De rage et de passion. Les chroniques de l'Ombre, T2

L'histoire du Roi des Editeurs est impossible à appréhender en dehors de sa création, le 18 mars 2011. Cette forme hybride de parole, proche du buisson ardent dictant sa loi à Moïse, et n'ayant d'autre consistance que sa voix, pourtant muette. Le Roi des Editeurs n'est qu'écrits, écrits vains, pour reprendre le bon mot, avant de céder à l'écrivain, matière seconde de son entreprise, nourrie et pétrie de papier.

Le feuilleton numérique de Pierre Bordage, Chroniques des ombres, récit post-apocalyptique destiné initialement à une publication échelonnée jusqu'au 13 septembre,  aux éditions Au Diable Vauvert, prend du retard. Comme le rapporte son éditeur, si l'auteur est bien un homme de défi pour avoir relevé le challenge de la publication au fil de l'eau, l'entreprise n'allait pas sans risques. L'écrivain s'excuse de ce délais supplémentaire, dû à la maladie. La date de sortie de l'intégrale se trouve désormais repoussée au 7 octobre.

C'est un petit livre qui raconte l'objet livre, sa texture, son apparence, son odeur, sa forme,  davantage que son contenu, ses fonctions, son évolution, sa transformation. Ici, ce sont bien ceux qui le connaissent le plus qui en parlent le mieux ; à savoir des écrivains, des éditeurs, des collectionneurs bibliophiles, des historiens du livre, des philologues, des imprimeurs, des journalistes, des critiques, des bibliothécaires, etc. , tous rassemblés par Olivier Bessard-Banquy, universitaire français spécialiste des lettres et de l'édition.

On connaissait le goût du Wu-Tang Clan pour les comics, les films d'arts martiaux et de détectives, ou encore la boulimie du leader officieux RZA (réalisateur, écrivain...), on découvre désormais le dernier projet de Ghostface Killah, un des membres de l'équipe. 12 Reasons to Die est un comics exclusif qui met en scène le rappeur, conçu et pensé en rythme avec son dernier album.

C'est un secret de Polichinelle dans la profession, de savoir quel est le sort réservé aux ouvrages envoyés aux journalistes, comme aux libraires, en service dit 'de presse'. Ils sont très généralement revendus. Ces livres, expédiés avant leur sortie, permettent aux uns comme aux autres de se faire un avis, et d'être à la page, dans leur commerce et leurs critiques. Et inversement.

Irène, jeune journaliste catalane, vit entre Barcelone et les nombreux reportages qu’elle est amenée à faire partout où le monde devient fou.

Katherine Johnson, Dorothy Vaughn et Mary Jackson : leurs noms ne sont peut-être pas familiers, mais ces trois femmes sont à l'origine du premier vol spatial américain, en 1962. Les Figures de l'ombre raconte l'histoire de leur travail et de leur dévouement, d'après l'enquête de Margot Lee Shetterly, publié en 2016 et traduit par Johna Frederik Hel Guedj chez Harper Collins en 2017.

Pour cette huitième journée de cadeau, Apple propose un roman d'Éric Giacometti et Jacques Ravenne, le deuxième tome des aventures d'Antoine Marcas, commissaire de son état, qui s'était fait connaître en 2005, publié chez Fleuve noir. En tout, ce sont neuf volumes que compte cette saga policière et ésotérique, et Le Rituel de l'Ombre est donc le livre numérique gratuit, qu'offre aujourd'hui l'éditeur, par l'intermédiaire de son application Les 12 jours de cadeaux, qui s'achèvera le 6 janvier.

Une interview des auteurs de la trilogie Les voies de l'ombre

ROMAN FRANCOPHONE - Un titre évocateur, une photo de fillette sur la couverture, ce roman autobiographique aurait pu être le genre de livre rhédibitoire, parce que noyé dans le pathos. Et puis, dès les premières pages, la douceur d'une écriture insouciante nous berce, et l'on succombe à ces 90 pages. Court, puissant, une vraie claque.

Gérard Grucker et son neveu Bruno forment un duo hors du temps. Relieurs de profession, ils donnent une seconde vie aux ouvrages ayant souffert des affres du temps. Depuis leur atelier de Goxwiller, dans le Bas-Rhin, grâce à des techniques ancestrales, ils prennent soin avec la même attention des anciens ouvrages précieux comme des textes déchirés à valeur affective.

Dès ce 27 janvier, la maison de Balzac, située à Passy dans le 16e arrondissement parisien, accueille une nouvelle exposition temporaire. Elle s’oriente autour de peintures créées à partir de la nouvelle Une Passion dans le désert. Les visiteurs sont attendus pour découvrir l’interprétation de ce récit jusqu’au 21 mai 2017. Visite et explications avec Yves Gagneux, directeur de la maison de Balzac.

Que l’on pratique assidûment ou non les réseaux sociaux et autres outils du net, difficile de passer à côté de YouTube. Et plus encore du phénomène qui se développe depuis des années dans la promotion de livres : le booktubing.

Quand un éditeur cite Jean-Jacques Pauvert et Éric Losfeld comme références, c'est qu'il a déjà une certaine idée de son métier et de ses exigences. Avec sa maison d'édition consacrée au cinéma, Pierre-Julien Marest entend bien publier les livres que les autres ne peuvent pas — ou ne peuvent plus — se permettre d'éditer.

12 janvier 2019, Maureen Wingrove entre dans la Fnac familière de Lyon Bellecour, accueillie par les mots déposés un peu partout sur les couvertures et les pages offertes aux yeux curieux des visiteurs. Elle se laisse guider dans le rayon « Étranger » par le hasard de ses pas.

ROMAN ETRANGER - Fortuitement, dans les couloirs du Théâtre Impérial où avaient lieu des représentations, alors que les premiers coups de claquoir annonçaient la fin de l'entracte, au pied du grand escalier, Komayo a bien failli butter contre Monsieur Yoshioka. Ils se sont évités au dernier instant et se sont reconnus.

ESSAI – Barbara Cassin et Alain Badiou se connaissent bien, ils ont dirigé ensemble une collection dénommée L’ordre philosophique aux éditions du Seuil. Un titre qui en dit long sur la destination éditoriale.

Paru en mars dernier, Les Fleurs de l’ombre est le 15e ouvrage de Tatiana de Rosnay, résultait d'une coédition entre les éditions Robert Laffont et les éditions Héloïse d’Ormesson. Il s’est vendu à près de 80.000 exemplaires, toutes éditions confondues. Le roman sortira aux États-Unis en février 2021 et prochainement sur les écrans.

Makenzy Orcel est né à Port-au-Prince en 1983. Après les Immortelles, premier roman très remarqué, salué par le Prix Thyde Monnier de la SGDL, il revient avec l’Ombre animale, magistral. Écrivain et poète, Makenzy Orcel raconte l’histoire d’une famille composée de 3 personnes. Un triptyque étrange Orcel, Makenzy et Toi. L’auteur tourmenté cerne les contours d’une société haïtienne habitée par le Vaudou, sonde la profondeur des âmes, et nous fait entendre, page après page, une litanie funèbre. 

Le dernier et ultime exemplaire de la première édition du livre Emma, signé Jane Austen, est parti aux enchères. Avec seulement douze exemplaires réalisés, 11 pour la famille royale et un pour sa propre famille, sur la demande expresse de l'auteure, ce livre est ce que l'on appelle une pièce rare. Très rare. 

Après les recueils de poésie, Mérédith le Dez est revenue au roman. Le cœur mendiant est arrivé en ce début d’année : un texte riche et subtil, empreint de la beauté de la langue qui reste l’obsession de l’auteure.

Il aura fallu un article récent  du Figaro pour que j’apprenne l’existence de l’œuvre de Jean-Pierre Martinet. Je lisais pourtant le Monde à l’époque où ses livres sont parus mais il ne me semble pas qu’il ait jamais été question de lui. Il était simplement un inconnu au bataillon littéraire dont les ouvrages ne se sont vendus qu’à quelques centaines d’exemplaires en leur temps, ce qui, sans doute, ajouta à son amertume.

Par Henry Jean-Coudy

Pour sa deuxième édition, le prix Brindacier a récompensé l'album de Mélanie Rutten, L'Ombre de Chacun (éditions MeMo, 56 pages, 17 €). La librairie jeunesse de Poitiers La Belle Aventure, accueillait l'événement.

L’actualité récente a mis le vélo sous les feux de la rampe. La grève des transports de Décembre et Janvier derniers incite des milliers de cyclistes à enfourcher leur bécane pour se rendre au travail, au mépris de la pluie et des frimas hivernaux. Les programmes des candidats aux élections municipales font la part belle au vélo dans les grandes métropoles françaises.

Les vides greniers organisés chaque dimanche dans les bourgs berrichons sont une de mes distractions estivales: chiner une mazette fleurie ou un coquetier, marchander un meuble bancal et crasseux, farfouiller dans des piles de livres à l'affût d'un auteur ensablé... C'est ainsi qu'au milieu de romans de R. Sabatier, des San Antonio et des Editions du Fleuve Noir, je découvrais un broché jauni, aux pages mal massicotées datant de 1925. Le patronyme de l'auteur ne m'était pas inconnu Paul Lombard... A l'évidence, il s'agissait d'un homonyme. Il me paraissait  hautement improbable que le célèbre avocat ait pu publier un roman en 1925. L'extrait du catalogue en quatrième de couverture (Colette, Barbusse, Dorgeles, Renard ..) et l'éditeur me parurent de bon aloi. Je marchandais ma trouvaille pour une dizaine de centimes d'euros.

Née à Tachkent (Ouzbekistan) en 1953, Dina Rubina écrit des récits depuis l’enfance. Très tôt, elle est publiée et entre à l’Union des écrivains de l’URSS, dont elle devient la plus jeune membre de son histoire. Installée à Moscou, elle collabore à de nombreuses revues littéraires, travaille comme scénariste et signe quatre livres remarqués.

« Il faut parier », clamait le philosophe Pascal, qui nous voyait embarqués sur un drôle de navire. Quelques siècles plus tard, la littérature russe répondait indirectement au janséniste. Voici deux œuvres qui magnifient l’âme et ses passions destructrices. Deux récits de plongée vertigineuse dans les affres des jeux de hasard. Et qui finissent mal, évidemment.