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Claude Fessaguet

Extraits

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Littérature française

L'Héritier

A la mort de ses grands-parents paternels qu'il n'a pas connus, Clément, le narrateur, hérite de leur belle maison. Le jeune homme vit en douceur, étroitement surveillé par l'amour cruellement possessif de sa mère qui l'a élevé seule (le père s'étant suicidé autrefois) et Boy, son ami d'enfance. Entre la mère et l'ami s'est tissée une complicité ambiguë, ardente, perversement active : tous deux s'emploient à empêcher de s'épanouir la nature rêveuse de Clément. Et lorsque ce dernier s'éprend follement de la belle et transparente Julie, il lui faudrait lutter de toutes ses forces pour donner corps à cette jeune passion. Saura-t-il mener le combat jusqu'au bout ? Réussira-t-il à se libérer en se réfugiant au fond des jeux de sa mémoire, à travers ses plaisirs et ses peurs d'enfance, ses élans d'espoir ? Ainsi l'héritier subit jour après jour le poids terrible d'un autre legs : la volonté d'un couple presque familial qui l'assujettit. La tactique de destruction mise en place par Boy et la mère se révèle aussi subtile qu'assurée, dans la mesure où elle est sous-tendue par les violences contrôlées de l'amour.

02/1985

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Littérature française

Le bénéfice du doute

François, le narrateur, termine ainsi la relation de l'événement qui a changé quelque chose en lui : "Je commençais l'absence d'Elisabeth. Trois jours s'étaient écoulés, petite marge imméritée d'un bonheur difficile, et cet état d'alerte, cette laborieuse tristesse en étaient le bénéfice". Voici les repères de cette histoire sans histoire : comme chaque matin , François entre dans un café. Une jeune fille y est assise, seule, qu'il remarque à peine. Quand il revient le soir, la jeune fille est toujours là, immobile, absente, naturelle. Ils échangent quelques mots, puis François l'emmène chez lui. Sans que rien ne se passe entre eux, ils vont vivre trois jours ensemble, à la fois étrangers l'un à l'autre et intimes au-delà de toute parole. Elle quitte alors François avec la même simplicité distante et douce, après avoir donné à ce jeune homme un bonheur, une nostalgie, une aspiration sans objet.

06/1965