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Derniers Poemes. En Vers Et En Prose

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Poésie

Derniers Poemes. En Vers Et En Prose

"Max Jacob, ou la grâce. Si la poésie dit quelque chose à l'homme - quelque chose que ne lui disent pas le roman, ni la philosophie - ce doit être ceci : que tout soit nouveau. C'est à cela, il me semble, qu'on reconnaît le poète, à cet appétit démesuré de nouveau, jusqu'à l'ivresse, jusqu'à la folie parfois. Alors ce n'est pas affaire de quelques adjectifs, ni recherche de quelque impression particulière sur l'esprit du lecteur, mais désir de changer le monde, et pour cela de changer le langage, de se changer tout entier, comme de se retourner. Au plus profond il y a ce désir, comme un qui perdrait son enveloppe humaine et revêtirait la parure de l'ange, ou comme un qui se perdrait dans le gouffre de sa propre géhenne. Le chamane, au moment de l'extase, entend venir vers lui les esprits, dans un bruit de galop, dans une rumeur inconnue qui l'angoisse et le ravit. Puis, le moment venu, il se sépare de lui-même, il prend son vol au-dessus du monde. Il y a ce souffle dans la poésie de Max Jacob, comme un vent venu de l'autre côté du monde, apportant la substance de l'éternité. C'est ici, dans ces "derniers poèmes", que l'on sent le mieux la vérité de cette révélation. Car, tandis qu'il écrit sur l'enfer, sur l'infini de l'espace, "les dièses et les bémols du silence kilométrique de l'azur", lui, "Max le fou", qui découvre qu'il est le "clown" : "Jadis personne ne me remarquait dans la rue, maintenant les enfants se moquent de mon étoile jaune. Heureux crapaud ! tu n'as pas l'étoile jaune" ! Alors se préparent les événements terribles qui le conduiront à la misère du camp de Drancy, et à la mort". J-M-G Le Clézio, 29 juin 1981

03/1982

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Poésie

Poèmes

Poésies et Poésies complètes sont les titres des deux premiers recueils des poèmes d'Arthur Rimbaud, majoritairement constitués de poèmes composés en 1870 et 1871, publiés respectivement en 1891 et 1895 (l'auteur, mort en 1891, n'y a pas contribué, et ne s'est du reste plus intéressé à son oeuvre poétique après 1875). Poésies (sous le titre Reliquaire. Poésies) a été publié en 1891 par l'éditeur Léon Genonceaux, avec une préface de Rodolphe Darzens ; Poésies complètes a été publié en 1895 par l'éditeur Léon Vanier, avec une préface de Paul Verlaine et des notes de l'éditeur. Dans certaines éditions ultérieures, le titre "Poésies" désigne plus spécifiquement les poèmes de la première période, composés en 1870 et 1871, de facture formelle classique, à l'exclusion donc des poèmes de 1872, regroupés rétrospectivement sous l'appellation "Derniers vers" ou "Vers nouveaux et chansons" , marquant une rupture stylistique. Les seuls poèmes publiés pendant la "vie littéraire" de Rimbaud furent : "Les Etrennes des orphelins" (La revue pour tous, 2 janvier 1870), "Première soirée" (La Charge, 13 août 1870, sous le titre "Trois baisers") et "Les Corbeaux" (La renaissance littéraire et artistique, 14 septembre 1872). Le premier recueil de ses poèmes fut publié en 1891 sous le titre Le Reliquaire - Poésies à l'initiative de Rodolphe Darzens (éd. Léon Genonceaux) pendant que Rimbaud agonisait à Marseille. Ce recueil comprend majoritairement des poèmes de 1870-1871, mais aussi quelques poèmes de 1872 ("Entends comme brame... " , "Age d'or" , "Eternité" , "Michel et Christine"), et plusieurs poèmes dont l'attribution à Arthur Rimbaud a par la suite été controversée et finalement abandonnée ("Poison perdu" , "Le Limaçon" , "Doctrine" , "Les Cornues"). Les Illuminations et Une saison en enfer ne font pas partie de ce recueil1. Un autre recueil parut en 1895 sous le titre Poésies complètes, avec une préface de Paul Verlaine (éd. Léon Vanier). Ce recueil comporte de même une majorité de poèmes de 1870-1871, et quelques poèmes de 1872, quoique différents ("Entends comme brame... " , "Patience / Bannières de mai" , "Jeune ménage" , "Mémoire" , "Est-elle almée ? ... " , "Fêtes de la faim"), mais aussi cinq poèmes issus des Illuminations, non publiés dans l'édition de 1886 et retrouvés ensuite par Charles de Sivry2 ("Fairy" , "Guerre" , "Génie" , "Jeunesse" , "Solde"), tandis qu'un des poèmes à l'attribution douteuse a été conservé ("Poison perdu"). Ainsi, contrairement à ce que son titre suggère, ce recueil était loin d'être complet, même en s'en tenant aux poèmes d'ores et déjà répertoriés à sa parution. Parmi les poèmes de 1870-18713 connus et désormais regroupés sous le nom "Poésies" , manquent à Poésies complètes4 : "Ce qu'on dit au poète à propos de fleurs" , "Les douaniers" , "Les mains de Jeanne-Marie" (retrouvé en 1919), "Les soeurs de charité" , "L'étoile a pleuré rose" , "L'homme juste" . Manquent à Poésies : "Les étrennes des orphelins" , "Les corbeaux" .

02/2023

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Cent poèmes avant l'aube

Adjmaël Halidi publie un nouveau livre, un second recueil de poèmes, intitulé Cent poèmes avant l'aube. Après Oraisons vespérales, avec ses versets sacrés, la vesprée est remplacée par l'aube dans ce nouvel opuscule. Cent poèmes avant l'aube se compose de quatre pièces poétiques longues, "La nuit j'ai peur", "Le chant des belles-de-nuit" et "De pétales et d'épines" qui succèdent la section éponyme "Cent poèmes avant l'aube". Dans la deuxième section, le sujet lyrique met en scène son geste littéraire, ses craintes et ses doutes. La troisième section emprunte son nom à celui d'une fleur élégante. La quatrième et dernière section reprend l'image rhétorique végétale qui associe les bonheurs de la vie aux pétales d'une rose, et les malheurs aux épines. Après la prose poétique viennent des poèmes plus brefs, en vers libres, qui, bien qu'ils évoquent un certain marasme, laissent espérer un lendemain qui chante. L'ensemble de ces textes, qui méritent d'être découverts par le lecteur, ont pour but de lui procurer ce que l'auteur nomme, expressis verbis, un "orgasme textuel".

01/2021

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Poésie

Poésie involontaire et poésie intentionnelle

" Le génie de Paul Eluard est d'avoir concentré, en quelques dizaines de pages, tous [es ressorts du poétique en deçà et au-delà de sa définition fossilisée en vers comptés/rimés. [...] On trouve dans cet opus, apparent fourre-tout en vérité, n'en doutez pas, scrupuleusement composé, mieux que dans un austère traité académique, un répertoire dynamique des formes poétiques possibles, celles notamment qu'ont explorées les poètes des cinquante dernières années: vers libres, poème en prose, aphorisme, poésie sonore, poésie concrète, lettrisme, ready-made, accumulation, etc. On en tirera la meilleure des conclusions: la poésie n'est pas ceci ou cela, elle est ceci et cela, multiple, diverse, imprévisible." Jean-Pierre Siméon (extrait de la préface)

01/2011

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Poésie

Les Illuminations

Les Illuminations sont le titre d'un recueil de poèmes en prose ou en vers libres composés par Arthur Rimbaud entre 1872 et 1875, et publié partiellement en 1886 puis, dans son intégralité, à titre posthume, en 1895. Ce texte demeura entre les mains de Charles de Sivry avant d'être publié. Le titre Les Illuminations évoque un rapprochement significatif et ambitieux, de la part de Rimbaud, avec d'autres fameux recueils antérieurs, représentatifs de la modernité poétique du xixe siècle et du romantisme : les Méditations poétiques (1820) d'Alphonse de Lamartine et Les Contemplations (1856) de Victor Hugo. Nul ne sait avec certitude quelle est la date exacte de composition de ces poèmes en prose finalement baptisés Illuminations : ont-ils été écrits avant, après, ou pendant Une saison en enfer ? L'ordre des cinquante-quatre poèmes en désordre n'est pas plus précis que la chronologie. Quelques-uns de ces textes ayant été recopiés par Germain Nouveau, la question de la transcription ou peut-être la coécriture de quelques "illuminations" se pose également. Enfin, le titre supposé du "recueil" , si recueil il y a eu, demeure une énigme, puisque le mot "illuminations" n'est jamais apparu sous la plume de Rimbaud ; il ne fut suggéré que par Verlaine. On a longtemps cru que les poèmes en prose composant ce recueil avaient été écrits avant Une saison en enfer. Cette idée a été renforcée par le témoignage d'Isabelle Rimbaud qui voulait faire passer Une saison en enfer pour le testament littéraire d'un frère répudiant ses égarements de poète. Ainsi l'oeuvre se terminait sur Adieu, le dernier "chapitre" du livre. Mais depuis 1949 et la publication de l'ouvrage d'Henry de Bouillane de Lacoste (Rimbaud et le problème des Illuminations, au Mercure de France), il est établi que les copies des poèmes en prose contenus dans Les Illuminations sont postérieures à la Saison.

06/2022

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Non classé

Ici on consulte le destin

Le mot "destin" que Gérard Macé fait figurer dans le titre énigmatique de son livre appartient tout autant à la mythologie qu'à la cartomancie, et par conséquent définit la double inquiétude d'un poète qui de longue date, entre fatalité et prédication, s'est enjoint d'ausculter par bribes l'enchaînement des scènes de l'enfance en même temps que leur inexorable déformation dans la boule, plus ou moins magique, du rêve. Ce faisant, il nous fait mieux comprendre aussi que l'écriture de soi ne peut être pour le poète qu'une projection fantasmée de la mémoire du monde, de ses rites et de ses fables. Au seuil du livre, Macé s'impose de parler "comme on répond au sphinx" et publie quarante "mots de passe" . En les disposant chacun en quatrain de façon à associer en miroir des images présentant entre elles le plus grand écart, le poète semble avoir cherché, dans le sillage du surréalisme, à résoudre poétiquement les contradictions du réel. Et cela l'a conduit à établir comme poreuse la frontière entre les deux pans cardinaux de la vie humaine, l'éveil et le songe. Il s'est agi ensuite pour lui d'essayer de formuler "ici" la clé de l'énigme, qui tout en neutralisant la sentinelle du Temps lui permettrait de rouvrir un accès harmonieux vers le royaume des morts : "Une porte à tambour /pour entrer dans les rêves /L'esprit toujours léger /mais l'inquiétude au coeur". L'un des charmes de ce recueil tient à la reprise de certains vers d'un poème à l'autre : des bribes de souvenirs, modulées discrètement comme autant de mirages, circulent des premières pages du livre vers les poèmes plus longs des deux dernières parties : "Images de la caverne" et "Sous les nuages de Magellan" . Signe de l'intense et mystérieuse combinatoire entre les éléments du réel, cette dernière section est la transcription d'un rêve quasi-nervalien que fit l'auteur "au cours d'une nuit d'octobre" , et dans lequel il a justement rêvé avoir mis en vers un de ses propres livres paru chez Gallimard en 1995, L'autre hémisphère du temps. Mais à la différence des grands Voyants de la fin du dix-neuvième siècle, la poésie ne tombe pas dans la prose, c'est au contraire une certaine prose qui revient chanter là, apurée, dans le poème.

04/2021

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