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Christilla Vasserot, Angélica Liddell

Extraits

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Théâtre - Pièces

Trilogie des funérailles

A travers ce tome 2 de la Trilogie des funérailles, Angélica Liddell continue à explorer l'idée de la mort. Alors que dans Vaudou, elle célébrait ses propres funérailles, dans Dämon, ce sont celles d'Ingmar Bergman qu'Angélica Liddell honore, prenant au mot le cinéaste suédois, qui en avait écrit lui-même le scénario. Dans cette pièce emplie de démons, rêves et fantômes, on voit un Bergman qui aspire, dans ses derniers jours, à une mort douce, tout en regardant les funérailles du pape Jean-Paul II en direct à la télévision ; ou encore un Bergman qui commande pour son propre enterrement une boîte en bois exactement comme celle utilisée pour le Saint-Père. Le Songe de Strindberg, une des pièces qu'il a mises en scène à plusieurs reprises, y est à nouveau jouée. Avec Dämon, Angélica Liddell nous invite à contempler nos fantasmes enfouis et nos terreurs inavouées, jusqu'à nous confronter au dernier démon qui n'est pas la Mort mais la Vanité.

10/2024

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Théâtre - Pièces

Caridad

La charité nous pose ainsi un conflit moral : elle nous demande d'aimer au-dessus de la loi. En tant que vertu, elle est sans doute supérieure à la foi et aussi à l'espérance. Et cela aussi est de l'art. Dans ce nouveau texte, Angélica Liddell explore les limites que chaque société et culture fixe à la charité, des limites qui, dans de nombreux cas, peuvent être mesurées à partir de l'expression artistique. La figure de la charité sert aussi à exprimer, selon chaque artiste, le niveau de répression et de scandale que peut tolérer la société, mais aussi sa maturité ou sa capacité de compassion. L'art mérite la même compassion qu'un meurtrier. Peut-être plus. Angélica Liddell demande de situer l'art au-dessus de la loi. Elle veut un amour sans limites. Elle veut la compassion absolue. "Je trouve un soulagement dans l'écriture, c'est une bénédiction pour moi. J'ai besoin de beaucoup de discipline. J'écris tous les jours. Mais rien ne remplace le périmètre rituel d'une scène, la transe, l'invocation, la transfiguration, cet enthousiasme, cet éclairage, cette piqûre d'araignée qui vous oblige à un mouvement perpétuel". (Angélica Liddell)

12/2024

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Théâtre - Pièces

Le sacrifice comme acte poétique

Au temps des morts collectives, il faut un sacrifice individuel, comme rébellion ou barricade. L'art, sacrifice intime dans un espace public, est notre rébellion. Grâce au sacrifice poétique, nous retrouvons l'identité perdue lors du massacre.

09/2023

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Non classé

Liebestod, L'odeur du sang ne me quitte pas des yeux, Juan Belmonte

Plus qu'un art, la tauromachie était pour Juan Belmonte un exercice spirituel, portant les émotions dans un espace infini, dans une éternité. C'est une recherche incessante de la beauté tragique qui est à l'oeuvre dans Liebestod, une tentative de communiquer directement avec le sacré, aussi bien dans la pratique du toréro que sur le plateau de Angélica Liddell. "Je cherche l'instant sublime, la transfiguration, l'enthousiasme débordant, l'éclat et la lumière, ce transport lyrique qui a lieu quand on aime". Liebestod raconte ainsi bien plus qu'une épopée de la tauromachie, le spectacle devient une offrande, "c'est l'oeuvre d'une femme amoureuse, et mortelle. C'est aussi une immolation" . Titre du final de l'opéra Tristan und Isolde créé en 1865 par Richard Wagner, Liebestod signifie littéralement "mort d'amour" . Le compositeur met en musique sa propre réécriture poétique de la légende médiévale celtique. Le mot liebestod se réfère au thème de l'érotisme de la mort ou de "l'amour à mort" , invoquant l'idée que la consommation de l'amour du couple se fait dans la mort ou même après celle-ci. Toréro influent, Juan Belmonte naît à Séville en 1892, il est considéré comme un révolutionnaire de la corrida. Au lieu de reculer devant la charge du taureau à l'instar de ses contemporains, Juan Belmonte est le premier à attendre immobile, puis à tenter d'enchaîner les passes. Il est l'inventeur de nombreuses manoeuvres. La légende raconte qu'il se tire une balle dans la tête en 1962 après un désarroi amoureux. Une autre raison pour son suicide chevaleresque serait le désespoir de ne plus pouvoir toréer.

06/2021