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Dany-Robert Dufour

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Le Dr. Mabuse et ses doubles

Tromper, berner, mystifier, duper, leurrer, truquer, tricher... La part maudite des rapports humains a encore beaucoup d'avenir. On pense à Trump, Poutine, Bolsonaro... Mais on est loin du compte. Soucieux de décortiquer les mécanismes de l'emprise, Dany-Robert Dufour reprend le personnage emblématique de Fritz Lang, Mabuse, héros de quatre films magnifiques et terrifiants, et lui laisse libre cours. Fritz Lang révélait les trucs et les tours de Mabuse. Dufour fait parler les Mabuse de l'Histoire qui n'ont cessé d'ourdir leurs machinations au fil de l'aventure humaine. Et il apparaît que Mabuse n'est pas un accident de l'Histoire, mais sa règle. Et qu'il ne renvoie pas tant à un personnage, fût-il fictif, qu'à une fonction sociale disséminée, toujours et partout présente. Dufour présume en somme qu'il existe un art d'abuser l'autre et de l'autre, infestant depuis toujours le coeur même du lien social. Autrement dit, c'est le rapport Maître/esclave que Dufour examine à nouveaux frais. Pour dévoiler les techniques de manipulation mises en jeu par les "Maîtres" afin que les "esclaves" soient comme empêchés d'agir, retenus par des mécanismes non-conscients s'appliquant sur leurs esprits : des psycho-pouvoirs. On verra que, de l'Antiquité à notre démocratie moderne, ces psycho-pouvoirs, fruits d'une intelligence éminemment politique, très retorse, voire perverse, n'ont cessé de se perfectionner.

10/2021

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Ouvrages généraux

Les Mystères de la trinité

Une réflexion poussée sur le concept de la trinité. Qui dit " trinité " évoque, bien sûr, le dogme central de la religion chrétienne. Mais la forme " trois en un " existe aussi, sous des visages qui nous sont moins familiers, dans les polythéismes et dans les autres monothéismes. Non seulement, elle est constante dans les champs narratif, symbolique et religieux, mais elle est également repérable dans les domaines philosophique, logique, sémiologique, psychanalytique... : bref, il existe une raison trinitaire, susceptible d'actualisations multiples. Or, c'est précisément en cette fin de siècle, où nous commençons à le reconnaître, que l'homme trinitaire voit ses pouvoirs disparaître progressivement mais sûrement au profit d'un autre, l'homme binaire. Réintroduire aujourd'hui la forme trinitaire dans le débat, c'est tenter de voir sous un jour renouvelé l'histoire de la culture en la comprenant comme le lieu d'une très longue lutte entre deux modes irréductibles de gestion de la grande affaire humaine, la mort. Car la différence des deux hommes en présence est que l'un, l'homme trinitaire, acceptait la mort, faisait de la représentation de la mort dans la vie le fondement de son ordre symbolique et du lien social, alors que l'autre, l'homme binaire, veut en fin de compte l'éradication de la mort.

10/2023

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Histoire et philosophie des sc

Les Mystères de la trinité

Qui dit "trinité" évoque, bien sûr, le dogme central de la religion chrétienne. Mais la forme "trois en un" existe aussi, sous des visages qui nous sont moins familiers, dans les polythéismes et dans les autres monothéismes. Non seulement, elle est constante dans les champs narratif, symbolique et religieux, mais elle est également repérable dans les domaines philosophique, logique, sémiologique, psychanalytique... : bref, il existe une raison trinitaire, susceptible d'actualisations multiples. Or, c'est précisément en cette fin de siècle, où nous commençons à le reconnaître, que l'homme trinitaire voit ses pouvoirs disparaître progressivement mais sûrement au profit d'un autre, l'homme binaire. Réintroduire aujourd'hui la forme trinitaire dans le débat, c'est tenter de voir sous un jour renouvelé l'histoire de la culture en la comprenant comme le lieu d'une très longue lutte entre deux modes irréductibles de gestion de la grande affaire humaine, la mort. Car la différence des deux hommes en présence est que l'un, l'homme trinitaire, acceptait la mort, faisait de la représentation de la mort dans la vie le fondement de son ordre symbolique et du lien social, alors que l'autre, l'homme binaire, veut en fin de compte l'éradication de la mort.

10/1990

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Le phénomène trans

Une analyse limpide et précise de la question du changement de genre - et de sexe. Notre société libérale prétend que l'individu a désormais le pouvoir de prendre, pour lui-même, toutes les décisions. Les " choix de vie ", tant loués par la publicité ou la presse psychologique, font figure de libertés fondamentales arrachées héroïquement au conservatisme. C'est ainsi, par exemple, que nous pouvons changer de sexe comme on change d'apparence ou de fond d'écran. N'y aurait-il pas là une confusion, voire un mensonge ? Si le sexe relève de l'anatomie et du réel biologique, le genre obéit quant à lui à la culture et à la sexualité - deux réalités très différentes. Or le concept postmoderne de genre, si cher à l'individualisme ambiant, introduit une grande nouveauté : une " simple " opération chirurgicale permettrait d'effacer la différence sexuelle. Dans le même ordre d'idée, on tient à présenter le transsexualisme comme une nouveauté. C'est oublier que depuis toujours, sous toutes les latitudes et pour mille raisons, des hommes se sont fait passer pour des femmes, des femmes pour des hommes. Le droit de fabuler sur son sexe et d'adopter des pratiques sexuelles sur-mesure s'avère aussi ancien que le droit de se tenir debout. Dany-Robert Dufour décrypte ici avec précision les véritables enjeux du phénomène " trans ". Où l'on se rappelle que le fonctionnement de l'économie de marché dépend de désirs toujours renouvelés. Et où l'on comprend assez vite que le changement de sexe n'est qu'une option de plus dans le catalogue libéral. Peu importe son coût : sociétal, médical et anthropologique.

03/2023

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Histoire de la pensée économiq

Baise ton prochain

Les thèses ne manquent pas pour expliquer le surgissement du capitalisme et ses conséquences. Or il se trouve qu'au cours de ses recherches, Dany-Robert Dufour a eu accès à un texte sidérant intitulé Recherches sur l'origine de la vertu morale (1714). Ecrit à l'aube de la première révolution industrielle, en complément de la fameuse Fable des abeilles, ce texte clé a infusé toute la pensée économique moderne, d'Adam Smith à Friedrich Hayek. Fini l'amour du prochain ! déclare Bernard de Mandeville. Il faut désormais s'en remettre à ceux qu'il appelle "les pires d'entre les hommes", ceux qui veulent toujours plus quels que soient les moyens employés. Trois siècles plus tard, il s'avère qu'aucune autre idée n'a autant transformé nos vies. Le monde est infiniment plus riche. Mais le prix à payer en est exorbitant : aggravation des inégalités et altération des conditions de vie sur terre. Dans cette fine analyse, Dany-Robert Dufour décèle toutes les failles d'un système qui a longtemps montré sa supériorité, mais qui pourrait bien nous faire tout perdre aujourd'hui.

10/2021

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Non classé

Baise ton prochain

Cet essai résulte d'une sidération. Celle qui m'a saisi lorsque je suis tombé sur un écrit aujourd'hui oublié, Recherches sur l'origine de la vertu morale de Bernard de Mandeville. C'est en 1714, à l'aube de la première révolution industrielle, que Mandeville, philosophe et médecin, a publié ce libelle sulfureux, en complément de sa fameuse Fable des abeilles. Cet écrit est le logiciel caché du capitalisme car ses idées ont infusé toute la pensée économique libérale moderne, d'Adam Smith à Friedrich Hayek. Fini l'amour du prochain ! Il faut confier le destin du monde aux "pires d'entre les hommes" (les pervers), ceux qui veulent toujours plus, quels que soient les moyens à employer. Eux seuls sauront faire en sorte que la richesse s'accroisse et ruisselle ensuite sur le reste des hommes. Et c'est là le véritable plan de Dieu dont il résultera un quasi-paradis sur terre. Pour ce faire, Mandeville a élaboré un art de gouverner - flatter les uns, stigmatiser les autres - qui se révélera bien plus retors et plus efficace que celui de Machiavel, parce que fondé sur l'instauration d'un nouveau régime, la libération des pulsions. On comprend pourquoi Mandeville fut de son vivant surnommé Man Devil (l'homme du Diable) et pourquoi son paradis ressemble à l'enfer. Trois siècles plus tard, il s'avère qu'aucune autre idée n'a autant transformé le monde. Nous sommes globalement plus riches. A ceci près que le ruissellement aurait tendance à couler à l'envers : les 196 d'individus les plus riches possèdent désormais autant que les 99 % restants. Mais on commence à comprendre le coût de ce pacte faustien : la destruction du monde. Peut-on encore obvier à ce devenir ?

10/2019

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