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De Rousseau à Starobinski

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Critique

De Rousseau à Starobinski

Plus vive que jamais, la question de 'l'identité' rebondit dans l'Europe mondialisée, mais c'est là un vieux problème. Se sentait-il Français, Rousseau, lui l'enfant de Genève ? Et Benjamin Constant, ce Lausannois à l'aise en trois langues, universel lui aussi par sa pensée et son oeuvre littéraire, quel sentiment éprouvait-il envers la Suisse ? A Paris, voyait-on en lui un compatriote ou un homme d'ailleurs ? De ses riches recherches, Roger Francillon ne tire pas ici une histoire littéraire résumant celle dont il a dirigé la publication en quatre volumes. Il choisit de relire des écrivains dans une perspective identitaire, du 18e siècle à nos jours. Il expose leur attitude à l'égard de la Suisse, des lettres romandes, de Paris ou de la France. On est frappé par des jugements singulièrement critiques. Les courants sont contradictoires à chaque époque mais aussi dans l'esprit même des auteurs. Sur la Suisse on passe des réticences de Ramuz à la ferveur de Rougemont, et des réserves de Mercanton à la position sereine de Starobinski.

11/2022

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Critique

De Rousseau à Starobinski

Plus vive que jamais, la question de " l'identité " rebondit dans l'Europe mondialisée, mais c'est là un vieux problème. Se sentait-il Français, Rousseau, lui l'enfant de Genève ? Et Benjamin Constant, ce Lausannois t l'aise en trois langues, universel lui aussi par sa pensée et son oeuvre littéraire, quel sentiment éprouvait-il envers la Suisse ? A Paris, voyait-on en lui un compatriote ou un homme d'ailleurs ? De ses riches recherches, Roger Francillon ne tire pas ici une histoire littéraire résumant celle dont il a dirigé la publication en quatre volumes. Il choisit de relire des écrivains dans une perspective identitaire, du 18e siècle à nos jours. Il expose leur attitude à l'égard I de la Suisse, des lettres romandes, de Paris ou de la France. On est frappé par des jugements singulièrement critiques. Les courants sont contradictoires à chaque époque niais aussi dans l'esprit même des auteurs. Sur la Suisse on passe des réticences de Ramuz à la ferveur de Rougemont, et des réserves de Mercanton à la position sereine de Starobinski.

05/2011

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Ecrits sur l'art

Largesse

Ce livre de Jean Starobinski s'ouvre sur une scène de largesse, dans la description célèbre qu'en fit Rousseau et à laquelle Baudelaire répondit dans l'un de ses poèmes en prose. Faire largesse, c'est donner à profusion, c'est jeter des trésors ou leur simulacre à la foule. Cette forme spectaculaire de la dépense est un rituel très ancien, étroitement lié à l'exercice du pouvoir et au cérémonial de la fête. Quelques grandes pages de la tradition littéraire d'Occident sont appelées à témoin : elles vont de l'Antiquité latine au xxe siècle (Antonin Artaud). Elles conduisent à reconnaître la version du don qui a prévalu dans l'échelle des valeurs. Le geste de charité, tel qu'il est enseigné par les écritures hébraïque et chrétienne, est celui d'une largesse inspirée par l'amour et non par une volonté de domination. Ce geste ne vise plus à impressionner la foule, mais à secourir des individus dans leur peine. La plupart des illustrations de cet ouvrage avaient figuré, sous le même titre, dans une exposition présentée en 1994 par le département des Arts graphiques du musée du Louvre. Pour la présente édition, le texte a été revu et corrigé par l'auteur.

03/2007

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Beaux arts

Largesse

Ce livre de Jean Starobinski s'ouvre sur une scène de largesse, dans la description célèbre qu'en fit Rousseau et à laquelle Baudelaire répondit dans l'un de ses poèmes en prose. Faire largesse, c'est donner à profusion, c'est jeter des trésors ou leur simulacre à la foule. Cette forme spectaculaire de la dépense est un rituel très ancien, étroitement lié à l'exercice du pouvoir et au cérémonial de la fête. Quelques grandes pages de la tradition littéraire d'Occident sont appelées à témoin : elles vont de l'Antiquité latine au xxe siècle (Antonin Artaud). Elles conduisent à reconnaître la version du don qui a prévalu dans l'échelle des valeurs. Le geste de charité, tel qu'il est enseigné par les écritures hébraïque et chrétienne, est celui d'une largesse inspirée par l'amour et non par une volonté de domination. Ce geste ne vise plus à impressionner la foule, mais à secourir des individus dans leur peine. La plupart des illustrations de cet ouvrage avaient figuré, sous le même titre, dans une exposition présentée en 1994 par le département des Arts graphiques du musée du Louvre. Pour la présente édition, le texte a été revu et corrigé par l'auteur.

01/1994

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Les Confessions

Cette première autobiographie moderne présente, d'après Rousseau, "le seul portrait d'homme peint exactement d'après nature et dans toute sa vérité". "A tort ou à raison, Rousseau n'a pas consenti à séparer sa pensée et son individualité, ses théories et son destin personnel. Il faut le prendre tel qu'il se donne, dans cette fusion et cette confusion de l'existence et de l'idée." Jean Strarobinski

08/2003

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Le sentiment de l'existence

Les pages lumineuses que le regretté Jean Starobinski consacre aux Rêveries du promeneur solitaire incitent le lecteur à se glisser dans l'ouvrage avec confiance, sans trop s'alarmer de ses évidents paradoxes, au premier titre celui d'une expérience intérieure de la rêverie qui est pourtant soumise à l'extériorité par l'écriture. Car telle serait la rêverie chez Rousseau : non pas l'acte de cesser de penser, mais l'expérience de seulement penser, sans les médiations du savoir ou des autres ; un pur jaillissement avec sa durée propre, où la pensée ne se laisserait distraire ni par des contenus de connaissance ni par le souci du comment dire. Cette conversation de l'homme désocialisé avec lui-même, qui l'ouvre sur des réalités morales inaccessibles à l'homme corrompu, resterait une tâche sans doute - une sorte d'exercice spirituel - mais elle ne reposerait désormais sur rien d'autre que le sentiment intérieur. Si le sentiment de l'existence dit la vérité de l'aventure rousseauiste, il garde son énigme en prenant dans les Rêveries la forme d'une parole énoncée dans la quasi-solitude, qui n'évite la dénaturation qu'en restant adressée à soi seul. Les articles réunis dans le présent volume entendent proposer une contribution à cette question et ainsi, du moins est-ce le souhait qui traverse ces lignes, affiner le goût du lecteur et relancer son étonnement.

04/2021

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