi averti que Claude Savart, Michel CINQUIN, à partir notamment des archives du monastère de la Visitation, fait revivre cet autre lieu privilégié de la France religieuse du XIXe siècle. Du premier versant du siècle, du temps. de la restauration catholique, des oeuvres et des congrégations, l'attention se porte vers ces années où s'affirment la religiosité ultramontaine, un catholicisme intransigeant dans son refus du monde moderne. Ce livre vaut par l'aptitude à faire revivre un monde et à faire sentir, tâche toujours difficile, des réalités spirituelles. Il vaut aussi par la fraîcheur du regard et la nouveauté du propos. Ses auteurs se sont refusés à lire le passé à la lumière des préoccupations du présent, à chercher de fausses continuités, à céder à quelque mode qui idéaliserait la religion romantique et intransigeante. Ils ne sont pas tombés dans les débats parfois artificiels sur la religion populaire. Ils ont, en revanche, restitué dans leur vérité et leur spécificité la physionomie de deux pèlerinages. Du curé d'Ars au culte du Sacré Coeur, ils ont su aller au plus profond de l'histoire spirituelle de la France du XIXe siècle. L'histoire religieuse a paru parfois s'enfermer dans les cadres et les interrogations de la monographie diocésaine. Ce livre, par les horizons qu'il ouvre et les questions qu'il suggère, renouvelle les perspectives.

09/1980

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Critique

Héloïse et Abélard au XIXe siècle

Saviez-vous que l'histoire d'amour d'Abélard et Héloïse et leur tombeau au Père Lachaise est une invention du XIXe siècle ? Le XIXe siècle a inventé Héloïse et Abélard. Le moyen âge est alors l'objet de tous les fantasmes de violence et de toutes les réinterprétations passionnées. Les amants maudits n'y échappent pas : historiens français, philologues allemands, peintres, voyageurs étrangers, écrivains et traducteurs font de ces deux grands intellectuels des amants malheureux et persécutés. Ils furent pourtant des théologiens importants et les fondateurs, l'un et l'autre, de communautés religieuses. Ce livre richement illustré revient sur cette métamorphose qui culmine avec la création de leur tombeau au cimetière du Père Lachaise, lieu de pèlerinage sentimental pour les amoureux.

05/2025

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Lycée

Gens des nuages

Notes, présentation et dossier par Elsa Rouvière Dans ce récit de voyage unique écrit à quatre mains, les deux auteurs nous emmènent sur les traces de la famille de Jemia, au coeur du désert marocain, à la découverte des Gens des nuages. Ce pèlerinage nous dévoile les secrets et la vie du peuple des Aroussiyine, entre traditions et paysages arides. Laissez-vous emporter dans cette quête poétique, à la recherche des origines d'un peuple méconnu. Groupements de textes : 1. Les écrivains voyageurs et le désert 2. Peuples et tribus dans la littérature du XIXe au XXIe siècle

08/2024

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La politique musulmane de la France

Du Maghreb au Levant, des rives de la Méditerranée au coeur de l'Hexagone, la politique musulmane de la France résonne de manière singulière tout au long du XXe siècle. Au terme du XIXe siècle, l'Islam, force religieuse et politique, imprègne et complique à la fois la donne d'outre-mer française. A travers les questions sociales et culturelles, législatives et militaires, les musulmans, confrontés à la réalité française, connaissent simultanément espoirs et satisfactions, désillusions, échecs et conflits. Lors des deux guerres mondiales, ils apportent leur soutien à une France désireuse de conserver sa liberté. Mais la reconnaissance des autorités françaises n'est pas à la hauteur de leurs espérances. Car s'il a fallu à la métropole près de quatre siècles pour façonner son empire, les années 1900-1962 marquent l'apogée puis la fin de Père coloniale, même si, après 1962, grâce à ses acquis et à son influence culturelle, la France conserve son rayonnement international, au Maghreb comme au Moyen-Orient, entre coopération économique et partenariat politique. Des pèlerinages jusqu'à la place des musulmans dans l'armée et la société françaises, de la politique d'éducation à l'évolution des droits, de l'essor des nationalismes aux conflits régionaux... autant de thèmes essentiels que cet ouvrage aborde avec le souci de mieux faire comprendre la politique musulmane de la France, tout au long du XXe siècle, sur fond de dualité et de paradoxes.

02/2024

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Les Nymphéas de Claude Monet

" J'ai mis du temps à comprendre mes nymphéas. Je les avais plantés pour le plaisir ; je les cultivais sans songer à les peindre... Et puis, tout d'un coup, j'ai eu la révélation des féeries de mon étang. J'ai pris ma palette... Depuis ce temps, je n'ai guère eu d'autre modèle. ? " Ainsi Claude Monet (1840-1926), le pionnier de l'impressionnisme, explique-t-il l'origine de la plus longue et productive expérimentation picturale de sa carrière : les Nymphéas, qui représentent près de trente années de sa vie, et plus de deux cent cinquante oeuvres. Des premières toiles exposées en 1900 jusqu'à l'installation à l'Orangerie en 1927 de sa "? grande décoration ? ", c'est le regard porté par ses contemporains sur les Nymphéas et les processus créatifs du peintre que nous restitue cette anthologie. Journalistes, écrivains et collectionneurs tentent tous de décrire ces oeuvres inouïes, qui se dégagent peu à peu des règles communes de la représentation, et les confrontent parfois aux limites de leurs capacités descriptives : "? Peut-on même appeler cela des tableaux ?? ", s'interroge l'un d'entre eux. Certains privilégiés sont reçus dans l'atelier du maître, qui leur fait visiter son étourdissant jardin, et recueillent sa parole. Le "? pèlerinage à Giverny ? ", les entretiens accordés par le peintre et sa correspondance personnelle, pleine de doutes sur sa création, complètent et informent la réception par la critique de son grand oeuvre. Grâce à ce regroupement inédit de textes élogieux, critiques, poétiques, déconcertés ou encore violemment réprobateurs, c'est l'aventure au long cours du cycle des Nymphéas, ce renouvellement du paysage opéré par Monet tel un tournant majeur de la peinture moderne, qui est retracée ici. Anthologie établie par Emma Cauvin, Matthieu Léglise et Pierre Wat, historiens de l'art, spécialistes de la peinture des XIXe et XXe siècles.

05/2021

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Contes et nouvelles

Les trois ermites

Pour les habitants des Causses et des Cévennes, aux confins du Rouergue et du pays viganais, il est un lieu chargé d'histoire et de légende, une "montagne sacrée", casque de granit posé sur les landes du plateau du Lingas, aujourd'hui assiégé par la forêt domaniale de l'Aigoual : le Saint-Guiral. Chaque année, le lundi de Pentecôte, les paroissiens d'Arrigas, Alzon, Sauclières, Saint-Jean-de-Bruel, Dourbies, plus quelques autres, montent au pied de ce rocher pour entendre la messe. Le site du Saint-Guiral est occupé depuis la nuit des temps, mais son passé est mystérieux car la légende a longtemps pris le dessus sur la vérité historique. Adrienne Durand-Tullou y a découvert des pointes de silex dans les fissures du rocher. Le monolithe, appelé par les autochtones "tombeau de Saint Guiral", maladroitement christianisé par une croix gravée dans le linteau, n'est autre qu'un ancien dolmen. Plus récemment, Laurent Schneider, chercheur au CNRS, a démontré la présence d'un castrum du haut Moyen-âge, sans doute le premier "château" de la famille de Roquefeuil. Au XVIIIe siècle, des frères rebâtissent l'ermitage et l'un deux, Charles Boissière, fut inhumé dans notre église d'Arrigas en 1718, près des fonds baptismaux, comme nous l'apprend l'acte de décès dressé par le curé. Et pourtant, à l'origine du pèlerinage se trouve une légende, la légende des trois ermites, dont l'existence historique n'a jamais été démontrée et qui, surtout, n'a jamais été reconnue officiellement par l'Eglise. Transmise de générations en générations, elle est arrivée jusqu'à nous sous de multiples variantes. Guiral est toujours l'un des trois frères. Mais le nom de ses frères varie selon le territoire où l'on se trouve : Alban et Sulpice pour les Aveyronnais, Alban et Loup (Pic Saint Loup) pour les Gardois, Loup et Clair pour les Héraultais (Mont Saint Clair), etc. De même pour leur origine familiale : pour beaucoup ils appartiennent à la puissante famille de Roquefeuil. Pour d'autres, comme l'auteur de la présente version, ce sont les fils de la famille d'Esparon. Qu'importe en vérité puisque nous sommes ici non dans le domaine de l'histoire, mais dans celui de la légende. L'oeuvre de l'Abbé Bouisson, publiée à la fin du XIXe siècle, nous donne une version romancée de la légende, dans une langue riche, parfois trop, dans un style littéraire très daté, un peu "pompier". C'est aussi ce qui fait le charme de cette "mise en scène" de la légende des trois ermites, dont certains aspects sont entrés depuis dans la mémoire collective.

04/2010

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